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Valentina, amie d’enfance de Chiara Corbella, confie à Aleteia des anecdotes de leur jeunesse

Valentina Regoli, amie d’enfance de Chiara Corbella.

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Aline Iaschine - publié le 12/06/25
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Amies depuis leur plus jeune âge, Valentina Regoli et Chiara Corbella ont passé beaucoup de temps ensemble, souvent en compagnie de leurs sœurs respectives. Décédée le 13 juin 2012, Chiara laisse derrière elle un témoignage qui continue d’inspirer. Valentina revient pour Aleteia sur leur profonde amitié et partage ses souvenirs.

Le procès de béatification de la servante de Dieu Chiara Corbella (1984-2012) est officiellement entré dans sa "phase romaine", le 21 juin 2024. Si sa réputation de sainteté s’est largement répandue ces dernières années, elle était déjà bien présente de son vivant, lorsqu’elle affronta plusieurs épreuves avec une foi remarquable. Après la perte de ses deux premiers enfants peu après leur naissance, elle vit une troisième grossesse durant laquelle on lui diagnostique un cancer. Refusant certains traitements pour protéger la vie de son enfant, elle donne naissance à un petit garçon en mai 2011. Elle meurt un an plus tard, à l’âge de 28 ans, laissant un véritable témoignage d’amour et de don de soi.

Si l’on connaît bien la fin de sa vie, sa jeunesse reste en revanche plus méconnue. Aleteia a rencontré Valentina Regoli, son amie d’enfance, présente aussi bien dans les moments les plus importants que dans les instants les plus légers et les plus insouciants de sa vie.

Aleteia : Valentina, peux-tu nous raconter comment tu as connu Chiara ?
Valentina Regoli : J’ai rencontré Chiara en 1994. J’étais au collège Monte Calvario de Rome, dans la même classe que sa sœur Elisa. Chiara, plus jeune de trois ans, était à l’école primaire avec ma sœur. Un jour, après une messe de guérison à laquelle j’avais assisté avec ma mère, j’ai fait plus ample connaissance avec Elisa. Peu de temps après, elle m’a invitée à un groupe de prière des jeunes de la communauté "Cœur de Jésus". J’avais 13 ans. Chaque samedi après-midi, on se retrouvait - Elisa, Chiara, ma sœur, un garçon qui jouait de la guitare et moi – pour prier. Beaucoup disaient qu’ils ressentaient quelque chose de spécial quand nous priions tous les cinq ensemble. Après les rencontres, nous passions l’après-midi dans le centre de Rome, en s’amusant simplement. Nous avons grandi ainsi, toujours très unies.

Comment était Chiara enfant, puis jeune fille ? Quel était son caractère ?
Chiara était solaire. Toujours souriante et accueillante. Elle était aussi très drôle et adorait faire des blagues. Mais elle ne disait jamais de mal de personne. Même quand quelqu’un se comportait mal, elle cherchait toujours à comprendre, à justifier. Elle ne créait pas de tensions, elle cherchait toujours la paix. Elle ne s’imposait pas, c’était une fille simple, tranquille, rayonnante, naturellement belle.

J’ai eu la chance immense de grandir avec elle, dès mes 13 ans. C’était une amitié pure, sincère. (...) Je crois que c’est fondamental, même pour les jeunes d’aujourd’hui : trouver de vrais amis, avec qui grandir dans le bien et dans le beau, pour se préserver. Quand l’amitié est authentique, le Christ est déjà là. L’éternité est déjà là.

Ce qui m’a toujours frappée, c’est sa fidélité à la prière. Nous étions des amies très proches, on s’appelait souvent. Quand je l’appelais chez elle, parfois sa mère me disait que Chiara et sa sœur ne pouvaient pas répondre, car elles étaient en train de prier. Même si je venais d’une famille chrétienne, j’étais très impressionnée de voir qu’elles consacraient du temps à la prière pendant la journée. Pour moi, c’était un peu inhabituel. Il n’y avait pas un jour où elle ne priait pas, c’était une partie fondamentale de sa vie. Pour Chiara, ce temps était une priorité. Je crois que c’est cette relation profonde avec le Seigneur qui a fait d’elle la personne qu’elle est devenue par la suite.

