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En 931, l’aristocrate romaine Marozie parvient à faire élire pape son fils, un jeune homme d’à peine une vingtaine d’années qui prend le nom de Jean XI. Selon le Liber pontificalis, Jean XI serait l'enfant du défunt pape Serge III (904-911), avec lequel Marozie a eu une relation dans sa jeunesse. Véritable homme de paille, le nouveau pape délègue tout le pouvoir temporel attaché à la papauté à sa toute-puissante mère, qui devient même reine d’Italie après un astucieux mariage avec le roi Hugues d’Arles en 932 – soit le frère de son précédent mari Guy de Toscane. Et avec Jean XI, elle envisage de devenir impératrice…
Mais ce mariage va provoquer la perte de Marozie. Son autre fils Albéric II, fruit de ses premières noces avec le duc de Spolète Albéric Ier et héritier de cette famille influente, voit en effet d’un très mauvais œil cette union. Il va alors profiter de l’hostilité grandissante du peuple romain à ce souverain "barbare" et à sa sulfureuse épouse. Avec l’appui de la population, il parvient à chasser Hugues d’Arles de Rome et à renverser sa mère, avant de l’envoyer finir ses jours dans un monastère. Quant à son demi-frère, alors pape, le duc de Spolète l’épargne mais l’enferme dans le Palais du Latran. Il dirige les affaires du Saint-Siège jusqu’à la mort précoce de Jean XI en décembre 935.
Un règne marqué par la pacification
Un moine bénédictin, Léon VII, est élu en début d’année 936 dans ce contexte d’affaiblissement considérable des prérogatives papales. Sans aucun pouvoir politique, le nouvel évêque de Rome va accepter docilement cette tutelle, ce qui lui vaut d’être considéré comme un "pape courtisan". En témoigne la façon dont il s’adresse à son "fils spirituel bien-aimé Albéric, prince glorieux et sénateur" dans certains documents officiels.
En dehors des affaires purement religieuses, Léon VII ne peut rien faire sinon obéir, mais cela ne le rend pas inactif. Ce fils de saint Benoît encourage la réforme du monachisme selon le modèle de Cluny et fait reconstruire plusieurs monastères dans le Latium – notamment à Saint-Paul-hors-les-murs et à Subiaco. Cette réforme répond certes aux intérêts de son tuteur, qui pense ainsi mieux contrôler les alentours de Rome, mais elle va aussi avoir des vertus diplomatiques. Les liens noués par Léon VII avec Cluny vont en effet conduire à la réconciliation d’Albéric II et du roi d’Italie Hugues d’Arles, ce dernier donnant une de ses filles en mariage à Albéric. Et le bref pontificat de Léon VII est une période de paix et de développement économique, un fait rare au Xe siècle.
Malgré la mainmise du seigneur de Rome sur le Saint-Siège, Léon VII semble avoir été un pape apprécié par ses pairs – même si comme souvent, les sources manquent à cette époque. L’historien et poète Flodoard de Reims laisse notamment un portrait très admiratif du pape à qui il a rendu visite au Latran. Dans un de ses poèmes, il le décrit comme un brillant intellectuel "à l’âme candide". Il est selon lui particulièrement humble et désintéressé des "grands honneurs" attachés à sa fonction. Enfin, aimant mieux écouter que parler, il s’adonne à "une prière constante". Léon VII meurt en 939 après un peu plus de trois ans de règne.












