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Si la peur de l’avenir vous paralyse

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Edifa - publié le 17/04/20

L’incertitude et l’imprévisibilité ont surgi et déréglé la vie de milliers de personnes. La préoccupation permanente concernant le futur occupe désormais tous les esprits. Comment avancer et continuer à vivre au-delà de ces peurs ?

La peur, c’est un terme générique très large pour désigner des notions diverses. Elle est une réaction naturelle et physiologique, parfois très utile. Réflexe de sauvegarde d’abord, qui vient de notre côté animal. Il nous sauve la vie quand il nous fait courir pour échapper au danger. Elle est aussi un stimulant qui nous maintient en éveil. Elle peut aussi nous paralyser ou nous faire accomplir des actes insensés. Plus profondément, la peur provoque l’inquiétude, notamment par rapport à l’avenir et à tout ce que nous ne maîtrisons pas. Toutefois, il est possible de la dépasser. Explication avec le Frère Alain Quilici, prieur du couvent des dominicains de Toulouse.

Comment lutter contre la peur de l’avenir ?
Frère Alain Quilici : Nous avons peur de l’inconnu et donc du futur. Le rejet de la maladie et de la mort, inscrit en nous de façon instinctive, demeure la crainte essentielle. Nous sommes amenés à gérer ces angoisses par le biais d’assurances (retraite, incendie, vol, maladie), à multiplier les garanties contre toutes nos peurs, sous prétexte de réalisme. Mais nous sommes toujours aussi insécurisés : toutes ces précautions ne pourront jamais nous préserver à 100% du danger. Le seul antidote reste de vivre dans le présent, centrés sur ce que nous avons à faire aujourd’hui. Saint Louis de Gonzague disait : « Si l’on m’annonçait ma mort imminente, je continuerais à jouer, si c’est l’heure de jouer ». Voilà ce que le Christ nous invite à pratiquer dans l’Évangile : « N’ayez pas peur pour votre vie… Voyez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’ont ni cave ni grenier, et cependant Dieu les nourrit ».

Quand le Christ nous dit : « N’ayez pas peur ! », de quoi veut-Il nous libérer ?
De toutes nos peurs humaines, les plus naturelles. Le Christ nous connaît intimement. Et dans l’Évangile, les appels à la paix du cœur sont fréquents. Les Apôtres dans la barque, pendant la tempête, avaient de bonnes raisons de trembler. Toutes ces peurs sont légitimes. Jésus ne reproche rien mais au contraire, il veut nous apaiser. Comme une maman qui dit à son petit : « N’aie pas peur, je suis là ». L’action de Dieu, telle que le Christ nous la révèle, est une action rassurante. En invitant l’homme à ne pas s’effrayer, le Seigneur se révèle comme maître des événements qui nous menacent. Il est plus puissant qu’eux. Il veille. Il ne s’agit pas d’une invitation humaine à se dominer par sa seule volonté, mais d’une incitation à lui faire confiance. Voilà le combat du croyant. Le remède à la peur, c’est de s’en remettre au Seigneur. Saint Jean-Paul II a repris cette injonction à son compte dans un autre contexte, celui des peurs de nos sociétés : « N’ayez pas peur des autres, n’ayez pas peur d’être vous-mêmes. Soyez libres ! »


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Cette demande du Christ est-elle réaliste ? Pouvons-nous être apaisés ?
Le Christ ne supprime pas la peur viscérale, ni la mort, mais il les transforme l’une et l’autre. Il a vaincu la mort, elle est devenue la porte d’entrée de la vie éternelle. Le martyr a peur assurément mais il fait confiance à Dieu. Saint Thomas More, dans ses lettres de prison à sa fille, parle beaucoup de son angoisse face à la mort mais, en arrivant à l’échafaud, il trouve la force de dire avec humour à son bourreau : « Je vous remercie maintenant, de faire votre office, car après, ce sera difficile ! »

Le saint ne fait pas l’économie de la peur ?
Jésus lui-même, dans son agonie, a eu peur. Les saints et les martyrs ont confiance dans l’enseignement du Seigneur : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps… » (Mt 10, 28) L’Évangile est un grand livre de consolation. On le voit dans les Paraboles. Si Dieu est un maître exigeant, il est aussi consolateur.

Que faut-il légitimement craindre ?
Trahir Dieu, pécher, n’être pas fidèle à ses engagements, voilà ce que nous avons à redouter. Qu’on se rapporte à Saint Louis, à ses recommandations à son fils sur son lit de mort : « Gardez-vous avant tout du péché mortel », celui que nous commettons en sachant qu’il nous coupe de Dieu définitivement si nous n’en demandons jamais pardon. « Craignez plutôt celui qui peut perdre l’âme et le corps », dit Matthieu.


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La peur du Tentateur est une peur salutaire qui entretient dans la vigilance. Nous devons être vigilants devant la tentation, la plus grande étant l’orgueil. Distinguons bien l’épreuve de la tentation : le Diable veut nous entraîner au mal et nous faire chuter, tandis que Dieu permet l’épreuve pour qu’elle nous fasse grandir. Comme les examens que subit l’élève pour passer dans l’année supérieure ! Contre un adversaire spirituel, il faut utiliser des armes spirituelles : faire un signe de croix au moment où la lutte devient trop rude, se confier à la prière de la Vierge Marie, dire un chapelet, faire un chemin de croix, se priver d’un plaisir inutile, c’est se situer sur le juste terrain du combat qu’on doit mener.

Florence Brière-Loth

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