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“Poésie thérapie” : des bienfaits de réciter de la poésie

woman book read nature thinking

Nataliia Martseniuk | Shutterstock

Edifa - publié le 02/06/20

La poésie fait du bien et aide à vivre mieux. Entre rimes, vers, rythmes, proses, jeux et métaphores, elle adoucit l'esprit, transforme l’homme en profondeur, l’aide à se réinventer et traverser les moments difficiles de la vie. Petite méthode à la portée de tout le monde pour devenir poète de sa vie.

Déclamer des vers au réveil ? Laisser vagabonder son imagination, s’amuser avec les mots ? Lire de la poésie, et pourquoi pas en écrire ? C’est ce que propose Jacques de Coulon, auteur, professeur de philosophie et passionné de poésie depuis l’enfance. « Pratiquer la poésie, c’est laisser la vie nous habiter », assure-t-il. Et prendre le risque d’être transformé en profondeur.

Vivre chaque instant de sa vie avec la poésie

Le langage est « la maison de l’être », disait le philosophe Martin Heidegger. Selon lui, les mots (et les relations entre les mots) constituaient les briques de notre être. Nous pensons avec des mots. Ainsi, plus le langage est riche, plus la personnalité peut se déployer. « Or la poésie n’est-elle pas la fine pointe de la langue ? Par ses sonorités, ses rythmes et ses images, elle exprime l’état le plus achevé de la maison de l’être. L’homme se bâtit par la poésie. Il se reconstruit par la poésie. Les mots bien choisis guérissent des maux. Chaque âme, selon Platon, est et devient ce qu’elle regarde et ressent. Se construire, c’est aussi être capable de régner sur nos perceptions et nos pensées. En choisissant judicieusement le contenu de ces pensées », explique Jacques de Coulon.

Mais comment faire concrètement ? Pas de panique, rassure Jacques de Coulon. Sa méthode est à la portée de tous, pas besoin d’être un as de la rime. Il suffit juste d’avoir en mémoire quelques poésies. En fonction des circonstances de la vie, on se les récitera à voix haute. Coup de pompe ? Invoquons Rimbaud :

« Mon âme éternelle

Observe ton vœu

Malgré la nuit seule

Et le jour en feu »

Envie de large ? Bienvenue Baudelaire :

« Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l’humeur est vagabonde ;

C’est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu’ils viennent du bout du monde ».

Autre option, pour les moins littéraires : cultiver son « regard poétique », une sorte de radar intérieur à actionner à tout moment. Capital pour ne pas laisser les habitudes s’installer. Quelques exemples faciles à mettre en œuvre : s’arrêter quelques instants dans la journée pour marcher sans but, contempler le ciel, écouter le gazouillis des oiseaux… Tant mieux si vous avez l’impression d’être traité comme un gosse de maternelle, c’est le but. Vive la « poésie thérapie », nous voilà retombé en enfance ! Mais en conservant toute notre maturité d’adulte.

La poésie mène à Dieu

Autre précision : pas question de subordonner la poésie à la « reine psychologie qui règne sur les esprits comme sur les magazines ». Non ! Il s’agit simplement de la descendre d’un certain piédestal pour lui faire tutoyer l’ordinaire de nos vies. Si les exercices nécessitent malgré tout un petit effort (le cerveau gauche, celui consacré au domaine de la raison, du concept et du calcul, fait de la résistance !), les bienfaits n’en sont que plus spectaculaires. Le corps se met à mieux respirer, le stress diminue, les inquiétudes sont moins envahissantes. « Bien des blocages apparaissent parce qu’on veut aborder la poésie par le mental, en essayant de comprendre. Il faut au préalable revenir au corps, à la sensation, au concret. »

La poésie viendrait donc nous saisir dans l’intégralité de notre être, corps et âme. Mais pour nous conduire, ultimement, vers les réalités les plus hautes. « La prière est à Dieu ce que la poésie est au monde, n’hésite pas à affirmer le philosophe poète. Dans la prière, je m’adresse à l’Éternel. Dans la poésie, je me mets à l’écoute du monde et je lui parle comme s’il était une personne vivante. Chez le croyant, cela se rejoint. La poésie mène à Dieu et vice versa. D’ailleurs, certains parmi les plus grands saints ne sont-ils pas aussi de grands poètes, comme saint Jean de la Croix, saint François d’Assise ? » C’est dans cet esprit que Jacques de Coulon conseille aux familles de se mettre à la poésie !

Diane Gautret


STUDYING

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