MÉDITATION DU JOUR
Sur le sable ou sur le roc
C’est voir Dieu que de ne jamais trouver de satiété à le désirer. Chose paradoxale entre toutes, que stabilité et mobilité soient la même chose ! Car d’ordinaire celui qui avance n’est pas arrêté et celui qui est arrêté n’avance pas. Ici il avance du fait même qu’il est arrêté. Qu’est-ce à dire ? Que plus l’on demeure inébranlable dans le bien, plus l’on avance dans la vertu.
Qui fait l’ascension d’une dune a beau faire de grandes enjambées, c’est en vain qu’il se donne du mal, car le sable en s’éboulant le ramène toujours en bas : il y a du mouvement dépensé, mais aucun progrès de ce mouvement. Mais si quelqu’un a retiré ses pieds de la vase et les a affermis sur le roc (cf. Ps 39, 3) – le roc, ici, c’est le Christ (cf. 1 Co 10, 4), la plénitude de la vertu –, sa course est d’autant plus rapide qu’il est plus inébranlable dans le bien (cf. 1 Co 15, 58) ; sa stabilité est pour lui comme une aile et, dans son voyage vers les hauteurs, son cœur est comme ailé par sa fixité dans le bien.
St Grégoire de Nysse
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