Dans une déclaration commune publiée ce mardi 26 août, les Patriarcats grec orthodoxe et latin de Jérusalem ont lancé un nouvel appel à la paix et exhorté à la fin des combats à Gaza, alors que l'enclave palestinienne s'apprête à subir une offensive israélienne sans précédent.
Les deux Églises dénoncent la situation dramatique vécue par des centaines de milliers de civils menacés d’évacuation forcée vers le sud de l’enclave. "Il semble que la déclaration du gouvernement israélien selon laquelle "les portes de l'enfer vont s'ouvrir" soit en train de prendre une tournure tragique" alertent-elles, rappelant que leurs paroisses de Saint Porphyre et de la Sainte-Famille servent actuellement de refuge à des centaines de civils, avec des personnes âgées, des femmes, des enfants et des personnes handicapées.
"Au moment où nous publions cette déclaration, des ordres d'évacuation ont déjà été donnés pour plusieurs quartiers de la ville de Gaza", écrivent encore les chefs des deux Églises. S’appuyant sur les paroles du pape Léon XIV appelant au respect des peuples et à l’interdiction de l’exil forcé, les Patriarcats exhortent la communauté internationale à intervenir : "Rien ne justifie le déplacement délibéré et forcé de civils. Il est temps de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre fin à la guerre et de donner la priorité au bien commun. "
Une situation humanitaire dramatique
Fin août, l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) a officiellement déclaré une famine dans la ville de Gaza, menaçant désormais Deir al-Balah et Khan Younis d’ici fin septembre. Plus d’un quart de la population — soit plus de 500.000 personnes — fait face à une insécurité alimentaire catastrophique. Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'elle se combine à une escalade sans précédent des opérations militaires. Deux frappes aériennes ont ainsi visé l’hôpital Nasser à Khan Younis le 25 août, causant la mort d’au moins 20 personnes, dont cinq journalistes internationaux.
Les forces israéliennes ont renforcé leur offensive autour de Gaza City, avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ciblant les quartiers est et nord comme Zeitoun, Shejaia, Sabra et Jabalia. Israël a mobilisé quelque 60.000 réservistes et prolongé le service de 20.000 soldats en prévision d’une opération terrestre à Gaza City, estimée pour la mi-septembre. Des ordres d’évacuation de près d’un million de civils seraient envisagés, faisant peser l'incertitude autour du sort de milliers de civils, parmi lesquels les quelques chrétiens restés dans l'enclave depuis le début du conflit. La paroisse catholique de la Sainte-Famille, touchée à plusieurs reprises par des tirs et des bombardements israéliens, abrite environ 500 personnes dans des conditions très précaires. Les opérations en cours de Tsahal font peser sur cette petite communauté, plus que jamais, le risque de disparition. "Parmi ceux qui ont cherché refuge à l'intérieur des murs de ces paroisses, beaucoup sont affaiblis et mal nourris en raison des difficultés des derniers mois. Quitter la ville de Gaza (...) équivaudrait à une condamnation à mort", martèlent ainsi les Patriarcats dans leur déclaration.










