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Comment se réconcilier après une dispute quand on est convaincu d’avoir eu raison ?

DISPUTE

© Fancy Studio - shutterstock

Edifa - publié le 08/10/19

Faire la paix avec quelqu’un peut être difficile, surtout quand on pense toujours que le tort principal vient de l’autre. Voici des attitudes à adopter et des erreurs à éviter quand on envisage de se réconcilier avec son prochain.

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Il faut d’abord bien marquer la différence entre le pardon et la réconciliation. Le pardon précède la réconciliation, ou du moins l’accompagne. La réconciliation achève le pardon. Le pardon peut bien être unilatéral. Pour pardonner, nous n’avons besoin de personne – sauf de l’Esprit Saint. C’est Lui qui met dans notre cœur la miséricorde, cette forme éminente de l’amour. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36). Mais pour se réconcilier, il faut être deux. La réconciliation est nécessairement réciproque. Nous pouvons donner notre pardon d’avance, nous pouvons faire miséricorde à celui qui est loin, nous pouvons aimer celui qui ne nous aime pas, même notre ennemi, mais nous ne pouvons pas nous réconcilier avec lui sans lui, en son absence.

« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde »

Le pardon est un don. La réconciliation est un échange. Elle suppose toujours le pardon – sinon elle ne serait au mieux qu’une coexistence pacifique. Le pardon, lui, appelle la réconciliation, mais elle n’est pas toujours au rendez-vous, en tout cas pas tout de suite. Elle est difficile, en particulier, lorsque une situation d’injustice demeure entre deux personnes. Nous disons, ou du moins nous montrons, que nous sommes prêts à pardonner. Et, en même temps, nous ne pouvons pas consentir à l’injustice car il est légitime de défendre ses intérêts ou ses droits, et encore plus ceux des autres, si d’autres personnes sont en cause. C’est une tension qu’on ne peut vivre que dans l’espérance.


stéphane bern

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Quelque chose doit se dénouer mais nous n’en sommes pas maîtres. En revanche, nous en sommes serviteurs : par la prière, par la confiance, par le témoignage, par la charité, à laquelle il ne faut jamais renoncer. En dehors d’une telle situation, la question de savoir de quel côté sont les torts est-elle une bonne question ? Si nous sommes vraiment dans la miséricorde, nous n’allons plus peser et soupeser les torts de l’un et de l’autre. On pourrait même dire que le pardon est plus grand, plus beau et plus pur, lorsque les torts sont surtout de l’autre côté. Quand Jésus nous a donné son pardon, les torts n’étaient certes pas de son côté à Lui ! Il en est de même dans la réconciliation. Elle est une perche tendue, une porte ouverte. Si elle est donnée avec des pincettes, c’est qu’elle n’est pas encore vraiment donnée, mais seulement concédée. Il faut aller plus loin.

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C’est précisément notre humilité, notre bienveillance, notre oubli des offenses, notre disposition à « remettre les dettes », comme dit l’Évangile, qui aidera notre prochain à reconnaître ce qui n’est pas juste chez lui. C’est cela qui lui fera espérer et désirer la réconciliation. Il est toujours difficile de demander pardon, mais si l’autre sent chez nous un jugement qui ne désarme pas, un bon droit dans lequel on se raidit, cela lui sera impossible. Derrière cette question, il y a une tentation que nous connaissons tous : nous voulons bien reprendre contact, laisser à l’autre une chance, mais à condition « qu’il reconnaisse ses torts », qu’il fasse amende honorable. Autrement dit, qu’il s’humilie devant nous et que nous savourons discrètement notre supériorité, notre justice, notre… miséricorde. Dans ce cas-là, n’est-ce pas plutôt nous qui avons le tort… principal ?

Père Alain Bandelier

Tags:
AmitiéPardon
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