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La brebis égarée, la bonté de Dieu représentée dans l’art

Détail d'une aquarelle de James Tissot, Le Bon Pasteur, Brooklyn Museum.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 27/09/25
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Liée à l’image de Jésus présenté comme Bon Berger, la parabole de la brebis égarée rapportée dans les évangiles de Luc et Matthieu offre de précieux enseignements sur le rôle du pasteur quant à ses brebis…

La mission du berger se trouve pleinement évoquée par cette parabole souvent commentée et source d’une abondante iconographie dès les premiers temps du christianisme. Il faut dire que l’image est éloquente et parlante pour tous les contemporains de Jésus, habitués aux tâches pastorales. L’enseignement de Jésus, une fois de plus, se veut direct et sans détours : "Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?" (Mt 18,12). Là où l’entendement général aurait tendance à accepter l’idée de perte d’une brebis au motif de la rentabilité et de l’efficacité, Jésus pousse son auditoire dans ses retranchements, nulle âme ne saurait être sacrifiée … 

La joie pour la brebis retrouvée

Car là réside tout l’enseignement de Jésus, un enseignement qui a très tôt inspiré les premiers artistes chrétiens, notamment dans les catacombes : le salut ne saurait être réservé à quelques rares élus vertueux, mais bien à celles et ceux qui, en se repentant, acceptent de marcher de nouveau avec le Bon Pasteur. Cette grâce demeure au cœur de cette parabole qui, à l’image de celle du fils prodigue, n’entrait pas dans la doxa habituelle de la société contemporaine de Jésus.  Cet enseignement novateur et à contre-courant garde toute son actualité si l’on considère les paroles du Christ rapportées par Luc sur cette même parabole : "Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion" (Lc 15,7). Cette joie pour la brebis retrouvée se lit pleinement sur cette icône de Bessarabie datant du XVIIIe siècle. L’artiste représente, en effet, sur cette œuvre le rayonnement du Bon Berger portant l’animal sur ses épaules, une joie profonde et émouvante que chaque fidèle peut garder à l’esprit lorsque le doute ou l’erreur surgissent.

Icône de Bessarabie, figure du Bon Pasteur. XVIIIe siècle.

Une abondante iconographie

Des études poussées ont recensé jusqu’à plus de 800 représentations du berger et de la brebis égarée dans l’art paléochrétien, signe de l’importance de cette figure allégorique. De nombreuses interprétations ont été proposées sur le rôle de cette image, notamment celle du berger conduisant sa brebis retrouvée vers l’au-delà, rejoignant ainsi le concept du salut. Rappelons qu’en ces premiers temps de l’art chrétien à la fin du IIe et début du IIIe s., la croix n’est pas encore centrale et le crucifié encore absent des représentations. Priorité est alors donnée à l’image pastorale directement puisée à l’Ancien Testament où Dieu est présenté comme le berger de son peuple, thème repris par le sculpteur sur cette œuvre datant du IVe s. et conservée au musée Pio Cristiano au Vatican. Plus proche de nous, le peintre James Tissot fut lui aussi inspiré par cette image du Bon Pasteur parti à la recherche de la brebis égarée, une page de l’évangile qui n’hésita pas à souligner les escarpements qui attendent celles et ceux qui font sienne cette mission… 

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