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Cyprien Viet et Isabella H. de Carvalho, envoyés spéciaux à Lisbonne. C’est dans une ambiance toujours festive que 800.000 jeunes - selon la municipalité lisboète - ont conflué une dernière fois vers le parc Eduardo VII pour un Chemin de Croix ouvert par une courte méditation du pape François. En introduisant ce moment, le pape a invité les jeunes catholiques à remettre au Christ leurs « anxiétés » et leurs « solitudes ». Délaissant les feuilles de son discours, le pape a invité les jeunes à se laisser consoler par Jésus. Il a alors invité les pèlerins venus des quatre coins du monde à se demander s’il y a « des choses dans la vie qui (les) font pleurer » et il leur a proposé de les confier au Christ en silence.
Les 14 stations du Chemin de Croix ont ensuite été développées sous la forme de méditations et d’une chorégraphie moderne, déployée sur les différents étages de l’infrastructure déployée derrière le podium papal. Les textes ont porté sur les souffrances contemporaines des jeunes, abordant des thèmes comme l’angoisse face à la dégradation écologique ou les dépendances à la drogue.
Venue avec 1.300 jeunes de moins de 18 ans encadrés par la Communauté de l’Emmanuel, Noeline a été très touchée par « la beauté des chants, et la chorégraphie autour de la croix, c’était magnifique », s’enthousiasme-t-elle. « Je n’avais pas eu beaucoup d’occasions de faire des chemins de croix, mais le vivre aux JMJ, cela restera gravé dans ma mémoire”, insiste-t-elle.
« Le Christ vient nous aider à avancer vers Lui »
Au sein de ce même groupe, Jeanne ajoute que « les textes du Chemin de Croix étaient très bien choisis, avec des exemples très concrets qui rejoignent bien nos problèmes actuels, qui sont très en lien avec ce qu’a vécu le Seigneur. Il nous montre la voie pour surmonter nos problèmes », explique la lycéenne normande. Leur animateur, Etienne, se dit « très touché par les témoignages », qui ont fait écho à sa propre vie et qui montrent que « le Christ vient nous sauver, nous aider à avancer vers Lui. C’est un parallèle extrêmement poignant », explique-t-il.
Le père Patryk Stolarek, prêtre du diocèse de Wroclaw en Pologne et étudiant à Rome, accompagne une cinquantaine de jeunes aux JMJ de Lisbonne. Pour lui, le Chemin de Croix traduit « l’expérience d’une souffrance », mais qui n’est pas centrée sur elle-même. Il s’agit d’une « souffrance qui passe ensuite à la vie nouvelle ». Il espère que cette Via Crucis aidera les jeunes de son groupe à comprendre qu’il y a « des moments dans lesquels nous chutons, mais nous devons toujours aller de l’avant : il y a les moments de la crucifixion mais à la fin il y a le moment de la Résurrection », insiste-t-il.
Pour Ivan, 23 ans, de nationalité camerounaise mais résidant en France, cette célébration est le « symbole que Jésus-Christ est mort sur la croix pour nos péchés et que chaque chrétien, chaque être humain doit reconnaître qu’il des faiblesses et des péchés, et qu’il doit chercher à améliorer sa foi pour espérer rejoindre le Royaume de Dieu ». Les textes de cette veillée l’ont aidé à se poser la question de son avenir et de sa place dans la société en tant que jeune. « Cela me va vraiment droit au cœur de voir que l’Eglise catholique encourage les jeunes à continuer sur cette voie », explique-t-il.
La présence libanaise, signe d’espérance en la Résurrection
Caroline, 34 ans, vient de la plaine de la Bekaa, au Liban. Très émue de participer à ce Chemin de Croix un 4 août, date anniversaire de l’explosion du port de Beyrouth, elle a vécu intérieurement ce moment « comme un hommage à tous les morts, les blessés et ceux qui ont été atteints par cette explosion ».
La présence de 450 jeunes Libanais aux JMJ relève du miracle et offre un signe d’espérance en la Résurrection. « Cela montre que nous sommes un pays qui vit vraiment la foi », conclut-elle, très touchée par la bienveillance et la générosité des jeunes pèlerins qui viennent la voir quand ils reconnaissent son drapeau libanais.
Son peuple vit un Chemin de Croix politique et économique, mais « tous les Libanais sont des personnes résiliantes, qui se battent. Même si l’on vit des choses terribles, on se relèvera toujours, tôt ou tard, On a confiance en Dieu, on tient bon », assure-t-elle.