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Comment aider un enfant à devenir lui-même ?

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Edifa - publié le 05/04/21 - mis à jour le 15/01/24

La famille est appelée à être cette communauté privilégiée où chacun, se sachant aimé inconditionnellement, apprend peu à peu à devenir ce qu'il est profondément.

Vivre en famille, c’est découvrir et aimer le secret de sa propre personne dans ce qu’elle a d’unique. C’est ainsi qu’on devient libre. On ne vit plus alors selon les désirs des autres ou selon un personnage, mais à partir de l’appel profond de sa personne. Cependant donner à l’enfant cette possibilité d’être lui-même n’est pas chose facile. Mais c’est possible.

Pour devenir lui-même, l’enfant a besoin d’amour et de vérité

Dans sa Lettre aux familles (1994) saint Jean-Paul II insiste longuement sur deux mots clés : amour et vérité. Pour devenir lui-même, l’enfant a besoin de pouvoir toujours compter sur l’amour de ses parents. Il ne doit pas avoir peur de « démériter » : tout simplement parce que l’amour que ses parents lui portent n’est pas « mérité », mais donné gratuitement et inconditionnellement. C’est de Dieu – modèle de toute paternité – que les parents apprennent comment aimer leurs enfants. Or Dieu ne calcule pas son amour d’après nos mérites, mais d’après sa tendresse et sa miséricorde, qui sont infinies. « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. » (1 Co 13, 4-7).

« L’amour, ajoute saint Paul, met sa joie dans la vérité » : pour devenir vraiment lui-même, l’enfant a besoin de vérité. Il a besoin que ses parents l’aiment d’un amour exigeant comme Dieu nous aime, Lui qui nous appelle à donner toujours davantage parce qu’Il sait ce dont nous sommes capables. C’est refuser à un enfant le droit d’être lui-même que de lui mentir, que ce soit pour le protéger ou, pire, pour le flatter. Pourquoi tant de jeunes, aujourd’hui, cherchent-ils désespérément le sens de leur vie ? N’est-ce pas, entre autres, parce que trop d’adultes leur tiennent un langage démagogique, qui n’est rien d’autre qu’un lamentable mensonge ? L’enfant et, plus encore, l’adolescent (malgré les apparences) ont besoin de repères. Ils ont besoin de parents qui savent dire « oui » et « non ». De parents qui osent prendre le risque de déplaire.

Devenir soi-même ne se fait pas en un jour

À l’adolescence, tout particulièrement, la personnalité se cherche de manière souvent déconcertante et passablement éprouvante, notamment pour l’entourage. Mais c’est normal. Et l’adolescent doit pouvoir tâtonner, s’opposer, critiquer, tomber d’un excès dans l’autre, en ayant devant lui des parents qui restent exigeants et miséricordieux. Plus facile à dire qu’à faire devant ces adolescents qui nous provoquent, la tentation est grande de tomber soit dans une sévérité intransigeante, soit dans une permissivité démagogique. Les enfants, quel que soit leur âge, ont besoin d’avoir en face d’eux de vrais adultes qui savent, quand il le faut, affirmer, interdire et imposer.

Mais il faut en même temps que ces adultes soient comme le Père de l’enfant prodigue : les bras toujours ouverts, prêts à pardonner. Pardonner, on le sait, ne consiste pas à oublier la faute (ce qui serait une forme de mensonge) mais à la dépasser. En pardonnant, les parents manifestent qu’ils ne réduisent pas l’enfant à son comportement fautif : il a peut-être désobéi, volé, menti, mais il n’est pas seulement un voleur ou un menteur. Le pardon refuse de coller de telles étiquettes qui, tout autant que les flatteries, enferment l’enfant dans une image mensongère. Seul le pardon – expression d’un amour vrai – permet à l’enfant (l’adolescent) de cheminer sans crainte à la découverte de ce qu’il est profondément. « L’identité profonde de tout homme et de toute femme consiste dans la capacité de vivre dans la vérité et dans l’amour ; plus encore, elle consiste dans le besoin de vérité et d’amour, dimension constitutive de la vie de la personne. Ce besoin de vérité et d’amour ouvre l’homme à Dieu ainsi qu’aux autres créatures », note saint Jean-Paul II dans sa Lettre aux familles. Car c’est en se donnant qu’on se trouve.

Christine Ponsard

Tags:
ÉducationEnfants
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