Tout au long de l’année, l’Église célèbre des solennités, jours liturgiques les plus importants. Elles concernent le Christ (Noël, Annonciation, Ascension…), la Vierge Marie (Mère de Dieu, Assomption, Immaculée Conception…) ou les saints (Nativité de saint Jean-Baptiste, saints Pierre et Paul, Toussaint…) et son parfois propres à un diocèse (le jour de la fête du saint patron, anniversaire de la dédicace…) ou à une communauté. Ce vendredi 27 juin, l’Église célèbre ainsi, avec solennité, le Sacré-Cœur de Jésus. Mais les fidèles sont-ils obligés d’assister à la messe ces jours-là ?
Effectivement, l’Église demande aux baptisés d’assister à la messe tous les dimanches et pour les fêtes de précepte. Il s’agit du premier des cinq commandements de l’Église qui rappellent que si la foi catholique est avant tout une adhésion personnelle et libre, appuyée par la grâce, aux personnes de la Trinité, elle n’est pas éloignée de toutes conséquences pratiques. Ils ont pour but de donner des critères d’évaluation de sa vie chrétienne : avoir la foi, se savoir aimé de Dieu et vouloir le vivre auprès de Lui se traduit dans quelques actes aussi symboliques que significatifs. Et nécessaire à la survie spirituelle.
Les fêtes de précepte
Ce minimum vital commence par le souci d’honorer Dieu : "Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Messe" (canon 1247 du CIC). Conformément aux trois premières paroles adressées à Moïse sur le mont Sinaï, sanctifier le dimanche est une manière de remettre les choses à leur juste place et de vivre plus gratuitement : quel est notre seul bien si ce n'est Dieu lui-même ? Le premier commandement de l’Église parle du dimanche, "principal jour de fête de précepte" parce qu’y "est célébré le mystère pascal".
Le code de droit canonique liste aussi les solennités concernées par cette obligation, qu’on appelle généralement les fêtes de préceptes : "les jours de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ (Noël), de l’Épiphanie, de l’Ascension et du très Saint Corps et Sang du Christ, le jour de Sainte Marie Mère de Dieu, de son Immaculée Conception et de son Assomption, de saint Joseph, des saints Apôtres Pierre et Paul et enfin de tous les Saints". Pourtant, chaque conférence épiscopale peut en décider autrement. En 1986, les évêques de France ont ainsi maintenu le statu quo du Concordat de 1801 : en France, les fêtes de précepte concernent les solennités de cette liste qui ne sont pas reportées au dimanche (ce qui est le cas de l’Épiphanie et du Saint-Sacrement) mais qui sont fériés : Noël, Ascension, Assomption, Toussaint. Étonnamment, le 1er janvier (sainte Marie Mère de Dieu) n’a pas été retenu.
Les jours de l’Immaculée Conception (8 décembre), de saint Joseph (19 mars) et des saints Apôtres Pierre et Paul (29 juin), qui font partie de la liste canonique, ne sont donc pas de précepte pour les fidèles français. Tout comme tous les autres jours de solennité, comme le Sacré-Cœur de Jésus, le vendredi qui suit la solennité du Corps et du Sang du Christ. Cela dit, rien n’empêche de participer à l’eucharistie ces jours-là !
