“C’est beau de voir ici des jeunes chrétiens qui prient les uns pour les autres… Cela montre que nous sommes le corps du Christ, et que l’Église ne va jamais faillir, qu’elle ne va jamais fermer ses portes” : Maria, qui vient de Nazareth, rayonne par sa foi chevillée au corps. Cette jeune étudiante en recherche biomédicale, qui porte le prénom de la mère de Jésus et vit dans la localité dans laquelle le Christ a connu son enfance, enchaîne cette semaine son deuxième séjour à Rome, mais il s’agit de sa première expérience de rencontre internationale.
“Nous sentons que Dieu veut travailler avec nous, alors nous apportons Jésus avec nous, et nous Le rencontrons dans d’autres groupes. Cela nous donne tellement de joie de voir que l’amour est partout, malgré toutes nos différences !”, se réjouit la jeune femme, rassurée de “voir des chrétiens partout”. “Nous avons besoin de prières”, explique-t-elle, tout en soulignant que malgré leur petit nombre, les jeunes chrétiens de Terre sainte restent dynamiques et actifs, notamment pour l’accueil des pèlerins qui trouvent encore le courage de venir malgré les guerres en cours. La jeune femme explique que vivre en Terre sainte est “une immense bénédiction”, car “Dieu est là, partout”, sur cette terre foulée par le Christ.
Son amie Claire, enseignante à Jérusalem, reconnaît que la situation est douloureuse pour la petite minorité chrétienne de Terre sainte. “Nous sommes un petit pourcentage de chrétiens en Terre sainte, moins de 1 % je crois, et nous vivons des temps difficiles, car nous sommes des Arabes chrétiens, doublement discriminés : nous sommes discriminés en tant qu’Arabes, et discriminés en tant que chrétiens. Mais nous restons forts grâce à l’amour du Christ”, assure-t-elle.
Marcher sur les pas de Jésus
Dans un contexte de violences, cette expérience du Jubilé constitue une grande source de réconfort. “De nombreux jeunes nous expriment leur volonté de visiter la Terre Sainte, de venir visiter les endroits où Jésus est né, où il a vécu, marché, a été crucifié, est ressuscité… Cela nous rappelle qu’après la mort, il y aura toujours la Résurrection !”, insiste Claire. “Quand on a Jésus dans le cœur, on garde toujours la conviction qu’après la guerre, il y aura la paix”, martèle la jeune femme, qui explique que ce groupe de jeunes Palestiniens a “un message à donner un monde : les chrétiens sont encore là, en Terre sainte”. Claire explique vouloir “toujours apporter de l’espérance aux jeunes” aussi dans son travail d’enseignante, afin de “leur donner à tous la force d'être fidèles et forts dans leur foi”.

Ivan, jeune violoniste et étudiant en musique à Jérusalem, témoigne lui aussi avec simplicité et douceur de sa foi et de son espérance dans la paix. “Quelle que soit la situation, nous devons toujours témoigner de l’amour et du pardon”, assure le jeune musicien, lié à des amis musulmans et juifs, et qui considère que les chrétiens vivant dans la Vieille ville de Jérusalem ont “une mission spéciale” à assumer.
“Vivre là où Jésus a vécu, cela nous donne de la force”, témoigne Ivan. “Grâce à Dieu, à Jérusalem, nous sommes en sécurité”, assure ce jeune Palestinien dont une partie de la famille vit en Égypte. “Nous gardons toujours l’espoir de la paix, partout”, assure-t-il, appréciant le soutien indéfectible de Léon XIV pour cette recherche inlassable de la paix. “C’est une réelle bénédiction d'être ici à Rome, de prier avec le pape et avec des milliers de chrétiens”, insiste le jeune homme de 21 ans.

Quand les amitiés impossibles deviennent possibles
Parmi les accompagnateurs du groupe figure sœur Rawan, originaire de Nazareth, qui est religieuse de la Charité de l’Immaculée Conception d’Ivrea, une congrégation italienne. En service actuellement à Jérusalem, elle reconnaît que “la situation est difficile” mais explique que le cœur de sa vocation religieuse est de témoigner de l’espérance “depuis la terre du Ressuscité”. “En priant ensemble, nous renforçons notre appartenance à notre terre”, souligne-t-elle.
Dans le cadre de ce Jubilé, voir autant de jeunes d'autres pays est “une grande source de consolation”. “Nous tissons des liens avec des jeunes que nous pensions ne jamais pouvoir rencontrer. Par exemple, nous avons pu parler avec des Libanais et des Syriens : habituellement, nous ne pouvons pas nous rencontrer, mais ici, à Rome, nous avons pu avoir cette expérience, c’était très beau”, raconte-t-elle. “Chacun est allé à la rencontre de l’autre, et c’est un signe que l’amour vainc tout”, relève la religieuse.

“Nous ressentons de la part des jeunes du monde entier une solidarité par rapport à notre situation, et une certaine curiosité aussi sur la façon dont nous vivons. Nous sommes chrétiens, nous avons cette espérance forte pour un avenir meilleur, pour que le Christ arrive, avec la paix… Nous l’espérons, pour tous”, assure la religieuse palestinienne. “C’est nous qui faisons la Terre sainte, et nous espérons que nous pourrons continuer à exister et à rester sur notre terre. Nous demandons les prières du monde, pour la paix, et pour que le Seigneur change les cœurs des gouvernants”, insiste sœur Rawan.









