Le ciel est bleu azur, la température estivale, les deux tours de Notre-Dame se dressent sur le parvis, majestueuses et resplendissantes, telle une mère revêtue de ses plus beaux atours pour accueillir, enfin, ses enfants. En ce samedi 28 juin, veille de la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, 16 diacres en vue du sacerdoce ont été ordonnés prêtres pour le diocèse de Paris par Mgr Laurent Ulrich. C’est la première fois, depuis le tragique incendie de Notre-Dame de Paris, que la cathédrale accueille les ordinands du diocèse de Paris. Une joie décuplée par leur effectif inédit : 16 ! Un chiffre qui n’a pas été atteint depuis au moins deux décennies. Pas moins de 5.000 personnes se sont rassemblées pour entourer les futurs prêtres, 2.000 à l'intérieur de la cathédrale et 3.000 installées sur le parvis.
Ils s’appellent Vincent, Joseph, Édouard, Laurent, Antoine, Erwan… Les deux plus âgés ont 42 ans, le plus jeune 27. Ils étaient étudiants, médecin militaire ou encore coach sportif, ils avaient commencé des carrières dans l’informatique ou le marketing. Ils ont entendu l’appel à la prêtrise de manière douce et évolutive ou l'ont au contraire perçu comme un grand chamboulement, mais tous ont en commun l’ardent désir de marcher dans les pas du Christ. "Aujourd’hui, c’est le temps du témoignage", a relevé Mgr Ulrich dans son homélie. "Nous savons que le témoignage donné de la foi au Christ sauveur, entraînant avec lui une charité inventive et une espérance indéracinable, est la vraie richesse de notre existence."
Une liturgie riche de sens
Après l’homélie a eu lieu la cérémonie d’ordination sacerdotale. Le rite le plus marquant est sans doute la prostration des ordinands, face contre sol, signifiant leur abandon à Dieu dans leur ministère pour toute leur vie. Pendant ce temps, l’assemblée a entonné la litanie des saints, prière d’intercession pour demander le soutien du Seigneur et des frères.

Mais l’ordination proprement dite consiste essentiellement dans le rite de l’imposition des mains, à travers lequel les futurs prêtres reçoivent le don de l’Esprit saint pour leur charge. L’archevêque de Paris, les évêques et les très nombreux prêtres présents ont ainsi imposé les mains chacun leur tour sur les 16 ordinands. Les prêtres fraîchement ordonnés ont ensuite été revêtus d’une chasuble d’un rouge éclatant, symbole du feu de l’Esprit Saint et du sang des martyrs.

L’archevêque a ensuite répandu dans les paumes des mains des nouveaux prêtres le saint Chrême, signifiant le don de l’Esprit saint, avant de leur remettre la patène et le calice nécessaires à leur nouveau ministère. Le rite de l’ordination s’est conclu par un baiser fraternel de l’archevêque à chaque nouvel ordonné, scellant ainsi l’acceptation de ce dernier comme son ministre.
Une joie éclatante
À la fin de la messe, les prêtres ont marché en procession vers la sortie, sous les applaudissements de l’assemblée. Les cloches de Notre-Dame se sont mises à sonner joyeusement. Sur le parvis, les proches et les familles des nouveaux prêtres viennent recevoir, émus, leurs toutes premières bénédictions. Certains fidèles s’agenouillent à même le sol, baisent les mains des nouveaux prêtres.

Pour le jeune père Antoine de Pontevès, 33 ans, c’est une "grande joie" de voir "tout ce peuple qui les porte dans la prière, toute cette joie qui émane d’eux à la sortie de la messe". Le père Erwan Saint-Macary, 33 ans également, médecin militaire avant d’être médecin des âmes, confie lui aussi à Aleteia se sentir soutenu par toute l’Église. Quant au père Laurent Ghirardotti, 37 ans, passionné d’informatique – il développe une application de Liturgie des Heures sur iPhone –, il a pleinement réalisé qu’il était devenu prêtre lorsqu’il a écarté les mains pour participer à l’Eucharistie. Comme Mgr Ulrich y a engagé l’assemblée à la fin de son homélie, "aimons [ces prêtres nouvellement ordonnés] pour avoir choisi de répondre à l’appel du Seigneur".