En dépit des difficultés administratives et des campagnes d’opposition menées à l’encontre de certaines pédagogies, les écoles hors contrat maintiennent une croissance régulière, avec, depuis 2017, environ 120 ouvertures d’écoles par an. Cette année, 115 ouvertures ont été recensées par Créer son école, une association qui accompagne les créations d’écoles indépendantes. N’enregistrant que 44 fermetures (contre 70 à la rentrée 2024 et 66 la rentrée 2023), l’association souligne, par la voix de sa présidente Anne Coffinier, "une belle croissance nette" des écoles indépendantes. "C’est une bonne nouvelle pour les parents qui ont plus de chances de trouver une école adaptée à leur enfant", se réjouit-elle.
Avec les 115 ouvertures de cette année (dont 77% sont des créations pures et non des extensions de groupes scolaires déjà existants), la France compte désormais 2.542 écoles libres. De la maternelle aux CAP et Bac Pro, Créer son école ne comptabilise pas moins de 130.000 élèves scolarisés dans l’enseignement hors contrat.
Parmi les créations, 19% d’écoles catholiques
À la suite de la loi imposant la scolarisation dès 3 ans, un nombre important d’écoles maternelles continuent à se créer (31% des ouvertures en 2025). L’école élémentaire représente 30% des nouvelles ouvertures, le collège 29%, et le lycée 10%.
Les écoles non confessionnelles constituent, comme les années précédentes, la grande majorité des créations (69%). Les écoles catholiques représentent quant à elles 19% des ouvertures 2025, les établissements protestants 6%, juifs 4% et musulmans 1%. À noter, même lorsque les créateurs, en particulier dans le milieu catholique, ont une foi vive, ils optent souvent pour une école non confessionnelle, ouverte à tous.
Depuis l’année dernière, dans un contexte marqué par le développement des actes antisémites, de plus en plus d’écoles juives ouvrent leurs portes. Ainsi, le réseau juif ouvre à la rentrée 2025 entre 20 et 30 classes au total, dont 5 créations d’écoles, à Paris et à Neuilly.
Petits effectifs
L’une des grandes forces des écoles indépendantes est leur capacité à accueillir des profils à besoins spécifiques, notamment grâce à leurs petits effectifs. "Les écoles indépendantes sont caractérisées par des effectifs d’établissement et de classe plus réduits [que les structures publiques ou sous contrat]. Si cela constitue un handicap économique, c’est aussi un réel avantage pédagogique et éducatif auquel les familles sont très sensibles", souligne l’association Créer son école.
De ce fait, les écoles indépendantes peuvent personnaliser le suivi et l’accompagnement de chaque élève. De nombreuses familles dont les enfants sont scolarisés dans le hors contrat témoignent du primat de la singularité. La justice y est moins "la même chose pour tous" et davantage "à chacun selon son besoin propre". Les différences ont tendance à ne pas être stigmatisées mais acceptées, voire valorisées.
Les écoles libres se distinguent aussi par la gestion du téléphone portable au sein de leurs établissements. "Théoriquement interdit depuis plusieurs années à l’école publique, il y régnait en maître, au moins encore jusqu’à cette rentrée", constate l’association. "Dans la plupart des écoles indépendantes, une politique numérique est définie, approuvée contractuellement et mise en œuvre avec rigueur depuis des années". Le portable est le plus souvent totalement interdit dans les écoles indépendantes et généralement confisqué s’il apparaît durant le temps scolaire.










