Le nouveau drapeau de la Syrie, avec ses trois étoiles, intrigue et conduit à engager la conversation avec ce groupe de 12 jeunes, accompagnés par un prêtre. Nawal, une pétillante professeur d’anglais, ravie de pouvoir communiquer facilement avec des jeunes du monde entier, explique que ce voyage à Rome a été "un challenge" car ces jeunes craignaient que leurs visas soient refusés par l’ambassade d’Italie à Damas. "Ce n’est pas facile pour les Syriens de sortir du pays, car la situation n’est pas stable au niveau du régime", explique-t-elle, près de huit mois après le changement de gouvernement. "Mais nous continuons à prier pour une Syrie meilleure !", assure-t-elle.
"C’est une grande aventure et une grande opportunité pour nous de représenter notre pays aussi, de le faire connaître à des jeunes d’autres nations, et ensuite de pouvoir rentrer en Syrie pour témoigner de ce que nous avons vécu au Jubilé", explique-t-elle. "Nous faisons de notre mieux dans nos communautés, pour participer à la reconstruction du pays, pour rendre notre pays meilleur", insiste-t-elle. Elle tient à rappeler que même au plus fort de la guerre, les écoles ont continué à fonctionner, et les jeunes ont continué à s’éduquer et à rêver d’un avenir meilleur.
"C’est notre patrie, c’est notre terre, nous ne voulons pas partir", insiste Jemma, étudiante en communication. "Nous, les chrétiens, nous avons beaucoup d’amis musulmans, nous vivons en harmonie avec eux. Nous voulons construire un nouveau pays", explique-t-elle, en soulignant qu’après les attentats et les bombardements, les messes ont continué, et les chrétiens n’ont jamais cessé de se réunir dans les églises pour prier.
Olga, 30 ans, a été formée en ingénierie informatique mais tient actuellement une boulangerie à Damas. "Je vends des cupcakes", explique cette porte-drapeau du groupe, dotée d’un charisme de leader, et fière de "tenir son propre business". "La situation n’est pas encore stable : un jour cela semble aller mieux, le jour suivant, c’est pire… Nous ne savons pas. Mais nous espérons le meilleur. Nous sommes ici pour prier pour notre pays", explique-t-elle.
Elles se sentent reconnaissantes de l’attention portée par les jeunes d’autres nations, particulièrement ceux venus de France, dont elles ressentent fortement l'intérêt et la préoccupation pour la situation de leur pays. "Nous aimons les jeunes Français, et nous pensons qu’ils nous aiment aussi. Nous pouvons construire des ponts et des amitiés avec eux", expliquent-elles. "Nous voulons toujours diffuser un message d’amour et de pardon, toujours, toujours", insistent ces jeunes filles.










