"L’Église ne commence pas avec nous ; elle commence avec les apôtres. Nous sommes enracinés dans leur témoignage", affirmait Benoît XVI. La construction de sanctuaire sur la tombe de quatre apôtres rend compte d’une volonté de l’Église de marcher dans les pas de ceux qui ont contribué à la fonder. Chacun de ces lieux constitue un endroit où la mémoire, la foi et la pierre s'entremêlent.
1Basilique Saint Pierre - Vatican
Fondée sur ce que l'on croyait traditionnellement être le lieu de sépulture de l'apôtre Pierre, cette basilique a été le centre de gravité du culte chrétien depuis le IVe siècle. En dessous du maître d'autel se trouve une tombe datant du Ier siècle où Pierre est vénéré depuis l'antiquité. Au milieu du XXe siècle des travaux archéologiques ont confirmé la présence d'os appartenant à un homme ayant une stature et âge correspondant avec ceux de saint Pierre. Ces restes étaient enveloppés dans des vêtements violets et dorés et placés dans une niche sur laquelle était inscrit « Pierre est ici ». Aucun texte canonique fait référence à la mort de saint Pierre mais selon des sources originales l'apôtre a été crucifié à Rome sous Néron et enterré dans une nécropole avoisinante. La basilique actuelle, retouchée au cours du XVIIe siècle, a pour vocation de se tenir directement sur le site même.
2Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle – Espagne

Selon la tradition, Jacques le Majeur, l'un des apôtres les plus proches de Jésus, avait été enterré en Galicie après que sa dépouille ait été ramenée de Jérusalem. Sa tombe aurait été redécouverte au cours du IXe siècle encourageant ainsi la construction d'un sanctuaire qui est devenue la cathédrale actuellement connue. Sous l'autel principal, un reliquaire en argent contient les reliques reconnues comme étant celle de cet apôtre. Bien que le cheminement historique de son corps soit incertain, la dévotion persistante qui s'est déployée en ce lieu pendant plus de mille ans a fait de cette destination du Camino de Santiago, une des plus anciennes routes de pèlerinage.
3Basilique cathédrale Saint Thomas - Chennai, Inde

En Inde la tradition chrétienne affirme que l'apôtre saint Thomas a enseigné l'Évangile sur le sous-continent et qu'il est mort martyrisé aux alentours du lieu où se trouve désormais Chennai. Sa sépulture, localisée dans la crypte en dessous de la cathédrale, a été vénérée par des communautés chrétiennes locales pendant des siècles. Le sanctuaire initial a été agrandi par des missionnaires Portugais au XVIe siècle tandis que la basilique néo-gothique actuelle a été achevée en 1896. Alors que des reliques de Saint Thomas ont été transférées à Edesse et ailleurs, cette église est restée un ultime témoin de l'ancienne chrétienté du monde Romain.
4Basilique de Saint Jean - Éphèse, Turquie

Aujourd'hui en ruine, la basilique Saint-Jean était autrefois une des églises les plus importantes de l'Est de l'Empire Romain. Fondée par l'Empereur Justinien au VIe siècle, elle recouvre une tombe que la tradition identifie comme étant le dernier lieu de repos de l’évangéliste Jean. Les premières sources chrétiennes suggèrent que Jean a passé les dernières années à Éphèse avec Notre Dame et est mort ici dans la paix. Sa tombe se trouve sous ce qui a été le principal autel. Aujourd'hui cet endroit demeure un lieu de pèlerinage silencieux et un trésor archéologique. Ces quatre églises sont des bâtiments magnifiques mais ils sont d'abord et avant tout le signe de la fidélité de l'Église avec la fondation apostolique. Elles sont l'expression concrète de la mémoire restée vivante à travers les siècles et les continents.