Avait-elle aussi des défauts ?
Bien sûr, elle avait quelques petits défauts. Nous nous sommes même disputées et, à un moment donné, nous nous sommes un peu éloignées quand elle a commencé à fréquenter Enrico. Elle était très concentrée sur lui, et nous nous sommes senties un peu mises à l’écart. Mais ce qui était beau avec Chiara, c’est qu’elle savait faire la paix, elle cherchait toujours à dialoguer, à se réconcilier.

As-tu des souvenirs marquants à partager ?
Il y en a tant ! Nous avons partagé beaucoup de choses, y compris un merveilleux voyage à New York avec ma sœur, sa sœur Elisa, Chiara et leurs parents. D’habitude, mes parents ne me laissaient aller nulle part, mais avec Chiara et Elisa, ils avaient confiance. Ce qui était beau, c’est qu’elles voyageaient beaucoup, leur père les avait toujours éduquées à la liberté, à la curiosité, au voyage, et Chiara était une enfant avec cette mentalité.

Chiara Corbella

Quand nous sommes allées à New York, c’était en 2001, peu avant l’effondrement des Tours Jumelles. Nous étions vraiment insouciantes, nous riions et plaisantions comme des petites filles un peu folles. Nous avions visité la ville, je me souviens que nous donnions des chips aux mouettes près de la Statue de la Liberté. Je me souviens aussi que notre chambre d’hôtel a été inondée et que j’avais continué à dormir sans m’en rendre compte. Nous en avons ri pendant des jours. Je me souviens aussi qu’à notre arrivée, leur père nous avait fait la surprise d’avoir une limousine à l’aéroport. Nous avons hurlé de joie comme des folles. C’était un voyage magnifique.

Tu étais aussi présente lors du pèlerinage à Medjugorje qu’elle a fait avec sa famille et ses amis, vers la fin de sa vie ?
Oui, j’y étais. Nous y sommes tous allés pour prier pour elle, pour sa guérison. Mais une fois là-bas, c’est elle qui nous a portés vers Marie, qui nous l’a fait connaître. Avec Chiara, c’était toujours comme ça : on pensait être là pour lui donner quelque chose, mais on recevait tellement plus.

Comment a-t-elle vécu sa maladie ?
Chiara l'a accueillie sans se rebeller. Il y avait de la souffrance, bien sûr, car elle avait un mari et un petit garçon qu’elle avait tant désiré. Mais elle sentait que c’était là qu’elle devait être, qu’elle était appelée par Dieu à cela. Moi, je ne crois pas que j’aurais pu réagir comme elle l’a fait, je me serais peut-être sentie comme une fille non écoutée. Mais elle a accepté cette croix sans se rebeller, peut-être justement grâce à cette relation profonde avec le Seigneur, et à sa prière intense.

Avec Chiara, c’était toujours comme ça : on pensait être là pour lui donner quelque chose, mais on recevait tellement plus.

Cela n’a pas toujours été simple. Sa mère n’arrivait pas à s’y résoudre et continuait à espérer un miracle. Bien sûr, aucun parent ne voudrait voir son enfant souffrir. Mais un jour, Chiara a soupiré, comme pour dire : "Ça suffit, tu n’as pas compris que je vais mourir ?". Elle avait accepté. Elle disait que ce n’est pas parce qu’on est enfant de Dieu qu’on est épargné par la souffrance. La différence, c’est la manière dont nous vivons tout cela. Et elle, elle l’a vécu avec foi, sans rébellion, comme Jésus.

Aujourd’hui, t’arrive-t-il encore de lui parler, de la prier ?
Je la prie toujours. Je la sens avec moi. J’ai eu la chance immense de grandir avec elle, dès mes 13 ans. C’était une amitié pure, sincère. Même Enrico, son mari, disait que nous quatre, nous avons été préservées parce que nous étions toujours ensemble. Je crois que c’est fondamental, même pour les jeunes d’aujourd’hui : trouver de vrais amis, avec qui grandir dans le bien et dans le beau, pour se préserver. Quand l’amitié est authentique, le Christ est déjà là. L’éternité est déjà là.

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