Deux semaines après l'arrestation d'un suspect en Italie, l'enquête sur le meurtre d'Ashur Sarnaya, Irakien de 45 ans assassiné le 10 septembre à Lyon, désormais dirigée par des juges antiterroristes, a encore progressé ce jeudi 16 octobre avec cinq nouvelles interpellations. Arrêtées à Lyon, elles ont été placées en garde à vue sous la direction de juges antiterroristes parisiens, le parquet national antiterroriste (PNAT) ayant repris le dossier initialement supervisé par le parquet de Lyon.
Selon des sources proches du dossiers, elles ont toutes été en contact avec l'homme interpellé en Italie, un ressortissant algérien de 28 ans. Arrivé en bus à Milan dès le 12 septembre, il avait fait étape à Rome avant de se diriger vers le sud du pays. Le 2 octobre, il a été arrêté à Andria, chez des compatriotes, dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. Un grand couteau a été saisi lors de son interpellation, selon la police italienne. La France a demandé son transfert, mais ce ressortissant algérien se trouvait encore en Italie jeudi, selon deux sources proches du dossier.
Assassinat en relation avec une entreprise terroriste
L'enquête, ouverte initialement pour homicide volontaire, avait été rapidement requalifiée en enquête pour assassinat par le parquet de Lyon, mais les enquêteurs restaient prudents sur le mobile du crime. Le 9 octobre, elle a été étendue aux infractions d'"assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le parquet national antiterroriste, qui était en observation depuis un moment, a repris le dossier sans préciser les éléments ayant conduit à sa saisine.
Ashur Sarnaya, membre de la communauté chrétienne assyro-chaldéenne, vivait avec sa sœur depuis au moins dix ans à Lyon. Selon ses voisins, il était très discret. Sur ses comptes en ligne, consultés par l'AFP, cet homme était au contraire particulièrement prolixe : il s'exprimait en arabe et postait fréquemment des vidéos consacrées à la religion chrétienne. Sur l'une d'elles, visible sur TikTok, il affirmait que ses contenus étaient régulièrement bloqués et ses comptes suspendus en raison, selon lui, de signalements faits par des utilisateurs musulmans.
Au lendemain de son décès, l'Œuvre d'Orient avait condamné "avec la plus grande fermeté" son assassinat. "Il est indispensable que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dignement", avait-elle ajouté dans un communiqué. À la suite du meurtre d’Ashur Sarnaya, un groupe de jeunes créateurs de contenus chrétiens a décidé d'organiser le 28 septembre une manifestation inédite à Paris pour dénoncer la persécution des chrétiens en France et dans le monde.










