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Ils ont fait leur service civique dans un endroit insolite et spirituel

service civique abbaye Sablonceaux *DO NOT REUSE*

Mallaury a fait son service civique à l'abbaye de Sablonceaux.

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Anna Ashkova - publié le 26/06/25
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De l’abbaye nichée au cœur d’une forêt à un sanctuaire perché dans les montagnes, Claire, Augustin et Mallaury ont fait un service civique peu commun. Ils témoignent de nombreuses grâces reçues.

Chaque année, des jeunes décident de consacrer quelques mois au service des autres ou de la collectivité avec le dispositif du service civique. Ils étaient près de 150.000 à s’engager en 2023, selon les chiffres de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) publiés en juin 2024. Parmi eux, Claire, Augustin et Mallaury. Ils ont choisi de vivre cette expérience au cœur d’un lieu porteur de sens et de spiritualité. Une expérience marquante, entre don de soi, questionnement intérieur et découverte d’un autre rythme de vie.

Pour Claire, 20 ans, la décision s’est prise de manière tout à fait inattendue. Alors qu’elle était en deuxième année d'études d’éducatrice spécialisée, son moral était au plus bas. À un an d’obtenir son diplôme, elle se disait qu’elle n’aurait pas la force de mener à bien sa dernière année. "J’avais besoin de faire une pause car les études étaient éprouvantes. Je n’avais plus de motivation. Je voulais prendre du temps pour moi", confie-t-elle à Aleteia. Lors d’un week-end avec une amie à l’abbaye Notre-Dame de Melleray, en Loire-Atlantique, elle a découvert qu’il était possible d’y effectuer un service civique. "L’escapade dans cette abbaye m’a fait du bien. J’ai d’abord pris quinze jours pour voir si ce type de service me convenait. Ça m’a plu, j’ai donc signé mon contrat en janvier dernier ", précise Claire.

Augustin, lui, a vu l’annonce du sanctuaire de Rocamadour en septembre 2022. "Je venais de terminer mes études d’Histoire et je cherchais un emploi dans un musée. En faisant des recherches, je suis tombé par hasard sur cette annonce. Je connaissais le sanctuaire car mes grands-parents habitent à côté et pouvaient m’héberger. J’ai décidé de postuler, en attendant de trouver un poste dans mon domaine", se souvient le jeune homme de 26 ans. Mallaury, quant à elle, était attirée par le patrimoine : "Je suis historienne de formation, spécialisée en histoire médiévale et patrimoine. J’aime l’histoire religieuse. En 2021, je cherchais du travail et, ne trouvant rien, j’ai décidé de faire un service civique dans le domaine de la culture et du patrimoine", raconte-t-elle. L’idée d’effectuer son service dans une abbaye l’attirait depuis longtemps. : "On sortait tout juste du confinement, je me suis dit que vivre en communauté me ferait du bien." Sur le site de Visa Année Diaconale, elle a trouvé trois abbayes de la communauté du Chemin Neuf proposant ce type de mission. "J’ai d’abord postulé à l’abbaye d’Hautecombe, en Savoie. Mais c’était trop tard, ils avaient déjà trouvé quelqu’un. On m’a alors indiqué que l’abbaye de Sablonceaux, en Charente-Maritime, cherchait encore un volontaire. J’ai postulé."

Un autre rythme de vie

C’est ainsi qu’a commencé l’aventure pour ces trois jeunes gens, qui ont découvert durant leur année un rythme et une façon de vivre bien différents de ceux qu’ils connaissaient. Missions d’entretien des espaces verts, travaux au potager, aide à la cuisine et à la lingerie, préparation des chambres pour les pèlerins, gestion de la caisse au magasin monastique… Claire a très vite pris goût aux tâches qui lui étaient confiées. "C’est gratifiant de voir immédiatement les fruits de son travail", raconte la jeune femme, qui apprécie aussi de vivre la fraternité dans un environnement très bienveillant.

Comme elle, Mallaury a apprécié le fait d’être logée et nourrie sur place pour vivre cette année autrement. "Je faisais les visites guidées et j’ai proposé des ateliers pour les enfants, car l’abbaye manquait d’animations pour les petits. Je participais aussi aux tâches quotidiennes : ménage, cuisine, etc." Quant à Augustin, il a eu la chance d’accéder aux archives du musée d’Art Sacré Francis-Poulenc de Rocamadour, fermé depuis plus de 20 ans. "Nous étions deux à faire notre service civique au sanctuaire. Ma mission consistait à accueillir les visiteurs sur le parvis, à évangéliser et à faire des recherches dans les archives. Et je donnais aussi des coups de main là où on en avait besoin." S’il n’était pas à l’aise, au début, avec l’idée d’évangéliser, il a fini par y prendre goût. "Ce n’est pas mon truc à la base, mais le faire dans ce lieu si particulier m’a beaucoup plu."

service civique DO NOT REUSE

Mallaury, elle, a découvert les "Mardis du désert", des journées de silence et de jeûne, et a goûté à la vie communautaire qu’elle ne connaissait pas. "J’ai toujours été fascinée par l’histoire des abbayes. Pour moi, c’est un superbe système de vie communautaire. Ce sont des lieux de réflexion très spirituels, qui aspirent à la perfection et à rendre chacun meilleur. Des petits mondes à part, hors des codes de la société, où chacun trouve sa place." Claire a vécu un moment fort en passant le Carême à l’abbaye. "Le chemin de Croix commençait au pied de ma chambre. Je n’avais pas d’excuse pour ne pas le vivre !", sourit-elle.

Une pluie de grâces

Tous les trois affirment avoir vécu une véritable transformation intérieure. "Je traversais une période de désert intérieur. Ce service civique a nourri ma foi. J’avais soif de redécouvrir ce Dieu que mes parents m’avaient transmis. Je pense l’avoir rencontré à l’abbaye. Je prie davantage, je partage même des moments de prière avec mon fiancé. Je rends grâce plus souvent", confie Claire, qui reconnaît aussi que cette pause l’a aidée à faire un point sur ses études.

"Je remercie le Ciel d’avoir vécu ce service civique. C’était très enrichissant. Et surtout, j’ai eu la chance de vivre en présence réelle sur mon lieu de travail. J’ai été vraiment gâté de ce côté-là", se réjouit Augustin pour sa part. Le jeune homme confie retourner désormais au moins une fois par mois au sanctuaire.

Quant à Mallaury, son service civique a débouché sur un emploi : "Pendant mon service, la communauté du Chemin Neuf s’est rapprochée de l’Office de Tourisme Communautaire Royan Atlantique, qui cherchait quelqu’un pour un projet de valorisation de l’abbaye. Ils ont pensé à moi." Elle voit même un clin Dieu dans son embauche. "Si quelqu’un n’avait pas été embauché à Hautecombe, je n’aurais jamais été à Sablonceaux… et je n’aurais pas eu ce travail." Très engagée, la jeune femme espère contribuer à redonner envie aux territoires de valoriser et sauver le patrimoine religieux : "Il fait partie de notre histoire. Il faut à tout prix le préserver."

Pour Claire, Augustin et Mallaury, le service civique ne s’est pas limité à "rendre service" aux autres. Il s’est révélé être une vraie quête personnelle. Chacun y a découvert une autre façon de vivre, de penser… et d’être au monde.

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