separateurCreated with Sketch.

Scoutisme : un engagement pour les parents aussi

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Karine Triot - publié le 06/07/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
L’engagement des parents dans le scoutisme est un pilier indispensable qui contribue à la réussite et à l’épanouissement des jeunes.

Plus qu’une activité récréative, le scoutisme est une école de vie qui façonne la personnalité, les compétences sociales et les valeurs des jeunes. Cet apprentissage repose sur une pédagogie éprouvée, et sur des plus grands, les chefs et les cheftaines. Étudiants ou jeunes pros, ils privilégient ce service à leurs loisirs, leurs amis, leurs révisions, éventuellement un travail rémunéré, animés du désir de faire grandir d’autres jeunes. Le scoutisme repose aussi sur la co-éducation et les parents sont un maillon essentiel de cette pédagogie. Inventaire de bonnes pratiques pour un parcours scout réussi.

1Répondre présent aux invitations

Messe de rentrée, fête du groupe, réunions de camp… sont autant d’occasions de connaître le mouvement, les chefs, les autres parents, pour pouvoir échanger avec l’enfant sur ce qu’il vit au sein de son équipe. Si certains parents anciens scouts sont comme des poissons dans l’eau lors de ces événements, pour d’autres comme Léonie, c’est un peu une corvée : "Les premières années de scoutisme de notre aînée, je venais aux fêtes de groupe avec des pieds de plomb : soit il faisait trop chaud, soit il pleuvait, les pique-nique dans l’herbe en compagnie des araignées et des tiques, n’étaient pas dans ma culture. Mais au fil des enfants, des camps, des rencontres, j’ai réalisé combien cette activité soutenait notre éducation. J’ai aussi compris que je devais montrer mon intérêt à mes enfants et être un modèle, pour qu’ils soient eux aussi capables d’aller camper l’hiver sans se plaindre. Et finalement, 15 ans après nos débuts, pour notre dernier, je me réjouis de ces temps de retrouvailles !"

2Aider son enfant à tenir son engagement

Dans une équipe scoute, chacun a sa place et est important pour la dynamique de groupe. Si chacun vient quand ça lui chante, le groupe ne peut pas avancer et les liens ne se créent pas autant que si tous sont présents à chaque rencontre. "Au début, j’avais autorisé un joker par an, confie Gwénola ; mais la 3ème année j’ai réalisé que sur une équipe de huit, si chacun disposait d’un joker, sur dix rencontres, seulement deux bénéficieraient de l’équipe complète. Alors, le scoutisme est devenu l’engagement premier de nos enfants. Tant pis pour les anniversaires ou les week-ends avec des amis !"

3Participer à la logistique

Être parent de scout exige de s’impliquer. Si l’enfant est intendant, il faut l’accompagner au supermarché ; s’il est chef de patrouille ou chef d’équipe, s’assurer qu’il a trouvé un lieu pour le prochain week-end et envoyé à chacun sa mission ; et bien sûr faire des conduites ! Parce que le scoutisme a rarement lieu au square du quartier ! Respecter les horaires, s’organiser, faire des kilomètres, accepter que sa voiture accueille des ados boueux qui sentent le feu de bois. "Mais quelle joie, s’enthousiasme Henri, de les retrouver fatigués d’une bonne énergie dépensée, capables de s’émerveiller de la nature, ou de se réjouir d’avoir galéré à faire du feu sous la pluie ! Et pour moi, plus personnellement, après des semaines au milieu du béton, ces conduites sont l’occasion de me balader dans notre jolie région d’Anjou", complète ce citadin chauvin. 

4Connaître la pédagogie scoute pour la relayer à son enfant 

"Une jeannette est toujours gaie ; le louveteau dit toujours vrai ; le scout est loyal…" Par petites touches, les parents peuvent soutenir l’enfant dans sa progression scoute. Le scoutisme n’est pas un cocon confortable et parfois un enfant peut revenir agacé d’une sortie. Le soutien des parents à la pédagogie scoute et aux chefs et cheftaines est essentiel pour mettre du sens dans cet inconfort et le projeter vers du plus grand, du plus loin. Alix témoigne ainsi de son année difficile en tant que cheftaine de compagnie dans un nouveau groupe : "Les sorties des guides se résumaient à samedi 14H jusqu’au dimanche matin après la messe. Nous n’avions qu’un repas ensemble et à peine le temps de mettre en place les activités de progression. En accord avec les chefs de groupe (les parents responsables de l’ensemble des unités), nous avons décidé de prolonger les week-ends après le déjeuner du dimanche. Ça ne s’est pas fait sans heurts, mais après en avoir expliqué le sens, la plupart des parents ont compris que notre projet visait à donner le meilleur à leurs filles. Ce changement n’a pu se faire que grâce aux parents qui nous ont soutenus auprès de leurs filles", confie-t-elle.

