Faire cohabiter plusieurs enfants dans la même chambre représente de nombreux bénéfices, à condition de bien s’y prendre et de respecter le rythme et l’intimité de chacun.
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Quand j’étais petit, changer de chambre, c’était comme changer de place dans la classe, mais en plus drôle : un petit événement. La disposition des lieux reste gravée dans nos mémoires et des souvenirs précis y sont reliés. Dans bien des familles, il y a la chambre des petits et celle des grands et puis un jour, un grand a sa chambre pour lui. Cette entité géographique domestique marque discrètement les étapes d’une histoire de famille.
Le partage de chambre aide à mieux se comprendre
Chez certains, j’ai constaté une autre manière de faire qui m’étonne et me semble bénéfique. Ils mettent ensemble un petit et un grand, de même sexe. Les rythmes sont différents, mais au moins ils ne peuvent s’ignorer ni s’éviter. Surtout, c’est l’occasion de « travailler » les relations dans les fratries. Le plus grand y exerce un petit apostolat envers le plus jeune – souvent, il lui fait faire sa prière – et il a charge d’âme à l’échelle de la famille. Ce côtoiement contribue à ce que grands et petits se connaissent vraiment. Car on peut être frères et sœurs et mal se connaître. Au fil de ce temps vécu sous le même toit, il faut que les liens se tissent au-delà des disputes et des frottements.
“Dans la fratrie, il y a quelque chose à construire, une sociabilité du quotidien, une bienveillance de l’âme, un apostolat familial”
Je suis bien convaincu qu’en dehors de la famille d’autres lieux peuvent beaucoup compter pour se construire. Il reste que, dans la fratrie, il y a quelque chose à construire, une sociabilité du quotidien, une bienveillance de l’âme, un apostolat familial. En fait, au-delà du lien de la chair et du sang, c’est le lien du corps de Jésus qui se tisse et s’incarne dans le quotidien. Certes, chaque enfant est unique et chaque famille aussi. C’est justement pour cela que le réalisme de l’éducateur qui se laisse inspirer par l’Esprit du Seigneur résiste aux modélisations.
Le marquage de territoire entre frères et sœurs freine parfois le nécessaire décentrement de soi. Dit autrement, le détachement et le don de soi, ça s’apprend déjà dans la fratrie. Sans prôner l’entassement ni supprimer les espaces d’intimité, cette itinérance dans la maison peut aider parfois à regarder autrement son frère et à le comprendre mieux. Ceux de la fratrie sont bien ces prochains qu’il faut apprendre à aimer… Que Jésus nous commande d’aimer… Et Lui n’avait « pas de pierre où reposer la tête », dormant probablement aux côtés d’un nouveau disciple chaque soir.
Père Vincent de Mello
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