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Trevignano : les larmes de sang de la Vierge étaient celles de la “voyante”

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Anna Ashkova - publié le 25/06/25
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Les larmes de sang coulant des yeux d'une statue de la Vierge à Trevignano Romano, en Italie, étaient contrefaites. Gisella Cardia, qui avait défrayé la chronique en affirmant avoir des visions de Marie, utilisait son propre sang, selon des analyses ADN révélées ce 24 juin par la presse italienne. En 2024, le Vatican avait déjà réfuté le caractère surnaturel des "apparitions" relatées par cette voyante autoproclamée. 


Ce qui avait été présenté comme un miracle marial n’était, en réalité, qu’une supercherie. C’est ce qu’ont confirmé les analyses ADN des larmes de sang qui auraient été versées par une statuette de la Vierge à Trevignano Romano, en Italie. Selon les résultats des tests biologiques, publiés ce mardi 24 juin par plusieurs médias italiens, le sang était celui de la présumée voyante elle-même, Gisella Cardia, de son vrai nom Maria Giuseppa Scarpulla.

Cette quinquagénaire sicilienne au passé trouble rassemblait autour d’elle des depuis 2016 des centaines de fidèles, le 3 de chaque mois, pour une "apparition" mariale sur une colline du Lazio, à Trevignano Romano, sur les rives du lac de Bracciano, au nord de Rome. Cette femme, qui avait été condamnée en 2013 pour banqueroute frauduleuse, affirmait être en contact direct avec la Vierge Marie. Elle prétendait recevoir des messages célestes, portait les stigmates et avait assisté à plusieurs miracles, dont une mystérieuse multiplication de pizzas et de gnocchis. Soupçonnées notamment de détournement de fonds avec son mari Gianni Cardia, les affirmations de cette Italienne avaient donné lieu à un véritable culte.

Les incohérences évidentes

En juin 2024, Vatican avait officiellement rejeté le caractère surnaturel des apparitions évoquées par la voyante, confirmant ainsi l’enquête diocésaine qui avait conclu à la fraude mystique. Le parquet de Civitavecchia avait, lui aussi, ouvert une enquête pour escroquerie car autour de ces événements, Gisella Cardia avait fondé une association religieuse qui a rapidement attiré les dons. Un business florissant, alimenté par le bouche-à-oreille et la ferveur de fidèles en quête de signes divins. Des tests biologiques ont également été réalisés sur quatre échantillons prélevés sur la statuette de la Vierge et l’ADN retrouvé correspond à celui de Gisella Cardia.

Ces résultats pourraient amener le parquet de Civitavecchia, chargé de l'enquête, à demander que le couple Cardia soit jugé pour fraude à la concurrence. Mais pour l’évêque de Civita Castellana (territoire de Trevignano), Mgr Marco Salvi l’histoire autour de Gisella Cardia s'est terminée il y a plus d'un an. "La confirmation qu'il n'y avait rien de miraculeux découlait déjà de toutes les incohérences évidentes examinées par la commission et qui ont ensuite déterminé mon jugement", a-t-il expliqué au média italien La Repubblica. Des incohérences d'ordre théologique, par rapport à l'Écriture Sainte et au profil psychologique de Scarpulla. Il est à noter que pour l’heure, l’Église catholique n’a reconnu officiellement comme miraculeuses en Italie uniquement les lacrimations de la Vierge à Syracuse, en Sicile, en 1953.

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