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Bac 2025 : de bons résultats… mais pour quel niveau ?

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Bérengère de Portzamparc - publié le 04/07/25
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Les résultats du Bac 2025 sont tombés ce 4 juillet et les chiffres sont bons : près de 85,75% de réussite avant les rattrapages. De quoi réjouir les bacheliers et leurs parents soulagés, même si de plus en plus de professeurs font part de leurs inquiétudes sur la baisse des exigences demandées. 

Ils étaient cette année 720.806 candidats à passer le bac, un passage obligé et toujours marquant pour les lycéens, comme pour leurs parents. Ce vendredi 4 juillet, les chiffres tombent d’une académie à l’autre tout au long de la journée, et ils sont bons, puisque près de 85,75% des élèves ont eu le bac, sans passer par le rattrapage, soit une légère hausse par rapport à 2024 (85,5%). Les chiffres définitifs, post-rattrapages, qui auront lieu jusqu’au mercredi 9 juillet, dépasseront sans doute les 90%, comme les années précédentes (96% en 2024). De quoi se réjouir de tels chiffres ? Bien sûr les bacheliers et leurs familles peuvent profiter de cette journée de succès, mais plusieurs voix de professeurs se sont fait entendre ces derniers jours, concernant les consignes reçues pour la notation des copies, ce qui peut susciter l’inquiétude devant la baisse générale du niveau des élèves, malgré les bonnes statistiques.

Valoriser le fond pas la forme

Dans une tribune publiée sur le site de l’AFPEAH (Association Française pour un Enseignement Ambitieux et Humaniste), des professeurs racontent ainsi les consignes reçues pour la notation, notamment du Bac de français en classe de Première. Ne pas noter la lecture si l’élève bafouille, car c’est le stress, l’introduction et la conclusion ne sont plus nécessaires, tout comme l’étiquetage grammatical, l’essentiel étant de "valoriser l’élève qui a compris même s’il ne donne pas la terminologie attendue". Dans une enquête du Figaro, un autre professeur raconte les consignes reçues de l'inspection lors d'une visioconférence, "prendre en compte la qualité de la langue, c’est faire une sorte de tri social. On nous laisse libre de sanctionner légèrement si besoin, mais il est très clair que la lisibilité d’une copie ne fait plus partie des critères".

L’orthographe ou la syntaxe ne sont donc plus notées ou sanctionnées, les professeurs sont invités à juger le fond plutôt, quitte à lire en phonétique ! "Mais comment faire dans un pays où on n’a plus les mots pour se dire ? On délaisse les classes populaires. Les riches étudient dans des écoles privées. Aujourd’hui, si un professeur prône l’excellence, il n’est pas accompagné. Les familles sont renvoyées à leurs ressources familiales et personnelles", analysent encore les auteurs de la tribune sur le site de l’AFPEAH. Cependant, les professeurs interrogés reconnaissent que les programmes scolaires restent ambitieux, voire exigeants. Ce qui pourrait être rassurant. Mais ils ajoutent que ceux-ci ne sont plus adaptés au niveau réel des élèves, pénalisés notamment par la baisse des heures de cours de Français, dès le primaire. Les élèves n'ont ainsi plus les outils pour comprendre et maîtriser les textes. Beaucoup s'accordent ainsi pour demander plus d'heures de cours dans ces matières principales, et indispensables.

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