Deux départs de feu en 24 heures et une piste criminelle privilégiée. L'église emblématique du 6eme arrondissement de la capitale, Notre-Dame des champs, a échappé de justesse à un drame. Moins de 24 heures après un premier incendie accidentel, un second sinistre, cette fois d’origine criminelle, a frappé l'édifice jeudi 24 juillet en fin d’après-midi.
"Un deuxième incendie s’est déclaré, cette fois dans la chapelle Saint Joseph", a annoncé le père Camille Millour sur le site de la paroisse. Selon les premiers éléments de l’enquête dévoilés par le Figaro, une ou plusieurs personnes se sont introduites dans l’église alors fermée, ont vandalisé une statue, puis incendié les panneaux qui l’entouraient. Le feu a endommagé une toile récemment restaurée, noircissant les murs et brûlant plusieurs bancs. Le ou les auteurs sont en fuite. Des prélèvements ont été effectués par la police scientifique.

Face à l’ampleur des dégâts, l’église restera fermée pour une durée indéterminée. Les messes sont provisoirement déplacées dans la maison paroissiale voisine. "Ce deuxième incendie cause encore plus de dégâts et interroge sur ses motivations", souligne le curé, qui a déposé plainte vendredi.
Le diocèse de Paris s’est engagé aux côtés de la communauté, soutenue par l’archevêque. Mais la remise en état de l’église ne sera pas entièrement couverte par les assurances. Un appel aux dons a été relancé. "La mobilisation de tous sera nécessaire pour que notre église retrouve son éclat, alors que nous préparons son 150e anniversaire l’an prochain", écrit le père Millour.

Les églises régulièrement ciblées
Si les actes antichrétiens ont connu une légère baisse en 2024, les églises demeurent des cibles privilégiées. Selon un bilan de la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) révélé par Europe 1 et confirmé à Aleteia par le ministère de l’Intérieur, 770 faits antichrétiens ont été recensés en 2024, soit 31% des actes antireligieux commis en France. Parmi eux, les atteintes contre les lieux de culte restent préoccupantes : 50 incendies ou tentatives d’incendie d’églises ont été comptabilisés en 2024, contre 38 en 2023 — une hausse de plus de 30%.
En métropole comme en Outre-mer, les églises sont régulièrement visées par des feux volontaires, des profanations ou des vols — cinq en moyenne chaque semaine. L’État a bien investi 23,5 millions d’euros depuis 2020 pour sécuriser les lieux de culte, dont 3,3 millions destinés à la communauté chrétienne, mais ces chiffres rappellent combien les édifices religieux, souvent ouverts et vulnérables, restent exposés à des actes malveillants.
Incendiées, profanées... Ces églises malmenées en 2024 :











