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Une discipline quotidienne pour se débarrasser pour de bon de ses pensées négatives

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Edifa - publié le 07/04/20 - mis à jour le 24/09/21

Doute, comparaison, jalousie, découragement… Tous les jours, des pensées négatives et stériles envahissent notre cerveau. Elles mettent un frein à notre paix intérieure et nous empêchent d’avoir de bonnes relations avec notre entourage. Comment penser positif et lutter contre toutes les pensées négatives qui empoisonnent notre quotidien ?

Toute la journée, notre imaginaire est bombardé par des petites pensées négatives sur le passé ou l’avenir, sur la façon dont les choses devraient se passer. Elles peuvent nous plomber dès le réveil ! Nous ouvrons un œil et le petit vélo des soucis fait son entrée : inquiétude à propos d’un enfant, évocation d’une phrase désagréable du patron la veille, doute sur l’amour de notre conjoint ou sur nos capacités à faire telle démarche. Nous commençons notre journée avec des pensées comme : « Je n’oserai jamais », « Je n’y arriverai pas », « J’ai l’impression que… ». Elles trouvent souvent leur origine dans la peur et nous poussent à prendre les armes pour un combat qui n’est pas le bon, contre la société, le voisin, les collègues, la famille, l’Église… Elles s’appuient parfois sur un fond de vérité, ou sont le fruit de notre imaginaire. Mais, en nous y arrêtant, elles prennent corps en nous et peuvent nous rendre très malheureux. Conseils pour lutter contre ces pensées qui nous empêchent d’aborder la vie avec sérénité.

Les pensées négatives sont présentes à notre esprit. Elles sont le bouillonnement habituel de notre nature blessée et orgueilleuse, que saint Paul appelle la chair. C’est-à-dire tout ce qui en nous se refuse à Dieu (Rm, 8, 5-8). Mais le Malin s’en sert pour entrer chez nous, pour les amplifier et les rendre obsédantes. Notre vocation, c’est l’amour. L’axe du combat spirituel va donc se porter sur nos relations à l’autre, à Dieu et à nous-mêmes pour nous faire dévier de cette finalité. La principale porte d’entrée du démon, ce sont nos pensées et notre imaginaire, premier lieu du combat. Leur conversion, leur purification sont le début de notre chemin de sainteté. Autrefois, dans le langage de la vie spirituelle, on appelait cette lutte la garde des pensées. Aujourd’hui, on n’en parle plus et pourtant le combat reste le même.

Le mal-être peut venir des idées négatives

Ces pensées affectent notre humeur et induisent nos comportements. Elles déterminent également notre vie future, quand elles nous poussent à prendre des décisions importantes. Si nous ne sommes pas heureux, il faut examiner les impressions que nous entretenons. Notre mal-être peut venir des idées négatives que nous retournons depuis des années dans notre tête : « Mes frères et sœurs ont toujours eu plus d’amis que moi, je ne sais pas m’en faire, je ne suis pas intéressante, donc je me tais ». Ainsi, nous construisons autour de nous une forteresse pour échapper à nos pensées sombres : « De toute façon, les gens sont décevants ». Et quand quelqu’un vient vers nous, nous nous montrons agressifs pour ne pas avoir à être déçus. Cette forteresse, censée nous libérer de nos pensées négatives, devient une vraie prison où nous ne sommes pas libres d’aimer.

Ces pensées affectent donc nos relations avec les autres. Le Malin va toujours chercher à nous faire croire qu’il y a un malaise avec quelqu’un de notre entourage. « J’ai eu un différend pendant une réunion avec mon chef. J’ai de l’amertume contre lui parce que j’imagine qu’il m’en veut, cela m’évite de me remettre en question. Et à l’occasion, avec mes collègues, je dirais du mal de lui ». « Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur », dit saint Matthieu (12,34). Très vite, nous colportons nos jugements sur une personne et ensuite il est très difficile d’être à l’aise avec elle. Certains ont tellement de mauvaises pensées sur d’autres que la relation est désormais impossible.

Discerner les pensées imaginaires des peurs légitimes

Il est impératif de décider dans un premier temps de ne pas accueillir tout ce qui peut venir à l’esprit ni de le prendre pour argent comptant. Dès qu’une pensée surgit, à nous de la confronter à la Parole de Dieu. Saint Ignace nous apprend le discernement. D’après lui, l’Esprit saint nous dit des mots de paix et d’amour. Le Malin, au contraire, nous chuchote des paroles de doute et de peur. La façon dont la pensée retentit en nous nous permet de la juger : nous met-elle dans la paix ou dans l’angoisse ? On peut prendre un temps, par exemple avant de se lever, ou pendant notre prière, pour opérer un tri dans nos pensées, celles qui sont fondées sur une réalité, celles qui ne sont que le fruit de notre imaginaire. Il est bon, pour cela, de se mettre à l’écoute des autres, surtout de ceux qui ont la grâce de mettre en lumière nos peurs ou nos fuites.

Mais certaines peurs peuvent être légitimes : un ado en échec scolaire, une femme dépressive, un enfant handicapé. Il est normal que cela nous chahute et que nous mettions du temps à nous en remettre. C’est le regard que nous portons sur nos épreuves qui change tout. Si nous passons la journée à ruminer notre souffrance, nous nous enfermons dans nos pensées et nous ne laissons pas Dieu agir en nous.


