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Décès brutal d’un proche : expliquer l’inexplicable aux enfants

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Edifa - publié le 28/11/19

La mort soudaine ne laisse aucune possibilité de préparation. Elle s’abat sans prévenir et suscite l’incompréhension chez les adultes comme chez les enfants. Comment accompagner ces derniers en période de deuil alors que de nombreuses questions les torturent ?

Il existe des drames qui, tout d’un coup, font basculer la vie de familles entières : un père qui se tue en voiture, un adolescent victime d’une chute en montagne, un enfant qui se noie à la mer… Et si la souffrance est toujours insupportable, elle semble encore plus incompréhensible lorsqu’elle s’abat brutalement, sans prévenir.

Que de « pourquoi » jaillissent alors, notamment dans la bouche des enfants. Et l’on se sent impuissant à répondre, surtout si l’on est soi-même plongé dans le désarroi ou la révolte. Pourtant, les enfants ont besoin de pouvoir s’interroger et nous interroger, très librement, sans « tabous »… et ils ne le feront que s’ils sentent que nous sommes prêts à accueillir toutes leurs questions.

Écouter l’enfant avant de répondre à ses questions

Accueillir les questions d’un enfant, ce n’est pas d’abord y répondre, mais d’abord les écouter. C’est de cela dont l’enfant a le plus besoin : que nous sachions l’écouter en profondeur, sans projeter nos propres interrogations sur les siennes. Or, nous le savons, il est très difficile de bien écouter, surtout lorsqu’on souffre et qu’on est accaparé par son chagrin ou ses angoisses. De plus, il nous arrive d’être tellement soucieux de bien répondre à l’enfant que nous nous préoccupons de la réponse au lieu d’écouter vraiment la question.




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Car on n’écoute pas seulement avec ses oreilles, mais aussi avec ses yeux (l’expression de l’enfant est aussi éloquente que les mots qu’il prononce, sinon plus), avec tout son corps (si nous faisons semblant d’écouter mais que notre esprit est ailleurs, l’enfant le sent très bien), avec son cœur éclairé par l’intelligence (afin de discerner les questions non dites qui se cachent derrière celles que l’enfant exprime).

Ne pas apporter une réponse toute faite

Accueillir les questions d’un enfant, ce n’est pas y apporter de solution toute faite mais aider l’enfant à cheminer vers « sa » réponse. Attention, la vérité n’est pas relative. Il existe une Vérité et elle doit être enseignée. Mais une réponse non assimilable par l’enfant ne lui servira à rien. C’est un peu comme si on lui donnait à manger un aliment qu’il serait incapable de digérer.

Il existe de lumineux traités théologiques sur le Mystère de la Rédemption, mais, vous le savez bien, même si vous les lisiez à votre enfant, cela ne répondrait pas à ses questions sur la souffrance. Il a besoin de recevoir « sa » réponse, c’est-à-dire celle qui correspondra à son attente profonde en fonction de son âge, de son caractère, des événements qui ont suscité ses questions, etc.

Aider l’enfant à trouver « sa » réponse

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Toutes les questions de l’enfant, si rudes soient-elles, méritent toujours que l’on y réponde avec des mots vrais. Les petits ont parfois des manières tellement directes de nous interroger en allant droit au but, que nous pouvons être tentés de biaiser, en faisant semblant de ne pas entendre, en détournant la question ou, pire, en racontant des mensonges que nous estimons crédibles. Mais seule la vérité libère. Aider l’enfant à trouver « sa » réponse, c’est accepter de cheminer avec lui, ce qui est loin d’être facile. Donner une réponse toute faite, cela n’est pas très exigeant car cela n’engage pas.

Mais chercher comment répondre à l’enfant tel qu’il est, cela suppose de l’écouter avec attention, avec amour et respect. Cela nous conduit à la compassion, en nous rendant vulnérables à sa souffrance, à ses inquiétudes et à ses doutes. Parfois, nous n’osons pas affronter les réactions des enfants face au malheur parce que nous nous sentons terriblement désemparés et vulnérables : « Je ne peux pas en parler, sinon je sais que je vais me mettre à pleurer et je veux leur donner l’image d’une mère solide ». Mais on peut être fort et vulnérable en même temps. C’est lorsqu’on a accepté sa propre vulnérabilité que le Seigneur peut nous combler de sa force.

Invoquer l’aide du Saint-Esprit

Ce dont nos enfants ont le plus besoin, ce n’est pas tant de parents exemplaires que de parents proches d’eux, « doux et humbles de cœur ». Car toutes les réponses à nos questions face au scandale de la souffrance et de la mort ne peuvent nous venir que du Seigneur. Lui seul peut donner de comprendre ce mystère, Lui seul peut donner la force de vivre l’intolérable, Lui seul peut nous combler de la joie de la Résurrection au plein cœur de la tourmente. C’est pourquoi, en écoutant les questions de nos enfants, en accueillant leur souffrance et leurs révoltes, nous ne pouvons que répéter inlassablement : « Viens, Esprit consolateur ! ».

Christine Ponsard




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Tags:
décèsdeuilEnfants
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