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Ces remèdes naturels qui peuvent soulager le prochain en souffrance

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Patrick Koehler - publié le 02/07/25
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Quand les plus fragiles sont laissés au bord de la route, la charité enseigne que le soin des âmes passe par le soin des corps. Auteur de "L’Herboriste du Bon Dieu" (Cerf), le père Patrick Koehler montre comment des recettes de bon sens et les remèdes naturels oubliés peuvent soulager les âmes tourmentées par des corps en souffrance.

Il a suffi que je relise la catéchèse du pape Léon XIV sur l’évangile du Bon Samaritain pour que je me remémore cet événement dramatique de janvier 2024 : "Le père et le fils, unis dans la solitude et dans la mort." "Deux hommes âgés de 42 et 76 ans ont été retrouvés morts dans leur maison à Hoenheim (Bas-Rhin). Leurs décès, d’origine naturelle, remontaient à plusieurs semaines. Le père atteint de surdité s’occupait de son fils handicapé dans un isolement qui s’est accentué au fil du temps." Certes, des voisins avaient trouvé le père fatigué depuis un moment. Ils constataient que le jardinet n’était plus entretenu. Au bout de quelques semaines, alors que la voiture restait garée au même endroit, ils ont réagi. Les pompiers découvrirent deux corps sans vie. À Hoenheim, l’émotion fut grande en raison des circonstances dans lesquelles le fils handicapé s’est éteint. Il est mort par manque de soins. Dans l’indifférence.

Les plus fragiles au bord de la route

Il est loin le temps où les gens se préoccupaient de bon matin de leurs voisins, surtout lorsqu’ils les savaient malades, vulnérables et âgés. On proposait de leur faire des courses, on leur portait une soupe ou une part de gâteau. La société postchrétienne est devenue une triste réalité. Non pas parce que les églises se vident, mais parce que l’individualisme et la dureté de cœur ont pris le pouvoir, qui laissent au bord de la route les plus fragiles ! Je rejoins pleinement le pape Léon lorsqu’il affirme : "Nous nous révélons tels que nous sommes, face à la fragilité et à la faiblesse de l’autre."

Lors de son voyage pastoral à Marseille, en septembre 2023, le pape François a exhorté les prêtres "à ouvrir les portes des églises et des presbytères, mais surtout celles du cœur, pour montrer par notre douceur, notre gentillesse et notre accueil le visage de notre Seigneur". Il a rappelé que le regard de Jésus caresse l’homme : un regard "plein de tendresse" qui va de haut en bas, "non pas pour juger mais pour relever celui qui est à terre. Ne laissons pas un jour passer sans nous rappeler le moment où nous-mêmes l’avons reçu, et faisons-le nôtre, pour être des hommes et des femmes de compassion". Je jubile en entendant le pape François dire : "Que les blessés de la vie trouvent un port sûr dans votre regard, un encouragement dans votre étreinte, une caresse dans vos mains capables d’essuyer des larmes." Il enjoint les prêtres à la proximité envers chacun, "surtout les plus fragiles et les moins chanceux. Ne laissez jamais ceux qui souffrent manquer de votre proximité attentive et discrète".

Mettre le mal en échec

Les gens meurent faute d’attention de leurs proches. Le système hospitalier est à bout de souffle, l’utilisation abusive de médicaments détruit plus qu’elle ne soigne, le manque de moyens fragilise encore les plus pauvres, la vie sous toutes ses formes est malmenée… Le pape François nous indique une voie pour mettre en échec le mal : l’amour de Dieu et du prochain :

"Face à la souffrance de tant de personnes épuisées par la faim, par la violence et par les injustices, nous ne pouvons pas demeurer spectateurs. Ignorer la souffrance de l’homme, qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie ignorer Dieu ! Si je ne m’approche pas de cet homme, de cette femme, de cet enfant, de cet homme âgé ou de cette femme âgée qui souffre, je ne m’approche pas de Dieu. […] L’amour n’est pas un vague sentiment, mais signifie prendre soin de l’autre jusqu’à payer de sa personne. Cela signifie se compromettre en accomplissant tous les pas nécessaires pour "s’approcher" de l’autre jusqu’à s’identifier à lui : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Voilà le Commandement du Seigneur" (27 avril 2016).