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Quand notre vie n’a plus de sens et que cette spirale de pensées décourageantes commence à nous aspirer, accrochons-nous à la Parole de Dieu et répétons-la avec confiance. On reprendra pied plus vite. Trop souvent, on lit la Parole de Dieu comme un texte. On a oublié qu’elle est une arme puissante et efficace. « Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu » (Ep 6, 17). Dieu n’a qu’une parole, c’est Jésus, le Verbe incarné, et Jésus agit.

Maîtriser sa sensibilité ne revient pas à l’étouffer

Mais attention, Dieu ne nous demande pas de ne plus ressentir d’émotions, colère, impatience ou tristesse. Il nous demande de les gérer pour qu’elles restent à leur juste place. Même si nous avons peur, nous agissons quand même, comme Jonas à Ninive (Jon 1, 1). Ainsi, on se libère de ses chaînes. Si nous parvenons à rester sereins dans l’adversité, c’est que nous commençons à acquérir la maturité spirituelle. Nous tirons notre force de la joie du Seigneur, comme le dit Néhémie (Ne 8,10), et non des circonstances.

Lutter contre les pensées négatives est donc un enjeu fondamental si l’on veut grandir. Dieu continue à compter sur nous, même dans nos difficultés. C’est ce que Dieu dit à Josué : « Sois fort et courageux !” ? Ne crains pas, ne t’effraie pas, car le Seigneur ton Dieu sera avec toi partout où tu iras » (Jos 1,9). Il faut faire le choix de vivre plus profondément qu’au seul niveau de nos émotions, au niveau de notre cœur profond. Nous sommes tous appelés à l’unification intérieure qui nous rend plus disponibles aux événements de la vie. Dieu peut enfin déployer en nous ce qu’il veut.

S’imposer une discipline quotidienne pour se libérer des pensées négatives

Pour se libérer des pensées négatives, il faut un peu de temps et de l’énergie pour commencer. C’est une véritable ascèse de tous les jours pour gagner la bataille. On s’y prépare en offrant sa journée pour ne pas se laisser agripper par des situations négatives. Quand nous constatons une pensée pessimiste, décidons immédiatement de ne pas nous y attarder. Nous répondons aux plans du démon en acceptant ces idées parasites et en les entretenant ensuite. Une bonne manière de les contrer, c’est de louer le Seigneur. Rester dans l’action de grâces en essayant de bénir les personnes avec qui la relation est lourde. On peut aussi faire une « prière flash », comme « Jésus, j’ai confiance en toi » ou bien « Marie, aide-moi », avec un appel à l’aide vers Dieu ou bien dire un verset de la Bible. Plus nous méditons sur ce qui est bon et vrai dans le cœur des personnes et dans les situations, moins nous avons de pensées négatives. Au début, c’est difficile mais ensuite la maîtrise de notre imaginaire croît peu à peu.




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Pour cela qu’il faut se nourrir davantage de la Parole de Dieu et l’apprendre. Elle peut nous donner de vrais repères lorsque nos émotions si fluctuantes nous rendent fragiles. La meilleure façon d’interrompre un schéma de pensée est de proclamer celle-ci à haute voix : quitter l’imaginaire pour cette parole réelle qu’on s’entend dire. À force de fréquenter la Bible et de discipliner son imaginaire, on finit par penser de façon positive. Comme dit saint Paul : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12, 2).

Lire le psaume 138 quand les mauvaises pensées sont récurrentes

Si nous ne réagissons pas contre nos mauvaises pensées, nous serons soumis à nos humeurs et nous risquons de contaminer tout notre entourage. Nous sommes appelés à la stabilité affective, à devenir comme le Christ, des rocs que les intempéries de la vie n’ébranlent pas. Quelles que soient les épreuves, Dieu a un projet magnifique sur notre vie. Tant que nous sommes esclaves de nos états d’âme, nous ne pouvons pas entrer dans la maturité spirituelle à laquelle Dieu nous appelle : « Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet – oracle du Seigneur –, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance » (Jr 29, 11).

Si certaines pensées sont récurrentes et provoquent les mêmes émotions négatives, il faut demander au Seigneur dans la prière la raison de nos humeurs trop vives, colère, rancune, jalousie… Dans la prière, présentons cet événement au Saint-Esprit pour que, dans sa lumière, nous en comprenions l’origine. Parfois, Dieu va permettre que nous revivions des situations afin de comprendre ce qu’il faut modifier en nous. Ainsi, il a fallu que les Hébreux mettent quarante ans à faire un voyage qui dure onze jours, jusqu’à ce qu’ils réalisent qu’ils devaient changer d’attitude. Le Seigneur nous connaît, il sait ce dont nous avons besoin pour grandir : « Même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit. J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi. Même les ténèbres pour toi ne sont pas ténèbres, et la nuit comme le jour est lumière ! C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère ». Il faut relire ce psaume 138, Dieu nous aime trop passionnément pour retirer sa main de nos vies !

Florence Brière-Loth

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