separateurCreated with Sketch.

Floribert Bwana Chui, un jeune laïc congolais, béatifié ce dimanche à Rome

Floribert-Bwana-Chui

Comunidad de San Egidio

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Max-Savi Carmel - publié le 14/06/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
En 2007, alors qu’il avait refusé de laisser passer de la nourriture avariée à la frontière rwando-congolaise où il travaillait contre de l’argent, Floribert Bwana Chui a été assassiné. En le béatifiant ce 15 juin à Rome, l’Église donne à l’Afrique, plus que jamais minée par la corruption, un nouveau modèle. Mais qui est ce quatrième "bienheureux" congolais ?

Une nouvelle figure de sainteté pour l’Église en Afrique. Depuis l’élection de Léon XIV le 8 mai, pas moins de 17 bienheureux pour l’Église dont 15 religieuses allemandes béatifiées le 31 mai. Mais le cas de Floribert Bwana Chui, dont le pape François avait autorisé la béatification en novembre 2024, est une source de "gratification et de joie" pour toute l’Afrique selon le cardinal Fridolin Ambongo. Pour l’Église congolaise qui se réjouit "d’une béatification rapide", moins d’une vingtaine d’années après sa mort, c’est la preuve que "la sainteté n’est pas qu’une affaire de religieux mais de tout le peuple de Dieu", rappelle de son côté Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma. Floribert Bawana Chui n’était qu’un simple laïc.

Fidélité au Christ

C’est à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) qu’il est né en 1981. Bien qu’issu d’un milieu aisé, Floribert Bwana Chui a toujours été préoccupé par la situation des plus pauvres. Pendant ses études de droit et d’économie, la communauté Sant’Egidio lui donne l’occasion de se mettre au service des démunis, "notamment les enfants de rue", comme le rappelle le père Francesco Tedeschi, son ami et postulateur de sa cause de béatification. Catéchiste dès son plus jeune âge, Floribert n’a de cesse de prêcher "la fidélité au Christ". À la fin de ses études, il devient Commissaire à l’Office Congolais du Contrôle, en charge du contrôle de la qualité dans le pays. Sa conscience professionnelle lui vaut une rapide promotion, comme chef de bureau à Goma. C’est là, à la frontière entre le Rwanda et la RDC, que Floribert Bwana Chui s’oppose, en 2007, à l’entrée de nourritures avariées au Congo malgré une juteuse proposition de corruption qui lui est faite. Il sera torturé et assassiné en juillet de la même année. S’il a fallu attendre 2016 pour ouvrir l’enquête canonique sur la vie, les vertus et le martyre de Floribert Bwana Chui, ses amis l’invoquaient déjà comme "vénérable".

Martyr de la corruption

La visite du pape François à Kinshasa en février 2023 va tout accélérer. Fort des conclusions positives des diverses commissions diocésaines sur la cause de béatification, François fera longuement l’éloge du jeune congolais de 26 ans. "Floribert Bwana Chui aurait pu laisser faire, on ne l’aurait pas su et il aurait gagné de l’argent. Mais en tant que chrétien, il a prié, il a pensé aux autres et a choisi d’être honnête" constate le pape pour qui, Floribert "ne s’était pas laissé vaincre par le Mal" mais a plutôt "vaincu le mal par le Bien". En novembre 2024, il autorise sa béatification. "Reconnu comme martyr de l’honnêteté et de l’intégrité morale", Floribert Bwana Chui fait la fierté du pays le plus catholique de l’Afrique. Son diocèse conduira une forte délégation à la cérémonie de la béatification. Le gouvernement congolais a annoncé s’associer à l’événement alors que le cardinal archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo sera, lui aussi, à Rome pour l’occasion. Ce dimanche 15 juin, Floribert Bwana Chu rejoint ainsi le joyeux cortège des saints et ses trois autres compatriotes bienheureux, Anuarite Nengapeta et Isidore Bakanja, respectivement béatifiés en 1985 et 1994 par Jean Paul II.

Découvrez aussi celles et ceux qui ont rejoint le cortège des saints en 2024 :

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)