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Est-il utile de faire un régime ?

femme se regardant dans le miroir

© Africa Studio / Shutterstock

Edifa - publié le 25/05/21

À chaque kilo de trop, avant un grand événement ou des vacances, on ne peut s'empêcher de penser à faire un régime. Et si on cessait d’être les tortionnaires de nos corps ?

Chaque année, la presse féminine nous martèle de maigrir avant l’été. Endocrinologue, nutritionniste et diacre, Jean-Michel Lecerf dénonce un « terrorisme pondéral de la minceur ». Décryptage et conseils.

Suivre un régime, est-ce contre nature ?
Jean-Michel Lecerf : Oui, si je ne perçois plus le tableau de bord de ma prise alimentaire, en particulier les sensations de rassasiement. Trop souvent, les gens sont persuadés que manger un aliment sucré est une faute grave. Ils tombent dans la restriction cognitive : ils culpabilisent quand ils mangent, sont frustrés quand ils ne mangent pas. Commençons par définir des objectifs : ai-je vraiment un problème de poids ? Si oui, a-t-il une incidence sur ma santé, est-ce le bon moment pour maigrir ? Attention à ne pas moraliser ni idéaliser le poids. Plutôt que de calculer, restons dans une dimension spontanée de l’alimentation, réconcilions-nous avec le plaisir de manger.

Les régimes sont-ils efficaces ?
La perte de poids doit être la conséquence de ce qu’on peut changer : parfois une petite chose à la fois. Quatre-vingt-dix pour cent des gens reprennent du poids après un régime ! Il y a un travail éducatif, pédagogique, à mener dans l’apaisement. Notre comportement alimentaire est loin d’être rationnel, il est en partie basé sur les sensations : est-ce que je mange par ennui, par manque de quelque chose ? Est-ce que j’ai faim, dois-je me resservir, finir mon assiette ? 

J’aide les gens à gérer, à rapprivoiser la nourriture, le gras et le sucré, et même à ne pas se gaver de légumes. Je préfère parler de chemin plutôt que d’aliments à éliminer. L’important est le long terme, avec un bénéfice sur la santé parfois important pour une perte de poids modeste. La fin ne justifie pas les moyens.

Même pour aborder le poids, vous prenez l’homme dans toutes ses composantes ?
Je suis sensible à l’écologie humaine, en tant que diacre. On ne peut pas incriminer seulement l’alimentation dans la prise de poids. L’allaitement, par exemple, est un petit facteur protecteur et l’accouchement par césarienne serait un facteur négatif dans l’installation de la flore intestinale qui joue un rôle sur le poids.

Une grosse partie de la consultation consiste à aider les gens à s’accepter sans se résigner. Le diktat sur l’amaigrissement n’est pas adapté aux différences des situations. Il faut déjà distinguer ceux qui sont juste enrobés et ceux qui sont du côté de l’obésité, à des degrés divers.

Le corps est-il le temple de l’âme ?
Oui, il faut prendre soin de ce corps qu’on a du mal à aimer et cesser d’être son tortionnaire. Il doit être habité d’abord par l’Esprit. C’est aussi un instrument précieux que nous devons respecter.

Propos recueillis par Olivia de Fournas

Tags:
Alimentation
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