Les températures grimpent et la fragilité des personnes vulnérables aussi. Alors que 16 départements ont été placés en vigilance rouge jusqu'à ce mercredi 2 juillet en raison de la canicule, de nombreuses associations appellent à redoubler de vigilance envers les plus isolés, notamment les sans-abri. Pour ces derniers, l'été s'avère aussi redoutable que l'hiver, alerte ainsi Andrew Nguyen, coordinateur du pôle errance du Secours catholique à Toulouse. "Notre problématique majeure est la déshydratation. On meurt plus l'été que l'hiver", signale-t-il à Aleteia. Les faits parlent d'eux-mêmes : ce mercredi, un homme sans abri d'une cinquantaine d'années est décédé à Besançon (Doubs), retrouvé inconscient sur le parvis d’une église, a indiqué une source policière à l’AFP. Les secours ne sont pas parvenus à le réanimer et aucune trace d’agression n’a été relevée.
Pour parer le plus possible à ces risques, l'antenne de Toulouse du Secours catholique organise des tournées de rue tous les jours à vélo entre midi et 14h pour distribuer des bouteilles d'eau fraîche. "C'est le moment où ça tape le plus fort. Aujourd'hui, j'en ai distribué 92, c'est dire à quel point il y en a besoin", note le bénévole. L'autre mission du Secours catholique : la prévention contre l'alcool. "C'est ce qui déshydrate encore plus. On redouble d'attention là-dessus pour avertir les sans-abri des risques et essayer de limiter la consommation".
Pour l'Ordre de Malte France, l'enjeu est surtout celui de la mobilisation des bénévoles. À Paris comme chaque jour de l'année, une maraude véhiculée a lieu le soir et tourne dans plusieurs arrondissements pour porter assistance aux 3.500 personnes qui vivent dans les rues de la capitale. Avec les départs en vacances, le nombre de volontaires peut diminuer. "Notre objectif principal est de maintenir la maraude quoi qu'il arrive", explique à Aleteia Tanguy de Parcevaux, délégué du XVe arrondissement de Paris pour l'Ordre de Malte France.
Plan "Grand chaud"
Dans la capitale où la chaleur est devenue suffocante, la mairie de Paris a prévu de déployer son plan "Grand chaud", calqué sur le plan "Grand froid", qui a pour but de protéger les "populations les plus vulnérables face au réchauffement climatique". Celui-ci prévoit quatre niveaux d'alerte en fonction des températures, de "vigilance saisonnière", à "chaleur extrême". Augmentation du nombre de maraudes, distribution de kits adaptés comprenant des gourdes et des vêtements adaptés à la chaleur, informations permettant la redirection vers des fontaines ou brumisateurs installés dans la rue… "Nous sommes forcément plus vigilants au moment des tournées et nous donnons plus d'eau, mais aussi des serviettes, des gants, des éponges, pour permettre aux gens de la rue de s'humidifier et de se rafraîchir", commente encore Tanguy de Parcevaux. Entre 2012 et 2023, plus de 1.500 personnes sans abri sont mortes dans la rue en plein été, selon le Collectif Les Morts de la rue. "C'est un moment crucial dans lequel il faut rester attentifs aux plus fragiles", rappelle Andrew Nguyen. "Il ne faut surtout pas baisser la garde".