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[REPORTAGE] Bal du Curé, l’incontournable rendez-vous des Bruxellois

[REPORTAGE] Bal du Curé, l'incontournable rendez-vous des Bruxellois

La 7ème édition du Bal du Curé a battu cette année son record avec 1.600 personnes inscrites.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 28/09/25
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Lancé il y a sept ans par la paroisse Sources Vives à Bruxelles, le Bal du Curé connaît une affluence record chaque année. Ce samedi 27 septembre, ce sont ainsi près de 1.600 personnes qui se sont retrouvées pour la messe et un dîner festif dans une rue d’Ixelles, autour de leur curé. Paroissiens, voisins, amis de passage, proches ou non de l'Église, ils étaient tous là pour l'événement de la rentrée devenu incontournable. Reportage.

Ce samedi matin 27 septembre, dès 8 heures, l’agitation commence sur la Place Brugman d’Ixelles, devant le parvis de l'église Notre-Dame de l’Annonciation. De nombreux bénévoles de la paroisse Sources Vives, qui regroupe trois églises d’Ixelles et d’Uccle, communes limitrophes de Bruxelles, installent des centaines de tentes, de tables, de bancs, de couverts, de ballons et même un tapis rouge dans la rue Stallaert, qui donne sur la place. Cette rue, normalement ouverte à la circulation, est fermée exceptionnellement pour l’occasion. Et quelle occasion ! C’est la septième édition du Bal du Curé, qui bat cette année son record avec 1.600 personnes inscrites. 

Le concept a été imaginé en 2018 par le curé belge, le père Cédric Claessens, membre de la communauté de l'Emmanuel, et sa dynamique équipe de paroissiens. Créer un événement joyeux, ouvert à tous, pour permettre la rencontre et montrer ce visage accueillant de l’Eglise. "La première année, nous étions déjà 900 participants, mais c’est vrai qu’avec 1.600 inscrits cette année, on se dit que le pari est réussi", explique à Aleteia le père Cédric, qui sent aussi comme un nouvel élan dans le retour à la religion et à la vie de paroisse. "Le Bal du Curé motive et fédère nos paroissiens qui continuent ensuite à s’engager à l’année dans nos nombreuses actions, mais il permet aussi à des gens plus éloignés de l'Église de venir découvrir, le temps d’une soirée festive, une autre image des chrétiens, et il n’est pas rare qu’ils franchissent ensuite nos portes, maintenant qu’ils connaissent des visages", reprend le curé qui voit dans cette soirée une belle façon d'évangéliser au sens large. 

Le Bal est ouvert 

Il est désormais 18h et le bal est ouvert ! Tout commence avec la messe dans l'église Notre-Dame de l’Annonciation où plus une chaise n’est libre. Sept prêtres, un diacre, des dizaines d'enfants de chœur, une chorale et, au premier rang, plusieurs officiels représentants les communes concernées. Le thème de l’Esprit Saint, représenté par le rouge que les participants sont invités à porter sur eux cette année, est évoqué par le curé qui suggère à toutes les personnes présentes "de prier le Seigneur pour qu’il nous aide à ouvrir les portes de notre portail à notre prochain".

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Salades à partager et 3.620 saucisses

Après le chant et la bénédiction finale, place aux annonces et aux consignes pour que chacun retrouve facilement sa tablée, accueille les inscrits de dernière minute, et attende patiemment le service à table grâce aux nombreux scouts, qui apporteront les 3.620 saucisses en cours de cuisson ! Les adultes dehors dans la rue, les enfants dans la grande salle du presbytère où jeux, ballons, film et musique à fond les attendent pour une soirée également inoubliable pour eux. 

Place au partage du repas et aux rencontres des voisins de table, entre amis de longue date, riverains du quartier, et gens de passage, agréablement surpris de cette ambiance incroyable. C’est le cas de Yolande, 65 ans, installée à Bruxelles depuis cinq ans, sur une autre paroisse, et qui a été invitée par sa nièce. "Je n’avais jamais entendu parler de ce Bal du Curé avant, et je n’imaginais pas qu’il y aurait autant de monde, s'étonne-t-elle, c’est assez incroyable". A quelques tables d’elle, Nadège, une Belge de 39 ans, venue avec ses deux filles, également invitée par une amie. "Si j’ai eu une éducation chrétienne, je me suis éloignée de la foi et de la pratique ces dernières années, et ce que je découvre ici ne correspond pas du tout à mes souvenirs d’enfance à la messe". La jeune femme confie avoir été touchée par la beauté de la célébration, l’énergie des chants, "surtout celui de sortie “Criez de joie”, c’était si porteur". "Cela me donne une nouvelle image de l’Eglise, je n’avais pas connu ça et je vois que cela intéresse aussi mes filles qui ont envie d’en découvrir plus", raconte encore cette mère de famille. "Elles sont emballées par cette ambiance de joie et de confiance, je les sens très heureuses ce soir", dit-elle alors que justement ses filles passent en courant devant sa table, accompagnées d’un petit groupe d’ados qui rigolent. 

