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Ne pas savoir faire ses lacets à 7 ans, c’est grave ?

Child; laces; shoes; autonomy

© Juice Flair I Shutterstock

Edifa - publié le 24/11/20

L’enfant modèle version XXIe siècle ? Débrouillard, autonome, de plus en plus vite et de plus en plus tôt ! Mais il ne faut pas oublier que l’autonomie, valeur éducative cardinale, doit respecter le rythme de chacun.

« Mon fils est très autonome, il choisit ses films ou ses lectures et se couche tout seul le soir ! », annonce fièrement Adèle, maman de Gaspard, 4 ans. « L’objectif de cette année sera de les rendre autonomes », a-t-on aussi entendu lors des réunions de rentrée, de celles où l’on vous trace la feuille de route scolaire de votre enfant pour les dix mois à venir. Et vous pensez à votre petit bonhomme de 7 ans qui peine à lacer ses chaussures après un cours de sport, coupable de facto d’un crime contre l’autonomie.

Cela fait plus de quarante ans que les discours sur l’éducation placent l’autonomie à la première place de tous les objectifs éducatifs, et que les parents s’évertuent à rendre leur enfant autonome. Cette année ou celle d’après, il n’y a donc pas de raison que cela change, l’autonomie caracolera en tête des objectifs pour nos quelques millions d’enfants. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil aux magazines d’éducation : pas de quartier pour les non-autonomes ! Une idée qui semble d’ailleurs tout à fait naturelle aux parents : « Nos enfants sont confrontés à un monde complexe, ils doivent savoir se débrouiller tout seuls le plus vite possible », confie une maman. Mais si la fameuse autonomie était en train de devenir le paravent de notre individualisme ? « Débrouillard, autonome » : l’enfant modèle version XXIe siècle se définit ainsi. Tout le contraire des réalités naturelles.

L’enfant autonome est un enfant à qui on fait confiance

À l’instar des plus anciens dont notre société hyperactive redoute la dépendance, les plus jeunes, eux, sont sommés de ne pas s’installer trop longtemps dans cet état propre à leur jeune âge. Et pourtant, c’est dans ce lien d’interdépendance que se construit la relation mère-enfant. C’est cette proximité intime qui marque le maternage, et fait de ses premières années celles de la sécurité. Car la sécurité de demain grandit dans la dépendance d’aujourd’hui. Une dépendance dont l’enfant ne peut sortir que par étapes. À vouloir les brûler, on risque de rendre les jeunes pessimistes et tristes. Alors : autonomes, à quoi bon ?

Pourquoi ne pas remettre nos pendules familiales à l’heure du réel, calées sur le rythme des enfants, sur leurs besoins et leurs possibilités propres ? Quitte à revoir quelques exigences à la baisse et à prendre de la distance avec les normes annoncées : 7 ans pour les lacets, 8 pour aller chercher le pain au coin de la rue. Si votre enfant ne rentre pas dans les clous, voyez tout ce qu’il est capable de faire, et qui ne figure dans aucun manuel d’éducation. Lire une histoire à sa sœur avant de dormir ? Manier l’humour comme personne ? Jouer avec les mots ? Consoler ses amis ? L’intelligence affective, le sens de la relation, cette capacité à prendre part à la vie familiale : autant de signes que nos enfants croissent à leur rythme dans la famille. Signes aussi de ce souffle que Dieu a mis en chacun, et qui marque leur singularité. Ultimement, il importe de construire avec nos enfants une relation de confiance et de conscience réciproque, la seule source d’une véritable autonomie. Et tant pis pour les lacets !

Anne Gavini


TODDLER,SHOES

Lire aussi :
L’autonomie, but ultime de l’éducation ?

Tags:
ÉducationEnfants
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