Le 29 juin, l’Église célèbre la solennité de saint Pierre et saint Paul. Bien qu’ils partagent leur date de fête, leur entente n’a pas toujours été parfaite. Tous deux étaient animés d’un amour profond pour le Christ, et ils ont consacré leur vie à son service. Cependant, leurs conceptions divergeaient quant à la manière de vivre et de transmettre la foi chrétienne. Malgré leurs différends, ces deux hommes sont devenus des piliers du christianisme naissant et de grands saints. Si Simon Pierre, appelé Céphas en grec, devint la pierre sur laquelle l'Église fut bâtie, ce sont les nombreuses lettres de Paul – appelé Saul avant sa conversion - qui permettent d’avoir une riche compréhension des débuts du christianisme chez les gentils.
Voici les précieuses leçons à tirer de ces deux grands hommes, à appliquer aux relations où les désaccords semblent inévitables. En effet, Pierre et Paul, malgré leurs oppositions, n’ont jamais laissé ces tensions les empêcher d’être frères dans le Christ, ni de poursuivre ensemble leur mission.
1Trouver un objectif commun

Malgré leurs divergences sur des questions pratiques, Pierre et Paul restaient profondément unis par un même but : annoncer le Christ et faire grandir l’Église. Cette mission commune primait sur leurs désaccords. Jésus restait la boussole qui leur indiquait la bonne direction pour atteindre le Ciel.
2Exprimer clairement son désaccord avec amour
Dans l’épisode relaté dans sa lettre aux Galates, Paul n’hésite pas à exprimer son désaccord avec Pierre : "Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu’il était dans son tort" (Ga 2,11). Il le fait ouvertement, sans animosité ni volonté d’humilier, mais avec le désir sincère de défendre la vérité. Il ne recourt ni à la critique sournoise, ni aux paroles blessantes.
3Montrer le bon exemple
Paul reprochait à Pierre certaines incohérences et notamment d’être hypocrite dans sa façon d'agir envers les chrétiens juifs (Ga 2,12,14). Paul a cherché, au contraire, à se comporter de la meilleure manière possible. Il ne s’est pas contenté de montrer son désaccord : il a aussi montré ce qu’il pensait être bon.
4Chercher le bien en l’autre

Il n'est pas toujours possible de persuader les autres d'agir et de penser comme vous. Cependant, le fait de garder un esprit ouvert et d’accepter que l’autre puisse penser différemment permet de reconnaître ses qualités. Par exemple, malgré leurs différences, Paul cite Pierre spécifiquement parmi tous les apôtres dans sa première lettre aux Corinthiens (1 Co 9,5), ce qui peut être perçu comme un signe de profond respect.
5Cultiver le respect mutuel
En mettant en pratique ces principes, vous pourrez instaurer un climat de respect mutuel. Cela ne signifie pas qu’il est nécessaire de devenir bons amis, ni même être d'accord, mais que vous pouvez quand même reconnaître la valeur de l'autre et même apprendre à l'apprécier. C’est ce que reflète l’expression affectueuse que Pierre emploie en parlant de Paul dans sa deuxième lettre : "Notre frère bien-aimé" (2 P 3, 15).