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Le cours de l’or bat des records… mais il y a plus précieux encore

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Valdemar de Vaux - publié le 05/10/25
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Ces dernières semaines, le prix de l’or atteint des sommets qui font du métal précieux la valeur refuge par excellence. Quelle est donc la valeur de ce marqueur de richesse dans les Écritures ? Entre signe de divinité et rapprochement avec les idoles, les auteurs bibliques hésitent.

Le cours de l’or atteint des sommets, l’once dépassant désormais les 3.000 euros. Son cours a augmenté d’un tiers depuis le début de l’année 2025. Derrière ces chiffres, qui n’a pas en tête la scène la plus connue de La Folie des grandeurs, film bien connu de 1971 réalisé par Gérard Oury ? Le valet (Yves Montand) tâche de réveiller son avare de maître (Louis de Funès), en faisant résonner à ses oreilles le doux cliquetis des pièces qu’il garde toujours auprès de lui : "C’est l’or, il est l’or, l’or de se réveiller, mon señor, il est huit or…" Un moyen comique de montrer l’attachement désordonné de don Salluste pour les richesses. Aujourd’hui encore, sa valeur atteignant des sommets, le métal précieux est plus que jamais une valeur refuge.

L’auteur biblique, qui l’attribue à Dieu, pourrait le faire également parce que le Créateur est un "abri", un "refuge", un "rempart" : "sa fidélité est une armure, un bouclier" (Ps 90, 1.2.4). Évidemment, si l’or est assigné au Tout-Puissant, c’est bien parce qu’il est ce qui a le plus de valeur pour la créature, la seule chose, ou plutôt la seule personne, sur laquelle s’appuyer en tout temps. Et qui mérite le plus beau et le plus précieux pour le culte que les hommes doivent lui rendre. Ainsi l’or est-il utilisé en quantité pour la liturgie, les objets et les bâtiments cultuels.

Rien n’est trop beau pour Dieu

L’Arche d’alliance est en acacia recouvert d’or pur, le propitiatoire (sorte de couvercle où se "tient" Dieu entre deux chérubins sculptés) est pour sa part en or massif, comme le chandelier aux sept branches, la table des offrandes est elle aussi en acacia recouvert d’or… À la fin du livre de l’Exode, l’auteur biblique fait même le calcul pour connaître le poids total du métal précieux fondu pour le sanctuaire : "Total de l’or utilisé pour les travaux, tous les travaux du sanctuaire – et c’était l’or provenant de l’offrande – : vingt-neuf talents et sept cent trente sicles, en sicles du sanctuaire." (Ex 38, 24) Avec les unités actuelles, cela fait tout de même presque 1000 kg ! Sans compter celui qui sera utilisé pour le Temple de Jérusalem construit par Salomon.

Car rien n’est trop beau pour Dieu, le Saint, le Pur, comme l’est l’or. Les hommes, eux, sont marqués par le péché et l’impureté. Même la foi, qui ouvre au Salut, n’est jamais trop immaculée. Comme le métal, il leur faut, pour parvenir dans le Royaume, passer par la purification que produisent sur chacun les épreuves. Pierre exhorte ainsi ses disciples, dans sa première lettre : "Aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or – cet or voué à disparaître et pourtant vérifié par le feu –, afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ." (1P 1, 6-7)

Préférer Dieu aux idoles et aux richesses

Malachie, déjà, utilisait cette image de l’or purifié par le feu pour prophétiser à propos de la mission du Messie : "Il s’installera pour fondre et purifier : il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur, présenter l’offrande en toute justice." (Ma 3, 3) Après la mort du Christ, en attendant qu’Il revienne pour le Jugement, Jean dans son Apocalypse avertit quant à lui sur le risque de croire que l’on peut se sauver sans le Sauveur : "Je te le conseille, dit Dieu à l’Église de Laodicée, achète chez moi, pour t’enrichir, de l’or purifié au feu, des vêtements blancs pour te couvrir et ne pas laisser paraître la honte de ta nudité, un remède pour l’appliquer sur tes yeux afin que tu voies." (Ap 3, 18)

Le risque est grand, cependant, de se laisser endormir par la richesse, que l’or symbolise. Voire de se croire à l’origine des biens de ce monde à la place du Créateur. Ou de mettre ce dernier à distance en n’ayant d’yeux que pour les éblouissants aspects de la matière au détriment de la clarté discrète de Dieu. Là est l’enjeu de l’épisode biblique bien connu du Veau d’or (Ex 32). Le psaume 134 l’exprime parfaitement : "Les idoles des nations : or et argent, ouvrage de mains humaines." (v. 15) Véritable écran entre la terre et le ciel, l’idole satisfait le besoin humain de ne pas se recevoir d’un autre et lui fait oublier son humble condition. Pourtant, dit un autre psaume, "les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables : plus désirables que l'or, qu'une masse d'or fin" (Ps 18, 10-11).

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