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Pourquoi saint Pierre est-il représenté avec des clefs ?

SAINT-PIERRE-GODONG

Saint Pierre.

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Valdemar de Vaux - publié le 28/06/25
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Tous les 29 juin, la liturgie honore les saints Apôtres Pierre et Paul, colonnes de l'Église. Si Paul est le plus souvent représenté avec un glaive, Pierre est associé quant à lui à une paire de clefs. D'où vient ce symbole qui manifeste la mission que le Christ lui a confiée ?

Saint Pierre et saint Paul sont, selon l'expression consacrée, les deux "colonnes" de l'Église. À ce titre, ils sont honorés ensemble par la liturgie le 29 juin bien que l'un soit parmi les premiers appelés et l'autre ait vécu une conversion fulgurante, après la mort du Christ, sur le chemin de Damas. L'un s’est surtout adressé aux Juifs pour leur annoncer la Bonne Nouvelle, l'autre est considéré comme "l'apôtre des Gentils". Ce qui les distingue, malgré cette profonde complémentarité, ce sont aussi les symboles que l'art leur a attachés, visibles par exemple sur le parvis de la basilique vaticane, à Rome. Pour Paul : un glaive. Pour Pierre : deux clefs.

Ces deux clefs, qui se retrouvent aussi sur les armes pontificales, puisque le pape est le successeur du premier des apôtres, trouvent leur signification dans la parole du Christ lui-même à celui qu'il a choisi pour être le primus inter pares ("premier parmi ses pairs") : "Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux." Une phrase, reproduite en frise sur le côté nord de la nef de la basilique Saint-Pierre et qui explicite le rôle de l’Église.

Dieu seul ouvre les portes

Grand peintre du XVe siècle, Le Pérugin a d’ailleurs illustré cette "remise" des clefs du Christ à Pierre sur une fresque bien connue de la chapelle Sixtine, où est aujourd’hui élu le pape. Détenir ces clefs qui ouvrent ou ferment le Royaume des cieux, c’est posséder le pouvoir sacramentel, reçu de Dieu et permis par Lui. C’est-à-dire la possibilité de transmettre, avec des moyens humains, la grâce à travers les sacrements. Dieu a ainsi voulu que son amour, Jésus lui-même, soit "répandu et communiqué" (Bossuet) à tous les hommes, malgré la médiocrité des messagers qui, paradoxalement, manifeste la miséricorde puissante du Père. Ce motif de la transmission des clefs, ou traditio clavium, très présent dans l’art depuis l’époque paléochrétienne s’est aussi développé pour affirmer la primauté de l’Église romaine. Ainsi peut-on admirer une très belle mosaïque représentant la scène dans le mausolée de Constance (fille de Constantin le Grand) à Rome. Réalisée au IVe siècle, époque des premiers conciles qui tournent l’Église vers l’Orient. Dans son homélie du 29 juin 2024, dernière qu’il a prononcée pour la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, le pape François rappelait que ce pouvoir pétrinien vient de Dieu. Il commentait la première lecture de ce jour, l’épisode de la libération de Pierre de la prison de Jérusalem (cf. Ac 12, 1-11) : "C’est Dieu qui ouvre la porte, c’est Lui qui libère et ouvre le chemin. Comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, Jésus avait confié à Pierre les clés du Royaume ; mais il fait l’expérience que c’est le Seigneur qui ouvre les portes en premier, Il nous précède toujours."

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