Les derniers rayons de la lune de miel s’estompent et voilà que se profile une facette inconnue, et un peu décevante, du conjoint bien-aimé : il veut imposer ses façons de voir et de faire. « Jusqu’ici il (elle) était tout disposé(e) à faire ce que je souhaitais et voilà qu’aujourd’hui il (elle) se dresse devant moi en s’opposant et en exigeant ce qu’il (elle) attend de la relation ». Situation fréquente chez beaucoup de couples qui démarrent la vie commune et qui descendent, un peu abruptement, de leur petit nuage. Tout à coup ils se confrontent l’un à l’autre et se découvrent tels qu’ils sont réellement, avec leurs qualités mais aussi avec leurs défauts, leurs différences et aussi leur désir d’avoir toute leur place dans la relation. Dès lors, comment faire l’apprentissage nécessaire de la prise de décision à deux ?
Dire ses attentes, ses besoins, ses espoirs
Ce que chacun veut bien comprendre… « mais si c’est au dépend de moi-même… J’existe et donc je manifeste mes désirs et mes besoins ». Et chacun de tomber de haut. Il n’avait pas bien pris toute la mesure de l’altérité de la vie à deux. Cette lutte pour le pouvoir est inévitable, et nécessaire. Aussi, mieux vaut apprendre à décider à deux plutôt que d’entamer un bras de fer qui n’engendrera que des perdants. Et savoir parfois donner généreusement ce petit bout de pouvoir qu’on convoitait…
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Tous les domaines de la vie vont devoir être visités à deux : organisation de la vie domestique, évolution des carrières professionnelles, lieux de villégiature, nombre et éducation des enfants, gestion des finances, vie sociale, vie sexuelle… afin de permettre de se situer l’un par rapport à l’autre et de dire ses attentes, ses besoins, ses espoirs.
De la lutte pour le pouvoir au partage de celui-ci
Ces temps d’ajustement ne seront pas, certes, de tout repos, mais ils permettront de passer de la lutte pour le pouvoir au partage de celui-ci. Un partage qui tiendra compte des différences fondamentales : « Je suis un homme », « Je suis une femme », et des différences particulières liées au tempérament, à l’éducation, aux talents…
Des différences qui, au lieu de séparer, viendront enrichir la relation. Et que nous pouvons considérer comme des dons de Dieu (1 Co 12, 7). Les accueillir est sans aucun doute une étape majeure tant de notre croissance personnelle que de celle de notre couple, comme nous y exhorte saint Paul (Rm 15, 7) : « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
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Marie-Noël Florant
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