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Jubilé 2025 : “Espérer, c’est relier”, une leçon de saint Irénée de Lyon

Saint Irénée de Lyon.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 27/06/25
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Dans le cadre des audiences jubilaires spéciales, Léon XIV développe à chaque discours "un aspect particulier de la vertu théologale d’espérance, associé à une figure spirituelle qui en a témoigné". Le 14 juin dernier, il a choisi d’évoquer le thème "espérer, c’est relier", en faisant référence à saint Irénée, "maître d’unité". À l’occasion de la fête du saint évêque de Lyon, le 28 juin, Agnès Bastit-Kalinowska propose ici une traduction complète du texte italien de l’allocution du Saint-Père.

Ce qui nous rassemble, c’est l’espérance transmise par les apôtres "depuis le commencement" (cf. 1 Jn 1, 1). Dans la personne de Jésus, les apôtres ont vu la terre reliée au ciel : par "leurs yeux", par "leurs oreilles", par "leurs mains", ils ont accueilli "le Verbe de Dieu" (cf. 1 Jn 1, 1). Le Jubilé est une porte ouverte sur ce mystère. L’année jubilaire relie plus radicalement le monde de Dieu au nôtre. Elle nous invite à prendre au sérieux notre prière quotidienne, "sur la terre comme au ciel" (Mt 6, 10). Telle est notre espérance. Tel est l’aspect que nous voudrions approfondir : espérer et relier.

Dans un monde fragmenté

L’un des plus grands théologiens chrétiens, l’évêque Irénée de Lyon, nous aidera à reconnaître la beauté et l’actualité de cette espérance. Il est né en Asie mineure et s’est formé auprès de ceux qui avaient eu une connaissance directe des apôtres. Il se transféra ensuite en Europe, à Lyon où s’était constituée une communauté de chrétiens originaires de la même terre que lui. Cela nous fait vraiment du bien de nous souvenir de lui ici, à Rome, en Europe. L’évangile a été apporté à ce continent de l’extérieur. Aujourd’hui encore, il y a des communautés émigrées qui ravivent la foi des pays qui les accueillent. L’évangile vient de l’extérieur. Irénée relie l’Orient et l’Occident. Rien que cela est un signe d’espérance, qui nous rappelle que les peuples continuent à s’enrichir mutuellement.

Mais Irénée a encore un trésor plus grand à nous donner. Ni les divisions doctrinales auxquelles il s’est trouvé confronté au sein de la communauté chrétienne, ni les conflits internes ni les persécutions externes ne l’ont découragé. Bien au contraire, dans un monde fragmenté, il a appris à mieux penser, en portant toujours davantage attention à Jésus. Il est devenu un chantre de sa personne, de sa chair. Il a reconnu, en effet, qu’en Lui ce qui nous paraît en opposition se recompose dans l’unité. Jésus n’est pas un mur qui sépare, mais une porte qui nous unit. Il convient de demeurer en lui et de distinguer la réalité des idéologies.

Le cri de la chair

Chers frères et sœurs, aujourd’hui encore les idées peuvent rendre fou et les mots peuvent tuer. La chair, en revanche, est ce dont tous nous sommes faits. Elle est ce qui nous lie à la terre et aux autres créatures. Nous pouvons accueillir et voir la chair de Jésus en tout frère ou sœur, en toute créature. Prêtons l’oreille au cri de la chair, entendons la douleur d’autrui nous appeler par notre nom. Le commandement reçu dès le commencement est celui de l’amour réciproque (cf. 1 Jn 3, 11). Avant toute autre loi, il est inscrit dans notre chair.

Irénée, maître d’unité, nous enseigne à ne pas opposer, mais à relier. Il y a intelligence là non pas quand on se sépare, mais quand on se relie. Il est utile de distinguer, mais jamais de diviser. Jésus est la vie éternelle au milieu de nous : il réunit les contraires et rend possible la communion.

Construisons des ponts

Nous sommes pèlerins de l’espérance, dans la mesure où, parmi les personnes, les peuples et les créatures, quelqu’un décide de s’orienter vers la communion. D’autres nous suivront. Comme Irénée de Lyon au IIe siècle, dans chacune de nos villes, construisons des ponts là où sont encore des murs. Ouvrons les portes, relions les mondes et il y aura place pour l’espérance.

Traduction Agnès Bastit-Kalinowska pour Aleteia.

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