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Paul Dewandre : “Le mariage a pour moi une dimension sacrée”

Paul Dewandre, "Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

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Mathilde de Robien - publié le 13/06/25
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À l’occasion d’une nouvelle version de son spectacle tiré du livre "Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus", Paul Dewandre confie à Aleteia les raisons de sa vocation tardive au service des couples.

Rien ne prédisposait Paul Dewandre à la scène et à la réflexion sur les relations amoureuses. Il y a presque 20 ans, à l’âge de 44 ans, il revêtait pour la première fois, à Marseille, sans aucune formation de comédien, sa blouse de professeur et montait sur les planches pour aborder de manière humoristique les difficultés de communication entre les hommes et les femmes. Deux décennies et 2.000 représentations plus tard, il a conquis, et sans doute aidé, plus de 2 millions de spectateurs dans toute la francophonie. L’acteur belge sera au théâtre Bobino à Paris à partir du mois d’octobre dans cette nouvelle version remise au goût du jour. Car si en 20 ans, les couples ont changé, l’envie d’aimer et d’être aimé, elle, n’a pas pris une ride. Et son envie de partager sa vision du mariage non plus.

Aleteia : Vous avez fait une école de commerce en Belgique, créé une compagnie aérienne, comment en êtes-vous arrivé à monter sur scène ?
Paul Dewandre : J’ai changé de vie en 1991, après la crise du Golfe. La compagnie aérienne que j’avais créée a été mise en liquidation. De fil en aiguille, je me suis intéressé aux relations humaines et plus particulièrement à comment mettre de l’humain dans l’économie. J’ai créé des formations, écrit un livre, et, curieux des nouvelles tendances socio-économiques, je suis allé en 1996 aux États-Unis pour suivre un cycle de formations sur le leadership. Et là, un soir, parmi plusieurs intervenants, John Gray, qui venait de sortir son livre Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, parlait des relations entre les hommes et les femmes. J’étais a priori un peu sceptique. Nous sommes tous uniques et différents, pourquoi nous mettre dans des cases ? Mais dès qu’il a commencé à parler, j’ai été totalement subjugué.

Subjugué par quoi ?
À l’époque, j’étais marié depuis trois ans, donc encore dans la phase où généralement tout va bien. Et pourtant je ne comprenais pas certains comportements de ma femme. J’essayais de la convaincre qu’il y avait des manières "plus rationnelles" de fonctionner ! Et là, j’ai compris la logique derrière son fonctionnement. Je mettais enfin des mots sur un fonctionnement différent du mien. J’avais enfin le décodeur. Au-delà de mon couple, ce que j’ai entendu ce soir-là a aussi résonné au plus profond de moi avec mon histoire familiale. Mes parents se sont séparés à ma naissance, et jusqu’à l’âge de 13 ans, je ne l’ai pas su. Ma mère me disait : "Papa travaille trop loin, il ne peut pas rentrer tous les soirs à la maison". Mon père passait juste quelques heures le samedi après-midi avec nous. Avec trois grandes sœurs et un père absent, j’ai grandi dans un univers à grande dominante féminine. En décrivant ces logiques féminines et masculines, John Gray mettait aussi des mots sur des frustrations ressenties quand j’étais plus jeune. J’étais juste un petit mec entouré de femmes. Et puis, ça m’a renvoyé aussi à ma tristesse d’avoir grandi sans père. Ce soir-là, c’est comme si j’avais reçu un appel à diffuser toutes ces idées en français. Pour aider les couples à mieux s’entendre et pour permettre aux enfants de grandir dans un environnement plus serein.

Alors vous avez monté votre spectacle ?
En 1996, après m’être formé auprès de John Gray, j'ai d'abord créé les ateliers de communication "Mars-Vénus" pour aider les couples en difficulté. J’ai également animé des séminaires en entreprise sur les questions d’égalité et de parité entre les femmes et les hommes dans le monde professionnel. Et comme je ne suis pas psy, j’en parlais de manière assez ludique. Les gens riaient beaucoup et m’ont dit : "Il faut que tu fasses un spectacle !" Je trouvais l’idée de faire de la prévention intéressante, parce que bien souvent, les gens venaient à mes conférences mais trop tard. Je voulais toucher les couples qui s’entendent bien et qui ont envie de continuer à bien s’entendre plutôt que d’attendre que les problèmes deviennent insurmontables. "Mieux vaut prévenir que guérir" ! Et dix ans plus tard, en mai 2006, je me suis lancé pour la première fois sur scène.

C’est bien de ne pas vouloir tout déconstruire, de garder ce qui fait notre altérité. Car c’est dans cette complémentarité qu’on peut trouver le bonheur.

Vous revenez avec une version mise à jour, est-ce que cela signifie que les relations entre les hommes et les femmes ont changé en 20 ans ?
D’abord, il y a des évolutions technologiques à prendre en compte. Il y a 15 ans, j’illustrais le fait qu’un homme préfère résoudre ses problèmes tout seul en expliquant qu’il ne demandait jamais son chemin quand il était perdu en voiture ! Avec les GPS, plus personne ne demande son chemin aujourd'hui. Et bien sûr, les couples évoluent. Maintenant, un père est capable de changer une couche et d’emmener ses enfants à l’école. Mais il y a aussi des choses qui ne bougent pas et c’est bien de ne pas vouloir tout déconstruire, de garder ce qui fait notre altérité. Car c’est dans cette complémentarité qu’on peut trouver le bonheur. Cette nouvelle version répond aussi à cette critique qui était la mienne au départ : "on ne peut pas mettre les gens dans des cases !". J’insiste donc sur le fait que ce n’est pas des hommes et des femmes dont il s’agit mais de la part masculine et la part féminine que nous avons en chacun de nous et sur notre capacité à pouvoir parler les deux langues.

Parler les deux langues, c’est donc cela le secret d’une bonne communication de couple ?
Oui, l’idée n’est pas de se transformer soi mais de comprendre l’autre, comprendre un fonctionnement qui n’est pas toujours le sien. Et comprendre le langage de l’autre est un véritable enjeu car cela évite de nombreuses frustrations. Il n’y a pas un langage meilleur que l’autre, ce sont deux langages – le masculin et le féminin – qui ont des caractéristiques différentes mais qui doivent être respectés de manière égale. Et égal ne veut pas dire semblable. C’est une des grandes confusions de notre société : pour être égaux, on imagine qu’il faut qu’on soit pareil mais on peut être égaux et différents. C’est ce qui fait grandir : l’altérité permet de se confronter à la différence.

La vidéo de votre spectacle est souvent utilisée par des paroisses catholiques au cours des préparations au mariage. Partagez-vous la vision chrétienne du mariage ?
Oui, je suis catholique et le mariage a pour moi une dimension sacrée. Je ne le dis pas explicitement dans mes spectacles mais je pense que cela transparaît. Je fais un lien entre ma foi et le sens de ma mission, cet appel que j’ai eu à partager avec le plus grand nombre ma vision du couple et de l’engagement. Le mariage est une belle aventure, appelée à durer, j’ai vécu dans ma chair que cela n’est pas toujours possible, mais je reste persuadé que c’est une magnifique manière de construire sa vie.

Pratique

Spectacle Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus 2.0
Prochaines tournées :
du 16 octobre 2025 au 25 janvier 2026 au Théâtre Bobino à Paris.
du 4 février 2026 au 18 avril 2026 dans toute la France.
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