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Léon XIV rend hommage aux politiques qui ont le courage d’écouter leur conscience

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Pape Léon XIV.

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Emma Gatti - publié le 30/06/25
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Le pape Léon XIV a exhorté les politiques à garder leur "liberté" et à donner la primauté à leur "conscience", lors du Jubilé des élus et des dirigeants le weekend dernier à Rome. Une exhortation dont s’est fait aussi l’écho Mgr Paul Gallagher, le "ministre des Affaires étrangères" du Saint-Siège, en rencontrant des élus venus de France. En cela, le nouveau pape et le Vatican s’inscrivent dans la lignée des pontifes précédents, qui ont souvent appelé les législateurs à des prises de position courageuses pour défendre les valeurs de l’Évangile sur la scène publique.

"Le courage que [Thomas More] montra en étant prêt à donner sa vie plutôt que de trahir la vérité fait de lui, aujourd’hui encore, un martyr de la liberté et de la primauté de la conscience". C’est l’exemple suprême du chancelier de Henri VIII, décapité au XVIe siècle pour s’être opposé au divorce du roi d’Angleterre et au schisme avec Rome, que Léon XIV a donné aux dirigeants politiques venus de 68 pays à Rome, pour le Jubilé de l’Espérance, le 21 juin. Thomas More, a déclaré le pape, considérait "la politique non comme une profession, mais comme une mission au service de la vérité et du bien". En donnant cette figure comme modèle aux pouvoirs publics, le pontife américano-péruvien marchait dans le sillage de son prédécesseur Jean Paul II, qui en l’An 2000 fit de saint Thomas More le patron céleste des responsables de gouvernement.

"De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tout temps de la dignité inaliénable de la conscience", écrivait alors le pontife polonais dans un motu proprio. Il insistait sur la "primauté de la vérité sur le pouvoir", un leitmotiv de la Doctrine sociale de l’Église catholique. Fort de cette conviction, le Vatican appelle à temps et à contretemps le législateur à ne pas accepter les compromis avec sa conscience. En rencontrant récemment des élus français venus en pèlerinage dans la Ville éternelle, Mgr Paul R. Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États – équivalent de ministre des Affaires étrangères – n’a pas hésité à prendre position dans le débat politique sur la fin de vie

"Nous sommes profondément bouleversés", a-t-il confié en commentant l’adoption en première lecture par l’Assemblée nationale de la proposition de loi ouvrant la possibilité de l’aide à mourir. "Transformer la mort en un droit marque un basculement moral préoccupant", s’est inquiété le Britannique. Au passage, il a taclé Emmanuel Macron, en interpellant les élus : "Est-ce ainsi que ‘le chemin de fraternité s’ouvre peu à peu’, comme l’affirmait récemment le président de la République ?". Le diplomate a reconnu que la position des catholiques en politique, "pris entre des débats républicains parfois éloignés de [leurs] convictions profondes", n’était "pas toujours simple". Il les a appelés malgré tout à être des "défenseurs de la vie, de la famille et de la liberté religieuse", et à "dire la vérité avec clarté", les assurant du soutien de l’Église. 

L'Église, éclaireuse des consciences

Dans un discours à des responsables politiques européens en 2006, Benoît XVI avait affirmé que "lorsque les Églises et les communautés ecclésiales interviennent dans le débat public, en exprimant des réserves ou en rappelant certains principes, cela ne constitue pas une forme d'intolérance ou une interférence, car ces interventions ne visent qu'à éclairer les consciences". Il s’agit pour les politiciens, avait-il ajouté, de pouvoir "agir de manière libre et responsable […] même si cela peut entrer en conflit avec des situations de pouvoir et d'intérêt personnel". Le pape allemand avait aussi rappelé les "principes non négociables", citant la protection de la vie à toutes ses étapes, la promotion de la structure naturelle de la famille "comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage" et la défense du droit des parents d'éduquer leurs enfants.

C’est dans cette même logique que le pape François avait souhaité introduire la cause de béatification du roi Baudouin (1930-1993), saluant son refus d’avaliser une "loi homicide". Ce monarque avait refusé de signer une loi légalisant l’avortement en 1990, se mettant en "impossibilité de régner" durant 36 heures. La loi était passée mais sans contreseing royal, une signature ayant été contraire à la foi catholique qui l’habitait. 

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