Que veut dire le mot catholique ? Un adjectif qui qualifie la religion d’une personne. Le Larousse précise : "Qui appartient à l’Église romaine, au catholicisme." C’est clair et il en est de même pour les autres religions : un homme, une femme peut être anglican, juif, orthodoxe ou musulman et personne ne voit dans ce qualificatif autre chose qu’une pratique religieuse avec les rites et les croyances qui les qualifient.
Une religion à part
En réalité, dans notre France laïque, le mot catholique n’est pas logé à la même enseigne que les autres qualificatifs religieux. On ne dirait pas tel ministre juif, tel journaliste musulman mais l’on qualifie facilement de catholique ceux qui le sont dans un non-dit négatif, porteur de rejet de l’homme et de ce qu’il représente. Récemment, France 2 comme France Info et d’autres ont qualifié l’entrepreneur Pierre-Édouard Stérin de "milliardaire catholique". Est-ce que l’on oserait dire la même chose d’un chef d’entreprise juif, protestant ou musulman ? Non, et cela ne viendrait à l’idée de personne, quelles que soient les idées qu’il défend.
Dans la même veine, Le Nouvel Observateur, qui a l’excuse de ne pas être un média du service public, cite : "Fin de vie, IVG, mariage pour tous… le ministre de l’Intérieur n’a jamais caché être un conservateur et le tenant d’un catholicisme identitaire pour qui l’islam est une menace existentielle." De là à qualifier directement le "catho" de "facho", il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchissent allègrement de façon directe ou induite, comme ce fut le cas par exemple à propos du pèlerinage Notre-Dame-de-Chrétienté, et cela nourrit sans complexe les discours des intellos autoproclamés.
Liberté de conscience
Pourquoi ce dénigrement systématique des cathos : tous de droite, tous réacs ? Tout simplement parce que l’Église n’accepte pas les lois "sociétales" qui conduisent à la mort, parce que les catholiques croient à la vie, aiment celui qui est fragile, seul, abandonné, même s’il coûte cher à la société, parce que le catho croit à la valeur de la famille et respecte tous les âges, parce que le même catho n’est pas dans le main stream et la pensée unique mais dans une humanité humble et ferme à la fois.
Faisons le point. Être catholique n’a aucune incidence politique : on peut être de gauche, de droite, du centre, d’ailleurs, cela ne regarde personne sauf l’individu et sa conscience qui l’incite à s’engager dans le débat public, ce qui est tout à fait légitime. Il faut affirmer cette liberté de conscience chaque fois qu’un amalgame se fait, que ce soit directement ou par insinuation.
Assumer avec assurance
Mais cela dit, que faire réellement ? La première attitude consiste à assumer avec assurance. Dans l’un de ses sketchs, l’humoriste Gad Elmaleh montre chaque religion qui s’affirme clairement, alors que le catho hésite, tempère : "Oui, mais, pas trop…" Le trait est juste. On se réfugie souvent derrière le mot "chrétien" et nous le sommes comme tant d’autres, mais cela semble plus ouvert. Il faut aussi s’affirmer comme catholique. Toute une génération dont j’étais jadis et encore catho-honteuse, alors que les jeunes déclarent fièrement et sans complexe leur appartenance à l’Église romaine. Ils ont raison et de plus, sont respectés, voire admirés bien que les médias bien-pensants les caricaturent.
Ensuite, il faut argumenter et l’on doit constater que certains relais d’opinion commencent à réagir positivement, que ce soient des radios, des télévisions ou des personnalités, chanteurs, acteurs sportifs. Bien sûr, ils sont qualifiés de réacs ou d’ovnis quand ils ne sont pas discrédités. On va jusqu’à demander le retrait de carte de presse à des journalistes qui ne sont pas dans la minorité influente.
Penser autrement
Qui sont les "fachos" ? Ne serait-ce pas ceux qui empêchent de penser autrement ? Notre France semble emportée par un vent mauvais, mais ce n’est qu’une brise amère. Le souffle de ceux, nombreux, très nombreux, qui respectent les religions, cherchent et ont soif de vérité l’emportera. Quand ? Il reste à implorer l’Esprit Saint. Soyons fiers d’être catholiques, une foi à partager avec charité.
