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Des moines du Barroux vont reprendre l’abbaye de Bellefontaine

Les trappistes de l'abbaye de Bellefontaine quittent les lieux le 13 novembre et cèderont les lieux à des bénédictins du Barroux.

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Louis de La Houplière - publié le 13/10/25
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Après plusieurs années de réflexion, la quinzaine de moines cisterciens qui occupaient encore l’abbaye de Bellefontaine (Maine-et-Loire) vont céder les lieux à des moines du Barroux, dans le courant de l’année 2026, a annoncé la communauté ce 13 octobre. Une décision motivée par un manque de vocations et l’âge avancé des moines encore présents.

Son avenir était en suspens depuis quelques années. L’abbaye de Bellefontaine (Maine-et-Loire), occupée jusqu’ici et durant deux siècles par une communauté de moines cisterciens, sera finalement reprise par des moines bénédictins de l’abbaye du Barroux (Vaucluse), a annoncé ce 13 octobre frère Samuel, responsable de la communauté. L’immense édifice était devenu trop grand pour la poignée de frères qui maintenait vaille que vaille les activités économiques de l’abbaye et les offices qui rythment la vie des moines. Bellefontaine ferme "temporairement ses portes" ce 13 novembre, en attendant l’arrivée de ces quelques bénédictins "dans le courant de l’année 2026". Les actuels occupants de l’abbaye seront dispersés dans diverses communautés.

Comme l’abbaye Port-du-Salut en décembre 2024 ou l’abbaye d’Oelenberg en juin de la même année, l’abbaye de Bellefontaine, située près de Cholet, faisait face à un manque criant de vocations, pour assurer une bonne gestion des lieux. "Au fil du temps, [la communauté] a pris conscience que les frères ne pourraient pas continuer à vivre seuls" sur cette propriété de 120 hectares devenue bien trop grande pour une communauté dont la moyenne d’âge avait atteint 80 ans. Elle s’était tournée ensuite vers deux associations pour des éventuels partenariats, précise Frère Samuel, mais "divers obstacles" n’avaient pas permis au projet d’aboutir.

Dispersion des cisterciens

En juin 2023, le père abbé, Jean-Marc Chené, confiait à Ouest-France les difficultés auxquelles faisait face l’abbaye. "Dire qu’on va partir, c’est aller un peu vite. On se pose des questions sur notre avenir. Une décision doit être prise d’ici la fin de l’année." Il faut dire que les effectifs ont fondu, depuis le XIVe siècle : aux grandes heures de l’abbaye, ils étaient une bonne centaine de moines. Il y a dix ans, ils étaient 25. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 15, la plupart très âgés. "Ils sont remarquables, notait le père abbé auprès du quotidien. Mais on ne peut plus leur confier de responsabilités. Les initiatives pèsent sur les autres." Il y a deux ans, les frères envisageaient déjà un départ et "une dispersion des membres dans d’autres communautés".

"L’abbaye va continuer à vivre !", se réjouit néanmoins frère Samuel. "Avec l’arrivée des frères bénédictins du Barroux, ce sera donc, en quelque sorte, un retour aux débuts de l’abbaye." Au XIIe siècle, une abbaye bénédictine était fondée en lieu et place d’un prieuré, lui-même bâti sur l’emplacement d’un minuscule ermitage. Quatre moines seulement restèrent dans l’abbaye au moment de la Révolution. En 1816, les cisterciens de la Grande Trappe permirent le véritable renouveau de Bellefontaine, durant ce siècle riche en vocations.

La destination des quelques moines cisterciens restants est déjà connue. « Sept d’entre nous vont rejoindre la maison de retraite des sœurs de la Congrégation Sainte Marie de Torfou. Parmi les moins âgés, trois ont déjà choisi une autre communauté pour y poursuivre leur vie monastique, et trois autres vont vivre une expérience transitoire avant de faire un choix définitif ».

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