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La parabole du débiteur impitoyable ou la miséricorde incarnée dans l’art chrétien

Rembrandt, la parabole du mauvais riche, 1627.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 11/10/25
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Alors que son disciple Pierre interrogeait Jésus sur le nombre de fois qu’il devait pardonner à un frère qui l’aurait offensé, Celui-ci lui répondit par une parabole, celle du "débiteur impitoyable"…

La parabole du "débiteur impitoyable" transmise par Jésus et évoquée dans l’Evangile de Matthieu se divise en trois parties : la première met en présence un roi et l’un de ses serviteurs qui lui devait une somme prodigieuse (soixante millions de pièces d’argent précise l’évangile). Implorant le roi de ne pas le vendre lui et sa famille pour rembourser sa dette comme il était naguère coutume de le faire, le serviteur obtint de son maître, non seulement de le laisser partir libre, mais également que sa dette lui soit entièrement remise. La deuxième partie de la parabole contraste en tout avec la mansuétude du roi, car ce débiteur à peine libéré exigea qu’un de ses propres débiteurs lui rembourse immédiatement ce qu’il lui devait. Face à son compagnon qui le suppliait de patienter un peu encore, aucune pitié ne vint et il le fit mettre en prison… 

Miséricorde et pardon

La dernière partie du récit de Jésus relate que le roi apprenant l’inconduite de son débiteur lui en fit alors le reproche : "Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?" (Mt 18,32-33). La miséricorde, cette pitié qui ouvre au pardon, constitue le cœur même de cette parabole ainsi que le rappela le pape François lors de son audience du 24 avril 2019 : "Parce que si tu ne t’efforces pas de pardonner, tu ne seras pas pardonné; si tu n’essayes pas d’aimer, tu ne seras pas aimé non plus. Jésus insère la force du pardon dans les relations humaines". La dureté du cœur sourd à toute miséricorde conduit aux pires exactions, ainsi qu’a su le représenter le peintre baroque Domenico Fetti (1589-1623) de l’école vénitienne du XVIIe siècle dans cette œuvre dramatique illustrant la parabole du débiteur impitoyable. Sur cette toile, le serviteur prend littéralement à la gorge son débiteur, la violence et l’âpreté du gain éteignant dès lors toute conscience morale… 

La parabole du « débiteur impitoyable », Domenico Fetti, circa 1620, huile sur toile.

Une condamnation morale

Cette parabole énoncée par Jésus en réponse à son disciple Pierre souligne la force du pardon que tout croyant se doit d’accorder à ses frères ; un pardon encore souligné métaphoriquement sur cette gravure du peintre néerlandais Rembrandt par le geste généreux de la main du roi à son débiteur. Jésus rappelle dans cette parabole quel sera le sort de celles et ceux qui ne pardonnent pas sincèrement : "C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur" (Mt 18,35)…

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