Événement rarissime, le 18 décembre 2024, le pape François a déclaré saintes de manière équipollente, c’est-à-dire sans qu’un miracle ait été reconnu pour leur canonisation, les carmélites de Compiègne. Aleteia propose de péleriner dans les lieux de leurs derniers instants.
1Le couvent, Compiègne

L’ancien couvent sur lequel se trouve désormais le théâtre impérial, construit en 1867 par Napoléon III, fut élevé entre 1646 et 1648 pour être finalement démoli au XIXe siècle. Il ne reste de ce lieu de vie carmélitain qu’une plaque indiquant la destination première du lieu. Le 14 décembre 2024, Dialogue des Carmélites, l’opéra composé par Francis Poulenc d’après l’œuvre de Bernanos était joué au théâtre impérial…
2Les lieux de refuge, Compiègne

Entre le 14 septembre 1792 et le 22 juin 1794, les religieuses sont expulsées de leur couvent et trouvent refuge chez des amis compiégnois. Elles ont interdiction de porter l’habit, mais continuent de vivre leur vie de prière. Sous l’impulsion de la prieure, elles vont même prononcer un acte de consécration par lequel elles offrent leur vie à Dieu pour que la paix soit rendue à l’Église et à l’État. Elles le renouvelleront chaque jour pendant jusqu’à leur mort. Rue saint Antoine, rue des cordeliers et rue du président Sorel, une plaque commémorative marque l’emplacement de ces lieux de refuge.
3L’église saint Antoine, Compiègne
Les carmélites s’y rendent depuis leurs lieux de refuge et y accèdent par une porte dérobée. C’est là que leur aumônier, l’abbé Courouble, continue de leur dire la messe jusqu’à ce qu’il soit dénoncé par des compiégnois en novembre 1792.

4Ancien couvent de la Visitation, Compiègne
Un Monoprix se trouve actuellement sur le lieu où avait été bâti le monastère de la Visitation, transformé en prison de la ville. Les carmélites y sont incarcérées du 22 juin au 12 juillet 1794, avant d’être emmenées à Paris. Une communauté de 17 sœurs bénédictines s’y trouvait également.
5La Conciergerie, Paris
Ce lieu qui fut résidence royale au Moyen-Age devient cœur de la justice révolutionnaire et antichambre de la guillotine. Les carmélites y arrivent le 13 juillet. "Si vous voulez une victime, c’est moi seule, celles-là sont innocentes" proclamera la prieure durant leur procès, tentant une dernière fois de sauver ses filles. Accusées de fanatisme ("vos croyances puériles et vos sottes pratiques de la religion" leur précisera Fouquier-Tinville), elles comprennent alors dans la joie qu’elles mourront pour leur Foi.
"Toutes, nous attendions cet aveu (…) quel bonheur de mourir pour son Dieu !"
Elles sont menées à la guillotine depuis la cour du Mai donnant sur l’actuel boulevard du Palais.
6Place de l’île de la Réunion, Paris

Le 17 juillet 1794, tout au long du chemin, les sœurs chantent des cantiques et arrivent finalement place de l’île de la Réunion, près de l’actuelle place de la Nation. C’est là où se dresse la guillotine à la fin de la Terreur. La prieure invite ses sœurs à prononcer à nouveau leurs vœux. Après avoir embrassé la petite statuette de la Vierge nichée au creux des mains de la prieure, la plus jeune monte à l’échafaud en entonnant le psaume 117 "Louez le Seigneur tous les peuples", repris par toutes les sœurs qui le chanteront jusqu’à la dernière.
735 rue Picpus, Paris
Les corps des carmélites sont transportés par les tombereaux vers les jardins du couvent des chanoinesses de saint Augustin. On peut aujourd’hui se recueillir devant l’enclos où se trouvent les fosses communes. Une plaque commémorative à gauche de la grille porte les noms des 16 carmélites martyres. Une messe solennelle est d'ailleurs célébrée ce jeudi 17 juillet à 18h au 35 rue de Picpus suivi d'une procession dans les jardins de la Fondation vers les fosses communes.











