Choisi par Donald Trump pour représenter les États-Unis au Vatican, le nouvel ambassadeur Brian Burch a été reçu par Mgr Edgar Peña Parra, substitut de la secrétairerie d'État, ce 1er septembre 2025. Ce catholique conservateur devrait prochainement être reçu par le pape Léon XIV, dont il partage les origines chicagoanes.
Si les diplomates de carrière existent aux États-Unis, la pratique du « spoil system », ancrée dans la politique américaine depuis le XIXe siècle, fait que les positions administratives les plus importantes, dont celles d’ambassadeurs, sont le plus souvent confiées à des individus ayant prouvé leur loyauté au nouveau président lors de la campagne électorale. Ce fut le cas du précédent ambassadeur américain, Joe Donnelly (2021-2024), sénateur démocrate catholique, ou encore de celle nommée lors du premier mandat de Donald Trump, Callista Gingrich, épouse de Newt Gingrich, sénateur et ancien candidat à la primaire du Parti républicain.
Père de neuf enfants
L’ambassadeur choisi par Donald Trump pour ce second mandat, Brian Burch, n’échappe pas à la règle. À la tête de CatholicVote, une ONG revendiquant son adhésion au magistère de l'Église catholique mais sans lien institutionnel avec celle-ci, il s’est mis au service de Donald Trump pour faciliter son retour à la Maison Blanche. Agrégeant les soutiens dans les milieux catholiques conservateurs autour d’événements et d’une newsletter, sa plateforme a aussi servi à mobiliser les électeurs indécis par le biais de campagnes publicitaires ciblées, et à recueillir des dons pour financer la campagne de l’actuel président.
Traditionnellement proche des démocrates, tel Joe Biden, second président catholique de l’histoire après J.F. Kennedy, l’électorat catholique des États-Unis a voté nettement pour Donald Trump en 2024 (56%, contre 52% pour Biden en 2020). Et le républicain s’est entouré de nombreux catholiques : son vice-président, J. D. Vance, mais aussi ses ministres des Affaires étrangères (Marco Rubio), de la Santé (Robert F. Kennedy Jr.), du Travail (Lori Chavez-DeRemer), de l’Éducation (Linda McMahon) ou encore le nouveau directeur de la CIA, John Ratcliffe.
Originaire de la banlieue de Chicago
Père de neuf enfants, Brian Burch est originaire de la banlieue de Chicago, comme le pape Léon XIV. "J’ai l’honneur et le privilège d’assumer cette fonction à la suite de la sélection historique du premier pape américain", a-t-il affirmé sur X après l’officialisation de sa nomination. Diplômé en philosophie politique à l’Université de Dallas, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de spiritualité concernant l’Église catholique aux États-Unis.
Dans le passé, Brian Burch s’était montré critique à l’égard du pape François. Il avait notamment déploré sa volonté de limiter la liturgie préconciliaire et avait apporté son soutien à Mgr Joseph Strickland, évêque évincé par le pape argentin de son diocèse de Tyler (Texas) après avoir ouvertement remis en cause son magistère.
Son arrivée à Rome en tant qu’ambassadeur a été retardée par les nombreux recours déposés par des sénateurs démocrates, hostiles à sa nomination, mais surtout visant à protester contre la suppression de l’aide internationale par Donald Trump. Ayant présenté ses documents officiels à Mgr Peña Parra ce lundi matin, Brian Burch doit désormais être reçu par le pape dans les prochaines semaines afin de lui remettre ses lettres de créance.