5Soutenir les chefs et les cheftaines

Souvent étudiants ou jeunes pros, ils ont entre 19 et 25 ans. Dans un monde qui les encourage à être autocentrés, ils donnent de leur temps à des plus jeunes qu’eux. Ils ne sont pas rémunérés. Ils organisent les sorties, remplissent les dossiers de camp, cherchent le bon lieu, les parcours de raids, essaient de connaître leurs guides, jeannettes, ou scouts pour les faire progresser. Ils ont charge d’âme pour amener ces jeunes à être des adultes debout, des saints. Ils ne sont pas parfaits, ils sont jeunes et ils sont en chemin. Quand des parents les critiquent, éventuellement devant leurs enfants, ce manque de bienveillance complique leur mission déjà tellement ambitieuse au regard de leur jeunesse. "Pendant la petite tempête de réajustement des temps de week-end, certains parents nous ont envoyé des mails très durs alors que d’autres, par un mail de soutien, une petite parole ou l’autorité auprès de leur jeune ont été un grand réconfort !", complète Guénola, l’assistante d’Alix.

"Lors de la réunion de camp de ma fille, jeannette, j’ai découvert le programme de la semaine, heure par heure : pas de temps libre pour les cheftaines entre 7H30 et 22H30, alors que moi, pendant les vacances avec mes enfants, j’imposais un temps calme de deux heures l’après-midi, ils étaient couchés à 20H30 et j’étais épuisée au retour de mon mari ! Cela a été un déclic et j’ai toujours mis un point d’honneur à les soutenir !", confie Gabrielle.

Pour leurs études, les chefs peuvent avoir besoin d’un stage, d’une visite d’entreprise ou d’un logement dans une autre ville. Ils osent rarement demander aux parents alors même que ce réseau n’est pas du piston mais le fruit de leur engagement. Les parents et les chefs de groupe peuvent leur rappeler qu’ils sont aussi présents pour les accompagner, eux. 

6Se présenter aux chefs et aux cheftaines

Les chefs et les cheftaines accompagnent entre 24 et 30 enfants, ce qui représente une soixantaine de parents. Evidemment les parents les ont repérés mais l’inverse n’est pas toujours vrai. Aller se présenter à eux en début d’année et les saluer à chaque sortie sont un minimum pour se connaître. Certains groupes encouragent aussi les diners de patrouille ou d’équipe (sans les enfants) au cours desquels chefs et parents pourront se rencontrer le temps d’une soirée. Lors de ces soirées comme pour les sorties, il peut être délicat de s’assurer des conditions de transport de ces jeunes qui n’ont pas toujours de voiture pour rejoindre des lieux souvent en banlieue voire en campagne. 

7Remercier les chefs et les cheftaines

Enfin, les parents peuvent valoriser ce que les chefs font de bien, les remercier, parce que ces jeunes adultes, à mi-chemin en âge entre les jeunes et leurs parents, sont des modèles qui portent un même message d’exigence, de bienveillance et de foi. Sans compter que grâce à eux les parents bénéficient d’une à deux semaines par an… sans enfant, pour un coût modique et avec l’assurance d’expériences constructives ! Certains parents ont ainsi la gentillesse d’offrir un petit cadeau, symbolique, mais sincère à la descente du car au retour des camps : "Dans notre groupe, les parents se cotisent chaque année pour offrir un saucisson, un livre, un vernis ou une place de ciné à chaque chef ou cheftaine", partage Léonie. 

L’engagement des parents dans le scoutisme est un pilier indispensable qui contribue à la réussite et à l’épanouissement des jeunes, de tous les jeunes. Cet investissement, bien que parfois exigeant, est source de récompenses inestimables : personnelles, familiales et sociétales.

 

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)