Ce 13 septembre à la mi-journée, l’archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich a présidé une messe solennelle d'action de grâce pour la canonisation des seize carmélites de Compiègne. À cette occasion, le pape Léon XIV a adressé à Mgr Ulrich un long télégramme en français, signé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, dans lequel il se dit « profondément heureux de s’associer à la joie des fidèles ». Il y souligne combien les martyres de Compiègne ont « particulièrement forcé l’admiration » de tous par leur « mort héroïque » sur l’échafaud le 17 juillet 1794, en pleine Grande Terreur.
Rendant un hommage appuyé à ces « filles de sainte Thérèse » — Thérèse d’Avila, réformatrice de leur ordre —, le pontife rappelle l’abondance des œuvres artistiques et littéraires qu’elles ont inspirées. Les plus connues demeurent la pièce Le Dialogue des carmélites de Georges Bernanos et l’opéra éponyme de Francis Poulenc. Cette fécondité, selon le pape, prouve « que les artistes ne s’y sont pas plus trompés que la foule étonnamment silencieuse au moment du supplice ». Il rappelle comment les religieuses ont accepté leur martyre « en louant Dieu par des hymnes et des psaumes chers à la liturgie de l’Église », estimant que ce courage fut « le fruit d’une immense charité, mais aussi de la foi et de l’espérance théologales qui les animaient ».
"Riches de leurs vœux"
« Devant l’échafaud, les carmélites de Compiègne ne sont plus victimes d’une arrestation, mais auteurs d’un don suprême qui actualise l’offrande de leurs vœux religieux », insiste le pape augustin. Il explique : « Dépouillées en apparence de tout, elles sont en réalité restées riches de leurs vœux, [offrant] librement leur vie à Dieu “pour que la paix soit rendue à l’Église et à l’État” ».
Le pape salue l’espérance de ces religieuses, mortes en étant « certaines de la fécondité mystérieuse de leur vie donnée par amour » et rappelant que « même au cœur de la souffrance la plus injuste se cache la semence d’une vie nouvelle ». Il cite aussi les paroles de pardon de la prieure en faveur de leurs bourreaux : « Comment en vouloir à ces pauvres malheureux qui nous ouvrent les portes du ciel ? »
« Offrande totale, pardon et gratitude, joie et paix : tels sont les fruits de la charité qui ont envahi l’âme de nos martyres », s’émerveille Léon XIV. Il invite chacun à « apprendre d’elles la force et la fécondité d’une vie intérieure » et accorde sa bénédiction à toutes les personnes associées à la messe de remerciement pour leur canonisation.


![[REPORTAGE] Paris célèbre avec ferveur les Carmélites de Compiègne](https://wp.fr.aleteia.org/wp-content/uploads/sites/6/2025/09/7.jpg?resize=300,150&q=75)








