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L’irénologie, vous connaissez ?

Paix Guerre Diplomatie

Image d'illustration.

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Alexandra Maclennan - publié le 12/10/25
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Il y avait la science de la guerre, la polémologie, il y a désormais la science de la paix. Si l’irénologie étudie la complexité des approches de résolution des conflits, explique l’universitaire Alexandra Maclennan, elle montre aussi comment chacun peut être acteur de paix.

Sur la plage d’Arromanches, en Normandie, Claire, 9 ans, scrute à l’horizon les vestiges du port artificiel construit pour le débarquement des forces alliées de juin 1944. Son regard se porte ensuite sur des enfants allemands qui construisent et détruisent des châteaux de sable auprès d’elle. Après un moment de silence, elle émet cette observation fulgurante : "Le plus difficile dans la réconciliation, entre copines comme entre pays, sans doute, ça doit être de refaire confiance."

L’œuvre d’unité

Elle a raison. Nos familles, nos milieux de travail et d’engagements, nos sociétés tiennent ensemble par des liens que nous voyons fragilisés, tendus par les insécurités, les incompréhensions, les projections, et les mots sont souvent manquants ou inadéquats. Tant de liens à soigner, à réparer, tant de confiance à rétablir pour œuvrer ensemble dans la tranquillité d’esprit.

C’est la direction que le pape Léon XIV a immédiatement donnée à son pontificat : l’œuvre d’unité. Nous avons encore à découvrir très concrètement ce que nous offre la doctrine sociale de l’Église catholique, dont le programme de développement de la personne, des économies et des sociétés trouve son application tant aujourd’hui dans les différentes parties du monde que dans le contexte industriel de sa première expression au tournant du vingtième siècle. 

La science de la paix

De l’Irlande du Nord au Moyen-Orient à l’Afrique du Sud en passant par le Rwanda, des approches diverses de résolutions de conflits ont inspiré à des chercheurs (comme les Irlandais Adrien Guelke et Brandon Hamber) l’ouverture d’un champ disciplinaire nouveau : les peace studies, qu’on appelle en français du joli nom d’irénologie (du grec eirèné, la paix). Leurs travaux font la distinction entre résolution de conflit et transformation des relations intercommunautaires, entre peace-making (qui se décrète du haut) et peace-building (qui se construit du bas). Ils ont réfléchi à l’utilité et aux limites de la comparaison de modes de résolution de conflits, aux dangers de l’importation d’une situation à une autre d’une approche qui n’a de sens et d’efficacité que dans un contexte unique. 

Donner du sens

Née dans les années 1990, la décennie des processus de paix, l’irénologie connaît en raison de l’actualité un intérêt nouveau. Ne sommes-nous pas tous appelés à étudier et pratiquer l’irénologie ? Deux chercheuses, d’Irlande du Nord et des États-Unis, Gladys Ganiel et Nukhet Sandal, ont montré récemment la contribution locale que les acteurs ecclésiaux locaux peuvent et doivent jouer pour créer des "communautés épistémiques", des communautés qui œuvrent ensemble pour créer et transmettre du sens. N’est-ce pas ce que cette nouvelle vague de jeunes venus frapper à la porte de l’Église au printemps sont venus chercher : du sens ? 

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