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Quatre secrets pour apprendre à un enfant à jouer seul

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Claire de Campeau - publié le 24/06/25
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Créer un espace, accueillir l’ennui, montrer l’exemple… Jouer seul s’apprend pas à pas.

Jouer seul, ce n’est pas s’isoler. C’est plutôt l’occasion, pour l’enfant, d’explorer par lui-même, de créer sans intervention extérieure. Petit à petit, il découvre qu’il peut suivre une idée jusqu’au bout, organiser ses propres jeux, résoudre ses petites difficultés. Dans un quotidien souvent rythmé par les consignes, les écrans ou les activités encadrées, cette capacité devient un vrai repère. Le psychiatre Patrice Huerre, dans son ouvrage Jouer, un moteur pour la vie (Nathan), explique que "le jeu joue un rôle essentiel dans le développement cognitif, affectif et psychologique de l’enfant". Pour que cette autonomie puisse s’installer, quelques ajustements simples peuvent faire la différence. En voici quatre, à adapter selon les âges et les tempéraments.

1Créer un espace propice

    Il n’est pas toujours facile pour un enfant de se lancer dans un jeu libre si l’environnement ne s’y prête pas. Un coin bien identifié – une table dégagée, une étagère basse, un tapis dans un endroit calme – peut suffire. L’idée n’est pas de tout réaménager, mais de rendre les jeux visibles, accessibles et faciles à ranger. Ce cadre lisible l’aide à entrer dans le jeu sans dépendre d’un adulte. Comme le rappelle Fabienne Agnès-Levine, spécialiste de la pédagogie active et auteur d’Une pédagogie du jeu avant 3 ans, le jeu libre suppose des espaces de jeux bien préparés.

    2laisser l'enfant s'ennuyer

      L’ennui est souvent perçu comme un vide à éviter, alors qu’il peut être un déclencheur. Un enfant qui n’est pas constamment occupé apprend à chercher, à tenter, à inventer. Si tout est planifié pour lui, il reste en position d’attente. Or, c’est dans ces temps “creux” que naissent les élans créatifs. Laisser du temps non organisé, sans écran, sans consigne, n’est pas un abandon : c’est une ouverture. Ce flottement, inconfortable pour les adultes, est souvent fécond pour les enfants. Il ne se passe rien au début… puis les idées surgissent.

      3allonger la durée progressivement

        Jouer seul ne s’improvise pas. Un enfant qui a toujours joué avec un adulte ne restera pas seul une heure d’un coup. Mieux vaut commencer par dix minutes, avec un jeu simple, familier, puis rallonger peu à peu. L’enfant prend ses marques, découvre qu’il peut continuer sans aide, puis commence à y trouver du plaisir. Ce rythme progressif est la clé. Il permet à l’enfant de ne pas vivre ce temps comme une mise à l’écart, mais comme un espace à investir à son rythme. Il s’y sent compétent, et c’est ce sentiment qui l’encourage à recommencer.

        4Montrer l’exemple

          Les enfants apprennent d’abord par imitation. Si un adulte s’installe pour faire un puzzle, un jeu de logique ou des mots croisés, il donne une légitimité à ce type d’activité calme. L’enfant voit que l’on peut jouer seul, et y prendre plaisir. Il comprend que ce temps n’est pas une punition ou une forme d’ennui mais une manière normale et agréable de s’occuper.

          Inviter un enfant à jouer seul, ce n’est pas se retirer, c’est lui donner l’espace d’essayer par lui-même. Ce temps en autonomie n’exclut en rien les moments partagés : lire ensemble, échanger, jouer à deux restent essentiels. Mais savoir s’occuper seul, même quelques minutes, est une compétence précieuse qui se construit doucement, et qui rend de nombreux services — à lui comme à ceux qui l’entourent.

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