Le père Peter Abang Ochang, curé de l'église de la Mission Catholique Romaine (MRC) saint Étienne dans le diocèse d'Ogoja au Nigeria, a été enlevé ce 24 novembre, ainsi que des membres de la société saint Jude Thaddée qui l’accompagnaient. Tous étaient en route pour Abuja, la capitale, lorsqu’ils ont été attaqués puis emmenés de force par leurs ravisseurs. La nouvelle, annoncée le 25 novembre par le père Kajibia, administrateur de la cathédrale saint Benoît à Igoli Ogoja, a été confirmée par le président du Conseil diocésain pour l'éducation du diocèse catholique d'Ogoja. Pour le moment, aucune autre information n’a été donnée quant aux circonstances de l’enlèvement ni concernant l’état des victimes.
Dans le même temps, un prêtre qui avait été enlevé le 19 novembre pendant une adoration du Saint Sacrement a été libéré. Il s’agit du père Victor Ishiwu, pasteur de l'église St Jude à Eburummiri. Il est "en bonne santé", selon les informations de l’agence Fides.
Le Nigeria, patrie des martyrs chrétiens
Le Nigeria connaît une forte recrudescence des persécutions religieuses et ethniques. Les attaques contre les églises, les presbytères ou les couvents sont monnaie courante, entraînant un nombre toujours plus grand de victimes. En 2021, l’ONG "Portes Ouvertes", avait notamment dressé le constat glaçant selon lequel un chrétien est tué toutes les deux heures au Nigeria, faisant de ce pays "l’endroit le plus violent au monde pour les chrétiens, pour la deuxième année consécutive".
Une persécution en grande partie due à des tensions ethno-religieuses, accentuées par les raids djihadistes. L’organisation terroriste islamiste Boko Haram a notamment fusionné avec d’autres rebelles djihadistes et prêté allégeance à Al-Qaïda. Les "syndicats du crime" jouent également un rôle majeur dans la diffusion de la violence en terrorisant les régions qu’ils contrôlent. Les violences ont lieu aussi bien au nord du pays, majoritairement musulman, qu’au sud, quant à lui majoritairement chrétien.