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Les jeunes sont attirés par le pianiste dynamique, installé au milieu des tables, et qui lance l’ambiance avec quelques chants de louange puis un Disney repris à tue-tête par la foule qui commence à l’entourer. Car une fois que tout le monde a pris place pour déguster les saucisses offertes et les salades variées que chacun était invité à apporter pour partager, les gens commencent à se lever pour se balader sur le tapis rouge, d’une table à l’autre et rencontrer d’autres personnes. "C’est facile ici de parler à des inconnus, il y a une telle ambiance qu’on engage la conversation facilement et sans timidité", confient ainsi Etienne et Sophie, jeunes parents parisiens de 35 ans, qui viennent de s’installer à Bruxelles pour le travail et ne connaissent pas encore grand monde. 

“Tant de beaux fruits”

La discussion s’engage avec Alice et Philippe, également trentenaires, nouvellement fiancés et qui envisagent de se marier à l'église l’année prochaine. "C’est ma sœur qui nous a parlé de ce Bal du Curé, explique Philippe, comme nous ne sommes pas pratiquants, on s’est dit que c’était l’occasion de découvrir cette paroisse et pourquoi pas de se renseigner ensuite pour la préparation au mariage". Sa fiancée Alice, Bruxelloise de naissance, apprécie particulièrement l’accueil qui leur est réservé. "On se sent vraiment les bienvenus, l’ambiance est très bonne, on se croirait dans une fête de village !"

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Il est vrai que le nom même de "Bal du Curé" est assez bien trouvé et invite tout le monde dans l’imaginaire de la fête locale, simple et festive. Et le hasard des rencontres sur le tapis rouge font que l’on tombe sur Eugénie, membre de l'équipe paroissiale, qui a proposé ce nom il y a sept ans ! "En Belgique, il y a une certaine tradition du “bal” et beaucoup de corporations en organisent, il n’y avait pas de raison que le curé n’ait pas le sien !", s’amuse-t-elle précisant que ce nom, comme ce concept, ne demande qu’à être repris et copié par d’autres paroisses "même en France", tant les fruits sont beaux. "On voit comme les gens sont interpellés, surpris, heureux de se rencontrer facilement, et de participer à cette fête tout en assistant aussi à une belle messe qui les marque. Et puis faire ça dans la rue, c’est juste génial !"  

Avec 1.600 personnes présentes ce soir, les rencontres sont nombreuses et l’évangélisation bat son plein. Benoît, avocat discret au travail mais engagé dans la paroisse, confie ainsi son étonnement d’être tombé nez à nez avec l’un de ses grands patrons. "Jamais je n’aurais cru le voir ici !", rigole-t-il, avouant ne pas parler sa foi au boulot. 

Le souffle de l’Esprit Saint

Si les tables des enfants ont été rangées pour ouvrir la piste de danse où tous les jeunes se déchaînent, dans la rue, le concert bat son plein, et les gens se mettent aussi à danser et à chanter. Il est temps d’en profiter car après le tirage au sort de la tombola, il va bien falloir rentrer et permettre à l’équipe bénévole de tout remettre en place. "Il y a même un bus qui passe dans cette rue, les équipes communales sont très coopératives avec nous car cela leur demande aussi un vrai travail d’organisation", confie Etienne, à la tête de ses équipes motivées et très efficaces. "Tout doit être rangé et impeccable pour dimanche, afin que les riverains,  drôlement compréhensifs et sympas, retrouvent leur rue comme si rien ne s’était passé !" 

"Rien" n’est peut être pas le bon mot ici, car assurément il s’est passé quelque chose ce soir dans la rue du Bal du Curé. Des jeunes, des moins jeunes, des nationalités différentes, des patrons, des étudiants, tant de visages et tant d’histoires, tant de sourires et de rencontres… A n’en pas douter, le souffle de l’Esprit Saint était puissant en Belgique, un samedi soir de septembre. 

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