La cour d'appel d'Alger a confirmé ce mardi 1er juillet le verdict de première instance en condamnant mardi l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme notamment pour "atteinte à l'unité nationale". Pour mémoire le parquet algérien avait requis le 24 juin dix ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, lors d'une audience express – dix minutes ! – devant la Cour d'appel d'Alger.
Plus tôt, le 27 mars, l'écrivain avait été condamné à cinq ans de prison en première instance pour "atteinte à l’unité nationale" et "atteinte à l’intégrité du territoire", parmi d’autres chefs d’accusation, ainsi qu’à une amende de 500.000 dinars (environ 3.700 euros, ndlr). Il avait alors fait appel de sa condamnation au risque de la voir se durcir, tout comme le Parquet qui avait lui-même requis dix ans dès le début du procès.
Interpellé le 16 novembre 2024
L'écrivain, âgé de 80 ans et atteint d'un cancer de la prostate, avait été interpellé à l'aéroport d'Alger lors de son retour en France le 16 novembre 2024, avant d'être placé en détention pour des raisons politiques, dans un contexte de grave crise diplomatique entre la France et l'Algérie. À plusieurs reprises, il avait critiqué le régime algérien. Sa dernière prise de position auprès du média Frontières dénonçait une "dérive totalitaire" du pouvoir en place et revenait sur l'histoire des frontières de l'Algérie : il affirmait, entre autres, que des territoires comme Tlemcen, Oran ou Mascara appartenaient historiquement au Maroc avant que la France les rattache à l’Algérie en 1830. "La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre. Maintenant qu'il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de grâce, notamment en fonction de la santé de notre compatriote, soient prises", a déclaré François Bayrou en marge d'un déplacement au ministère de l'Intérieur sur la canicule. "Je sais que toutes les instances exécutives, depuis le président de la République jusqu'au gouvernement, agissent en ce sens de manière à ce que l'humanité triomphe." La date du 5 juillet, fête de l'indépendance, est en effet marquée par des mesures de grâces présidentielle.