Conseiller les bonnes plantes

Il nous revient de vivre cet amour rayonnant pour les autres, pour nous-mêmes, pour la "maison commune", notre planète. Fréquemment, ce prochain est un souffrant. Même si son secours est dans le nom du Seigneur, il attend un bon conseil qui peut lui apporter un moment de mieux-être, de mieux vivre, un peu de répit dans la douleur et la solitude. 

Les recettes de bon sens héritées de nos aïeux ne sont pas infaillibles. Il s’agit d’expériences personnelles, de partage de savoir-faire éprouvés depuis des générations, de témoignages qui peuvent aider à mieux vivre et à prendre soin des autres. Il faut piocher dans ces recettes, chacun selon ses besoins, après avoir consulté un médecin et s’être assuré de la réalité de son état grâce aux recommandations du thérapeute. Il serait toutefois utile de se souvenir que certaines plantes peuvent venir à bout de maux passagers. Ainsi, on pourra, avoir recours en cas de nervosité, à la racine de valériane, aux cônes de houblon, aux fleurs de lavande ; en cas de flatulences : à la racine d’angélique, à des graines d’anis, des feuilles de basilic, du cumin, à l’achillée, à de l’hysope ; en cas d’inflammation de la vessie, au thym, à des feuilles de canneberges ; en état grippal : à l’écorce de saule, à la camomille, à des fleurs de tilleul ; en état d’épuisement : à la racine de ginseng (on privilégiera le ginseng rouge de Corée de 12 ans d’âge), au millepertuis… Les herboristes sauront conseiller chacun pour l’aider à trouver un remède adéquat pour améliorer son potentiel santé. 

L’expérience des générations 

Bien des personnes souffrent de problèmes digestifs… On m’avait appris que la digestion dépendait de la mastication et qu’il convenait de bien envelopper de salive les aliments ingurgités. Par ailleurs, eu égard à la mécanique de l’appareil digestif, il est préférable pour certains de sujets de privilégier les aliments cuits aux crudités. L’éducation physique, la force thérapeutique de l’eau, du vent, du soleil, un sain équilibre entre l’activité et le repos constituent autant de réservoirs d’énergie pour qui sait y recourir. Tous ces éléments de sagesse pratique ont aidé des générations à assumer leur vie en traversant les mauvais moments avec patience ; leur souci des autres les ont stimulés à les partager. Elles avaient compris que la vocation humaine, c’est la compassion. "Avant d'être une question religieuse, la compassion est une question d’humanité ! Avant d'être croyants, nous sommes appelés à être humains" affirme le pape Léon. En méditant le texte du Bon Samaritain, le Pape invite les fidèles à réfléchir sur leur capacité de compassion, assurant que cet homme blessé sur la route représente chacun. Conscients de cette faiblesse humaine, "le souvenir de toutes les fois où Jésus s'est arrêté pour prendre soin de nous, nous rendra d’autant plus capables de compassion".

Prendre soin

N'oublions pas ces paroles fortes et inscrivons-les dans notre agir pour ne pas vivre en vain. "Le Samaritain se fait proche, parce que si l'on veut aider quelqu'un, on ne peut pas penser à se tenir à distance, il faut s'impliquer, se salir, peut-être se contaminer", poursuit Léon XIV. Le Samaritain panse les plaies du blessé, le charge sur son âne et le dépose à l’hôtel où il règle sa note d’avance, "parce que l'autre n'est pas un colis à livrer, mais quelqu'un dont il faut prendre soin". Oui, l’autre est toujours quelqu’un dont il faut prendre soin ! Ainsi l’œuvre de Dieu ne se termine pas : le bien-être qui vient de lui s’étend sur la face de la terre…" (Si 38, 8).

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