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Les miracles de Jésus : la guérison d’un lépreux

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Jésus-Christ purifiant un lépreux, par Jean-Marie Melchior Doze, 1864.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 10/10/23
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Évoquée dans les trois évangiles synoptiques de Luc, Marc et Matthieu, la guérison miraculeuse du lépreux préfigure l’annonce messianique de Jésus…

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À l’époque antique, la lèpre regroupait des situations souvent plus diverses que celle de la terrible pathologie au sens moderne du terme que nous connaissons encore malheureusement de par le monde aujourd’hui. Au temps de Jésus, toute personne présentant des anomalies de la peau, kystes, tumeurs, et autres perturbations du derme, pouvait être qualifiée de lépreuse. Or, en ces temps bibliques, le rapprochement était rapidement fait entre lèpre et impureté rituelle, et celles et ceux qui en étaient affectés se trouvaient au ban de la société. Aussi n’est-il pas étonnant que dès l’Ancien Testament, de nombreux malades de la lèpre aient cherché la guérison auprès de prophètes tel Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, quêtant l’aide du prophète Élisée (2R 5, 6) :

En même temps que te parvient cette lettre, je t’envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre.

L’épisode biblique du Nouveau Testament de la guérison du lépreux par Jésus s’inscrit dans cette tradition. Ce miracle relaté par les trois Évangélistes – Luc, Marc et Mattieu, est bref : Au passage de Jésus, un lépreux l’implore juste de le purifier. Jésus acquiesçant, étend alors simplement la main, le touche, en disant ces paroles : "Je le veux, sois purifié.". Le miracle est accompli… 

Si  l’action de Jésus à l’égard du lépreux s’inscrit, nous l’avons dit, dans une longue  tradition, cette guérison prendra cependant, ici, dans le Nouveau Testament, une autre dimension…

L’annonce messianique

Ce bref épisode de la guérison du lépreux, avant celle du serviteur du centurion,  vient en effet s’inscrire dans "le plan" établi par Jésus afin de révéler aux hommes sa divinité, même si, ici, cette révélation demeurera cachée encore quelque temps au plus grand nombre. Plusieurs points essentiels peuvent être, eu égard à ce miracle, relevés : d’une part, lorsque le lépreux implore Jésus de le "purifier", ce à quoi Jésus répond en étendant la main et en le touchant : "Je le veux, sois purifié".

Il est intéressant de noter que le malade ne demande pas à être guéri mais "purifié", s’inscrivant ainsi dans la logique de la Loi de Moïse. En deuxième lieu, notons que pour ce miracle, Jésus poursuit en enjoignant à l’homme de garder le silence sur cette guérison (Mt 8, 4) : "Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l’offrande que Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage." Par cette recommandation, Jésus souhaite assurément préserver encore le secret au risque de révéler trop tôt qu’il est le Messie, le Fils de Dieu.

Enfin, avec ce miracle, ainsi que le souligna le pape Benoît XVI, Jésus guérit non seulement le corps du lépreux, mais aussi son âme en la purifiant de tous ses péchés alors même que la loi de Moïse interdisait tout contact physique avec un lépreux. "Dans ce contact entre la main de Jésus et le lépreux, est abattue toute barrière entre Dieu et l’impureté humaine, entre le Sacré et son contraire, certainement pas pour nier le mal et sa force négative, mais pour démontrer que l’amour de Dieu est plus fort que tout mal, même le plus contagieux et le plus horrible. Jésus a pris sur lui nos infirmités, il s’est fait "lépreux" afin que nous soyons purifiés", a souligné le Saint-Père lors de son Angélus du 12 février 2012.

Une guérison dramatique dans les arts

Les artistes ont souvent retenu la dimension dramatique de la guérison du lépreux tel l’artiste français Melchior Jean-Marie Doze au XIXe siècle formé auprès du grand artiste, Hippolyte Flandrin, ce peintre fut remarqué pour ses thèmes religieux qu’il développa lors de la décoration d’églises, dont de nombreuses dans le Gard, mais aussi à Lourdes. Pour ce tableau relatant la guérison du lépreux, l’artiste a fait choix d’une scène contrastée et menaçante. 

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Jésus-Christ purifiant un lépreux, par Jean-Marie Melchior Doze, 1864.

L’escarpement des rochers, la pénombre des cieux à peine éclairés d’un astre caché, la position de chacun des protagonistes concourent au caractère dramatique de cette évocation. Jésus pointe du doigt le lépreux – peut-être une manière de ne pas occulter ses péchés – et de l’autre main souligne la dimension divine de son pouvoir qui lui vient de son Père. Par cette évocation, l’artiste entend manifestement rappeler que la guérison qui est en train de se réaliser devant nos yeux appelle un retour à la vie du pécheur, anticipant ainsi la résurrection qui attend chaque croyant… 

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