separateurCreated with Sketch.

[HOMÉLIE] L’amour libre du Père, du Fils et de l’Esprit saint

La Sainte Trinité

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Thomas Lapenne - publié le 14/06/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Chapelain du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, don Thomas Lapenne commente l’évangile de la solennité de la Sainte Trinité. Jésus a choisi de nous introduire dans la confidence de sa vie divine : un amour trinitaire, libre, fidèle, indissoluble, fécond.

À de nombreuses reprises dans l’Évangile, Jésus nous révèle le mystère de Dieu. Non seulement le Dieu un et unique, origine et créateur de l’univers et que l’homme doit adorer, mais aussi et surtout ce Dieu qui est mystère de communion de vie et d’amour, en un mot mystère de famille. Et si l’Église célèbre aujourd’hui la Sainte Trinité, ce n’est pas pour encenser un dogme de théologie ou faire un cours de catéchèse fondamentale sur le Dieu en trois personnes, ou même contredire nos connaissances mathématiques en affirmant que 1+ 1+1 = 1. C’est pour nous faire entrer dans l’adoration et l’émerveillement devant un tel mystère

Dans l’intimité du Christ

Nous sommes appelés, au Ciel, dans l’éternité, à contempler et à nous réjouir de la vision de Dieu, une vision béatifique. Nous verrons l’humanité glorifiée du Christ, celle qui a réjoui les apôtres au Cénacle lors des apparitions pascales. Nous verrons aussi ce qui bat dans le cœur du Christ : l’amour du Père et de l’Esprit.

En effet, Jésus désire nous partager ce qui habite son cœur, il veut nous faire entrer dans son intimité, dans sa relation avec le Père et l’Esprit saint : "Le Père aime le Fils, et il a tout remis dans sa main" ; "Dieu lui donne l’Esprit sans mesure" (Jn 3, 34-35). "Il faut que le monde sache que j’aime le Père" (Jn 14, 31). "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie" (Mt 3, 17). "L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître" ; "Lui me glorifiera" (Jn 16, 14-15).

Un mystère grand et beau

Jésus aurait pu cacher cette facette de sa vie, par respect de la vie privée et des normes RGPD, et nous serions restés au stade de l’adoration d’un Dieu monolithique, d’un seul bloc. Mais il a choisi de nous faire connaître ce secret de sa vie intérieure, de nous introduire dans la confidence de sa vie divine. Dieu n’est pas un être solitaire, lointain et qui demande simplement notre soumission : il est un Dieu d’amour, de relation, de proximité, qui nous invite à la communion. Comme cela est représenté dans l’icône de la Trinité de Roublev : au milieu des trois personnes, sur la table, est déposée une coupe de communion, symbole de l’Eucharistie, sacrement de l’unité et de la charité : heureux les invités au repas de noces de l’Agneau ! Heureux ceux qui entrent dans la communion des trois personnes divines. Nous sommes "invités", au sens fort du terme : in-vita, (pénétrer) dans la vie. Dieu partage sa vie, il ne veut pas la garder jalousement pour lui tout seul. C’est la surabondance de son amour, l’excès de sa tendresse, qui le pousse à ouvrir sa communion intime aux petites créatures que nous sommes. 

Que ce mystère est grand et beau ! Nous le contemplerons pendant toute l’éternité et il nous comblera de joie ! Dieu est une circulation d’amour donné et d’amour reçu, d’amour échangé. Ce n’est pas une idée ou une définition dogmatique ! c’est une vie, une réalité, la plus grande des réalités. C’est l’origine même de notre création, cet amour vivant qui circule entre les trois personnes divines, ne formant qu’un seul Dieu dans l’unité de l’amour. Car c’est l’amour qui unifie, c’est l’amour qui rend un.

Les rayons de l’amour trinitaire

En ce temps de l’année où nous participons à des célébrations de mariage, il est bon de nous réjouir de ces amours scellés dans le sacrement, de ces alliances pour toute la vie. Ces noces humaines et terrestres nous apportent de la joie, de la lumière, de l’espérance, de la splendeur. Et pourquoi ? parce que le mariage reflète quelques rayons de l’amour trinitaire : l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit saint est un amour libre, au sens noble du terme : il rend libre, il s’exprime dans le consentement volontaire, choisi des personnes ; c’est aussi un amour fidèle, digne de foi et de confiance, un amour qui va jusqu’au bout du don de soi ; c’est un amour indissoluble, pour toute la vie, et en Dieu pour toute l’éternité ; c’est enfin un amour fécond, dans les échanges, dans la vie qui surgit de ces échanges amoureux, dans les œuvres de bien qui trouvent leur racine dans cet amour partagé. Ce qu’il y a de plus beau et de plus joyeux dans la vie des hommes se trouve en plénitude dans le Dieu Trinité, Dieu d’amour.

Oui, si nous célébrons aujourd’hui la Sainte Trinité, c’est pour grandir dans l’émerveillement et le désir de la contempler un jour, au Ciel. La joie vient de la vérité, de cette vérité qui est vie divine, amour trinitaire.

Pratique

Lectures du dimanche de la solennité de la Sainte Trinité :
Pr 8, 22-31 ; Rm 5, 1-5 ; Jn 16, 12-15
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)